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Bruno Roger-Petit "Les semaines passent, sans qu'Emery donne le sentiment de maîtriser son sujet

Autour du PSG

Bruno Roger-Petit « Les semaines passent, sans qu’Emery donne le sentiment de maîtriser son sujet

Depuis le match nul du Paris Saint-Germain face à l’Olympique de Marseille dimanche soir (0-0, 10e journée de Ligue 1), de nombreux « spécialistes » et supporters remettent en question les choix d’Unai Emery, le coach parisien. C’est ici Bruno Roger-Petit qui s’exprime sur son blog et s’inquiète pour l’avenir de l’entraîneur arrivé cet été. Après une introduction où il rappelle qu’il est possible d’être un « excellent entraîneur » et échoué dans un club, il revient sur les décisions les plus marquantes selon lui.

« Rappel. A la 58e minute, Verratti est remplacé, à la surprise générale, par Matuidi. Verratti. Oui, Verratti. Qui a été l’un des rares Parisiens à se montrer capable de faire sauter le verrou marseillais installé par le nouvel entraîneur, Rudy Garcia. Le joueur lui-même en est surpris, qui proteste lors de sa sortie, interpellant ses camarades du banc de touche.

(…) Et à le voir, on comprend qu’Emery, une fois de plus, a pris une décision qui n’est pas de nature à rassurer ses joueurs, à les inspirer, à les propulser vers les sommets attendus. On pressent déjà que la rancune va faire son oeuvre. L’inquiétude quant au statut des uns et des autres. Le doute quant à la compétence de l’entraîneur, et surtout, sa lucidité. »

La colère de Verratti lors de sa sortie a déjà été évoquée plusieurs fois depuis le match, notamment par son coéquipier Thiago Motta. Et nous rappelons qu’il ne faut certainement pas en faire une grande affaire, comme l’a souligné le milieu de 34 ans. Le petit génie n’était pas heureux de sortir du terrain dès la 58e minute et encore moins à 0-0, cela montre surtout une grande envie de jouer. Plus qu’un manque de respect pour son entraîneur. C’est loin d’être la première ou la dernière fois que l’on voit un joueur exprimé son mécontentement au moment d’un changement.

Et bien que Verratti ne soit pas forcément d’accord, il faut bien avouer qu’il n’a pas fait un très grand match pour l’OM. Il a même perdu quelques balles inhabituelles. Sans oublier que beaucoup affirment que Matuidi méritait d’être titulaire pour ce match. Alors ce devrait être une bonne chose qu’il rentre relativement tôt. Sauf qu’il faut, assez logiquement, que quelqu’un laisse sa place. Et le milieu italien de 23 ans était un choix qui avait du sens.

Bruno Roger-Petit évoque ensuite un choix qui est certainement plus étrange: le fait d’avoir remplacé Di Maria par Ben Arfa très tardivement.

« (…) Autre rappel. A treize minutes de la fin, Emery se décide enfin à lancer Ben Arfa. Enfin. Ce dernier se montre à son aise. Dribble. Déborde. Provoque. Ne tombe pas dans son propre piège. Il montre ce qu’est le potentiel du grand Ben Arfa. Il est à ce point menaçant qu’il est l’objet de deux agressions. Surtout ne pas le laisser partir. Contre l’OM Ben Arfa affiche son potentiel inexploité. Pour treize minutes. treize petites minutes. Treize minuscules minutes. C’est à dire rien. Et de songer à ce qu’il aurait pu faire, face à la lourde et balourde défense marseillaise, s’il était entré avant, bien avant…

Et idem pour Di Maria, qui est l’ombre de lui-même. Et pour Matuidi, entré aussi trop tard. Autant de joueurs dont il est patent qu’ils ne jouent pas comme ils le devraient. Qui sont à côté d’eux mêmes. Qui ne sont pas portés par celui qui devrait les porter. A quoi sert un entraîneur s’il n’est pas celui qui tire de ses joueurs le meilleur d’eux mêmes ? »

En effet, à voir la bonne entrée de Ben Arfa, on se dit qu’il aurait pu être bénéfique qu’il joue plus longtemps. Mais qui pouvait le savoir après une très mauvaise entrée contre le FC Bâle? D’ailleurs, cette mauvaise prestation avait été bizarrement expliquée par certains avec un échauffement trop long. Ce dernier a été à peu près de la même longueur dimanche soir…

Mais surtout, Di Maria faisait une prestation remplie d’imprécisions et de mauvais choix. On aurait donc compris qu’il sorte plus tôt. Peut-être pour céder sa place à Jesé (si Emery voulait vraiment attendre pour faire jouer Ben Arfa). Mais ce dernier a pris la place de Lucas, qui n’était pas le plus décevant des Parisiens. On note tout de même que Jesé aussi a fait une entrée intéressante. Peut-être qu’Emery aurait dû faire rentrer les deux joueurs plus tôt. C’est toujours plus simple à juger après. Surtout que la fatigue des Marseillais aide aussi les entrants à briller.

Roger-Petit continue en montrant son inquiétude quant au projet d’Emery, qui pourrait ne jamais arriver à une destination qui est encore inconnue pour le journaliste.

« Mais à la fin, où va Emery ? Et sait-il seulement où il va ? Les semaines et les jours passent, sans que l’entraîneur parisien donne le sentiment, contrairement à ce qu’il raconte, de maîtriser son sujet. Contre l’OM, on a vu un entraîneur frileux et timoré… Et pourtant, face au PSG, l’OM alignait sans aucun doute la plus faible équipe de appelée à affronter le PSG de l’ère qatari. Qu’on y songe : pas un seul tir marseillais de toute la rencontre…

Entendons nous bien. Il n’est pas question ici de nier à Emery ses qualités techniques, mais il n’est pas possible de ne pas dire ce qui saute aux yeux. Plus le temps passe, plus l’entraîneur venu de Séville parait passer à côté de son sujet. On l’écrit ici à regret, tant on espérait mieux après Laurent Blanc.(…) »

Nous rappelons, comme cela a déjà été fait sur ce site ces derniers jours, que les jugements sont certainement un peu durs depuis dimanche. Si les joueurs avaient été un peu plus précis dans la finition avec la même prestation (au niveau du pressing, du jeu…), le PSG se serait sans doute imposé avec plusieurs buts d’écart. Il y en avait clairement la place, en témoigne les 17 tirs parisiens (et toutes les occasion ne se sont pas terminées avec une frappe). Il ne faut pas oublier que Paris a maîtrisé le match a été dangereux face à Marseille qui a certainement l’équipe la plus défensive affrontée par le PSG (plutôt que la « plus faible »).

La saison parisienne est loin d’être à jeter. Il reste beaucoup de match et les Parisiens peuvent encore remplir tous leurs objectifs. Il y a des problèmes, des choses qui doivent encore être éclaircies et améliorer. Et Emery pourrait très bien en avoir la capacité. Après tout, il semble que le coach a bien réussi à redonner toute sa vivacité à Ben Arfa, qui était pourtant revenu hors de forme. Et ce avec une méthode à lui, que certains n’ont pas hésité à critiquer avant de laisser du temps pour un résultat.

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