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Bruno Roger-Petit décrit "trois erreurs majeures" d'Emery en mettant Ben Arfa de côté

Autour du PSG

Bruno Roger-Petit décrit « trois erreurs majeures » d’Emery en mettant Ben Arfa de côté

Hatem Ben Arfa mis de côté par Unai Emery par « décision sportive » pour le 3e match de suite, on pouvait se douter que les réactions seraient nombreuses. Cette fois, c’est le journaliste Bruno Roger-Petit qui commente le choix de l’entraîneur du Paris Saint-Germain. Et il y voit de grandes erreurs, comme il l’a fait savoir sur son blog.

« Travailler plus pour jouer plus. L’entraineur du PSG, Emery, qui a décidé de faire de Ben Arfa le bouc émissaire de sa prise de pouvoir à Paris, vient d’adapter au football une formule qui connut un grand succès en son temps. Sauf qu’appliquée au cas Ben Arfa, la formule ne tient pas. Quand bien même ce dernier accomplirait les 12 travaux de l’Hercule footballeur en une journée, Emery jugrait encore que non, décidément, ça ne va pas. Il faut encore travailler davantage.

Donc, après Arsenal et Caen, sur décision de l’entraineur, Ben Arfa a été interdit de match contre Dijon. C’est dire si Emery se fiche du monde en général et de Ben Arfa en particulier. Ben Arfa ne serait pas au niveau pour affronter Dijon ? Mais qui peut croire une fable pareille ? La vérité, c’est Gregory Schneider qui l’a révélée sur le plateau de 20Hfoot lundi soir. Emery a fait du cas Ben Arfa un marqueur de son pouvoir. Ni plus, ni moins. Ben Arfa, qu’Emery déclare ne pas aimer en privé, est la victime que l’entraineur basque immole sur l’autel de l’idée qu’il se fait de sa légitimité. Et en se comportant ainsi, il commet trois erreurs majeures.

Première erreur : ne pas intégrer la culture et l’histoire du PSG. Ben Arfa est de ces joueurs comme on les aime à Paris. Un héritier de Dahleb, Susic, Valdo ou Ginola… Un artiste. Un furtif. Un créatif. Qu’il ne s’entraine pas tel un bourrin à l’entrainement n’est pas un problème aux yeux des supporters du PSG, tant qu’il enflamme le stade trois ou quatre fois par match. Emery ne veut pas voir qu’ici, c’est Paris, et qu’ici, à Paris, on aime d’abord et avant tous les artistes de l’aile ou du milieu qui, d’un dribble ou d’une passe, précipitent une défense dans le gouffre. Une fois Ben Arfa plutôt que cent fois Jésé, dont on a déjà perçu les limites. Jésé ne fera pas souvent lever de bonheur les tribunes du Parc, au contraire d’un Ben Arfa qui est conçu pour cela.

Deuxième erreur : ne pas tenir compte que Ben Arfa est le petit Français nécessaire à l’image du club. Et petit Français issu des quartiers qui plus est. L’enfant du club de Montrouge qui finit par jouer au PSG, son club de coeur, c’était une superbe histoire. Nasser El-Khelaïfi ne s’y était pas trompé. De quoi attirer au stade des milliers de d’admirateurs de Ben Arfa, s’identifiant à son jeu, à son histoire, à sa rédemption. Ceux-là, qui avaient déjà vécu comme une humiliation la non sélection du joueur pour l’Euro, sanctionneront Emery, et donc le PSG avec lui. Il ne faudra pas compter sur eux pour soutenir un club dont l’entraineur se comporte si mal avec un joueur symbole.

Troisième erreur : ne pas prendre en considération les conséquences économiques d’une telle décision. On attendait Ben Arfa, et Emery nous aligne Jésé. « Non merci » vont répondre les spectateurs du Parc des Princes, qui vivent déjà dans la nostalgie des années Ibrahimovic. En outre, comme le PSG s’est privé des Ultras, le risque est grand de voir un public volatile déserter les tribunes du Parc, faute de promesse de spectacle. A quoi bon venir si le club se prive d’un marqueur identitaire, sportif et culturel, fort ? Déjà, on observe que cette saison, le PSG peine à afficher complet, y compris quand il affronte Saint-Etienne. La gestion du cas Ben Arfa ne devrait guère inciter à prendre un billet pour le Parc. »

Il aura donc suffit d’une semaine pour que les théories se multiplient, Emery n’aimerait pas le joueur, affronte sa direction…oubliant simplement qu’il se peut que le joueur soit jugé pas assez travailleur et en méforme physique (ce qui est lié). Il semble d’ailleurs que les « spécialistes » oublient que cela ne fait qu’une semaine que Ben Arfa est mis de côté. Certes, c’est déjà 3 matchs, mais Emery n’a pas choisi que le calendrier du PSG soit aussi chargé. Et si l’attaquant de 29 ans était en retard physiquement il y a 7 jours, il est crédible qu’il le soit encore aujourd’hui.

Pour ce qui est l’argument « il est assez bon pour jouer contre Dijon », c’est presque triste de voir cela venir de différents journalistes. Emery n’a jamais dit que Ben Arfa n’est pas assez bon pour jouer contre le promu, ni contre Caen ou Arsenal. Mais il y a de la concurrence au sein du club. Il s’agit de prendre les meilleurs joueur pour aider l’équipe, le collectif. Et si Ben Arfa n’est pas assez travailleur, il est facile de penser qu’il ne fait pas partie de ce top.

Jesé n’a pas été très convaincant sur le terrain depuis son opération à l’appendicite, c’est vrai. Mais il est dommage de voir que certains oublient déjà que son entrée décisive contre Bastia, avant l’opération donc, montraient des signes intéressants. Comme tous les joueurs après une opération, l’Espagnol doit retrouver le rythme. Sans oublier qu’il découvre une nouvelle équipe pour la première fois de sa carrière professionnelle. Il est bien trop tôt pour juger qu’il ne fera se lever les supporters du PSG.

Ensuite, les arguments de Roger-Petit ont du sens, dans une certaine mesure. Bien sûr que pour l’histoire du joueur, du club, son image, ses revenus et simplement le sportif, il largement préférable de voir Ben Arfa réussir à Paris. Mais est-ce qu’Emery devrait le faire jouer pourtant? Il n’est pas responsable du surpoids de Ben Arfa à son retour de vacances.

On peut d’ailleurs trouver surprenant qu’un joueur pouvant enfin accomplir son rêve, qui a enfin, à 29 ans, la possibilité d’être dans un club qui vise la victoire en Ligue des Champions, n’ait pas fait plus attention à son poids. Et le coach devrait donc mettre sur le terrain un joueur qui ne fait pas d’effort simplement parce que le joueur en envie et les supporters aussi? On pourrait alors se demander si un tel entraîneur est nécessaire dans un club.

Emery, comme tous les coachs, est là pour faire des choix. Et lui est aux séances d’entraînement, voit ses joueurs et peut juger de leur état de forme. Alors pourquoi pas faire confiance à cet entraîneur qui a prouvé déjà dans sa carrière qu’il est compétent (et même avec des cas de joueurs talentueux qui n’étaient pas assez travailleurs, comme Ever Banega)?

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