Restez connectés avec nous
BRP "Emery n'a rien gagné à humilier Ben Arfa afin de tenter une opération de restauration narcissique"

Autour du PSG

BRP « Emery n’a rien gagné à humilier Ben Arfa afin de tenter une opération de restauration narcissique »

Sur sa première moitié de saison au Paris Saint-Germain, Hatem Ben Arfa a déjà vécu beaucoup de choses différentes. Cela va d’une mise l’écart du groupe pendant 4 matchs à une titularisation très réussie face à l’Olympique Lyonnais. Mais le bilan est globalement décevant pour le moment. Et le coupable des problèmes du milieu offensif de 29 ans est tout trouvé selon Bruno Roger-Petit. Le journaliste « explique » sur son blog que l’entraîneur Unai Emery a « gâché » le talent de l’ancien niçois.

« Le PSG se traîne alors que son effectif est inchangé. Qu’il a même été renforcé avec l’arrivée de Ben Arfa. Que ce dernier a été maltraité. Que c’est, in fine, le PSG qui en souffre. Qu’Emery est donc coupable de saboter un investissement du club.

Pourquoi Ben Arfa au PSG ? Parce que le talent. Le génie parfois. La technique. L’intelligence. L’art en football sublimé par l’esthétique du beau geste. Mais aussi la France, sa diversité, les banlieues populaires… Ben Arfa au PSG, c’était la promesse de la réconciliation du jeu et la fin de la lutte des classes dans les travées du Parc, avec, enfin, un joueur susceptible d’incarner une certaine idée de la réussite et de la rédemption aux yeux d’un public jeune et populaire. Le rêve Ben Arfa à Paris, c’était aussi l’éducation populaire, sportive et civique pour tous.

Mais voilà. Confronté à une direction qu’il parait juger un peu trop encombrante, et en mal de marqueur de pouvoir, Emery a fait de Ben Arfa l’enjeu de son pouvoir. Sans doute parce qu’il savait les raisons pour lesquelles ce joueur avait été recruté, et l’enjeu sportif, culturel et social qu’il représentait aux yeux du club. Et comme Ben Arfa est doté d’une personnalité particulière, pour le moins clivante, de nature à ne pas plaire, a priori, aux entraîneurs rigides à la Emery, c’est lui qui a trinqué pour le club, coupable de ne pas se conformer aux volontés de l’entraîneur.

Car chacun sait qu’il est deux façons de gérer Ben Arfa. La première, qui fonctionne à chaque fois, de Gerets à Puel en passant par Pape Diouf, qui consiste à caliner le joueur, l’encourager, le charger d’une pression positive qui expédie sur le terrain un artiste prêt tout donner en retour de la confiance intelligente qui lui est accordée. Et la seconde, qui échoue toujours, de Bruce à Emery en passant par Jean-Claude Dassier, qui privilégie le fouet et le knout, la pénitence et la discipline et qui accouche d’un joueur à côté de lui-même dès lors qu’il pénètre sur la pelouse. Emery a choisi la seconde, ce qui l’éloigne de la subtilité et n’inspire guère ce sentiment que l’on nomme le respect. Quand on lit, ici ou là, que l’entraineur du PSG serait prêt à dégager Ben Arfa lors du prochain mercato, on se pince.

Emery n’a rien gagné à humilier Ben Arfa afin de tenter une opération de restauration narcissique vaine et sans objet. En revanche, il y a beaucoup perdu. En autorité. Crédibilité. Et même en générosité. Emery est un néo-Halilhodži?, qui place au-dessus de tout la vanité de sa personne et ne supporte pas que certains joueurs soient plus lumineux que lui. Résultat : il est prêt à sacrifier sa réussite, et celle du club avec, sur l’autel d’un enivrant orgueil. On ne doute pas des qualités intrinsèques d’Emery, mais il est patent, malgré l’espoir que soulevait son arrivée au PSG, qu’il n’est pas the right man at the right place. Sa gestion du cas Ben Arfa est symptomatique du gâchis Emery à Paris. Cela ne durera qu’un temps, mais combien de temps encore? »

Une volonté d’humiliation n’a aucun sens

Difficile de réagir à un article qui tient sur un argument simple qui voudrait qu’Emery n’aime pas Ben Arfa. Pourtant, c’est bien le coach espagnol qui serait l’ultime Parisien que le milieu offensif a eu au téléphone pour être convaincu de signer à Paris quand il était tout proche du FC Séville. Et on ne voit pas bien ce qu’il aurait à gagner à se passer d’un joueur en pleine forme. L’entraîneur a besoin de gagner, il le sait. Il ne prouvera rien de spécial avec un joueur sur le banc. Ce n’est pas son objectif. Et il n’a d’ailleurs certainement pas pensé à l’enjeu « sportif, culturel et social » en faisant ses compositions d’équipes. Emery est là pour gagner, il est d’ailleurs très critiqué quand le PSG ne le fait pas.

Est-ce la faute d’Emery si Ben Arfa est revenu de vacances avec un sur-poids qu’il a longtemps traîné? Fallait-il alors absolument faire joueur un joueur hors de forme, qui peinait à faire des accélérations (une des bases de son jeu) et à tenir le rythme sur une mi-temps? Qu’auraient dit les médias s’il s’agissait d’un autre joueur que le « génial » Ben Arfa?

Rien sans doute, comme on le voit avec un Jesé qui longtemps joué seulement 5-10 minutes dans les matchs, mais que personne n’a plaint. Parce qu’il est moins talentueux disent certains. Peut-être, mais il a gagné une Ligue des Champions avec le Real Madrid, ce qui pourrait amener un certain statut si une très belle saison à Nice donne, apparemment, une place de titulaire au PSG.

Le coach parisien a sans doute l’envie de faire progresser son milieu offensif

Quant à la fameuse gestion du joueur qu’il faut avoir, c’est celle qui l’a fait réussir dans des bons clubs, mais sans aucune ambition européenne. Seulement, il y a une certaine exigence à avoir dans un grand club. Et il était nécessaire que Ben Arfa retrouve une vraie forme physique. Mais Bruno Roger-Petit penserait-il à mentionner que les meilleurs matchs du milieu offensif sont venus après son « humiliation »? Surtout, ce sera avoué que le coach cherche à…faire progresser le joueur.

Ce dernier a d’ailleurs encore trop souvent envie de faire une action solitaire alors qu’il peut s’appuyer ses coéquipiers, capables eux aussi de grandes choses et notamment de le mettre dans de très bonnes conditions pour briller. Et le milieu offensif ne cherche pas l’exploit parce qu’il y serait contrait par la pression d’Emery. Il lui demande certainement de bien jouer avec l’équipe et non de sortir une action remplie de dribbles pour gagner une place de titulaire. Et c’est en comprenant qu’il doit faire des combinaisons avec ses coéquipiers, comprendre leur jeu et s’y adapter un peu, que Ben Arfa passera vraiment un palier.

Ben Arfa était sur une pente plutôt positive jusqu’à sa récente blessure à la côte. Il serait donc intéressant de voir le débat sortir un peu de cette fausse idée qu’Emery n’aime pas le joueur et veut l’humilier. Attendons de voir la suite de sa progression et ce que le joueur va apporter au club sur l’année.

Publicités
Retrouvez nos articles sur Google News et MSN/Bing News :

     

Derniers articles

Publicité

Articles les plus populaires

Autres articles présents dans Autour du PSG