Domenech : Thiago Motta « sa présence pose le problème de l’identité de cette équipe »

Cela fait maintenant plusieurs mois que Unai Emery est aux commandes du Paris Saint-Germain et on ne peut pas dire que les changements opérés sautent aux yeux. Certes l’entraîneur a la volonté de faire évoluer son équipe très haut et d’exercer un pressing constant sur l’adversaire. De plus il souhaite rompre avec la possession stérile dont usait et abusait l’équipe avec son prédécesseur. Mais il semble difficile de faire du neuf avec du vieux. Dans les colonnes de L’Équipe, Raymond Domenech estime qu’Emery doit prendre des décisions fortes s’il veut imposer son style et cela passe par mettre Thiago Motta sur le banc :

« Thiago Motta, ses performances actuelles sont moyennes, comme ses stats. La vitesse n’a jamais été son point fort, mais il donnait par le passé du rythme par sa vision du jeu et sa qualité technique au-dessus de la moyenne. Il est le parfait joueur pour une équipe dominatrice qui possède le ballon dans le camp adverse.

En revanche, quand la possession s’équilibre et qu’il est obligé de courir après le ballon, on sent le poids des années. Il est souvent à la limite. Avec un tableau pareil, on se demande bien pourquoi il reste sur le terrain et écarte plus souvent qu’à leur tour Verratti, Rabiot ou Matuidi, sans parler des recrues choisies ou non par Unai Emery. Mais ce qui me semble le plus évident, c’est que sa présence pose le problème de l’identité de cette équipe. Qu’elle reste performante au vu des joueurs qui la composent paraît logique.

Mais est-ce bien l’équipe de l’entraîneur basque ? Son discours de début de saison sur la verticalité et la vitesse des contres est battu en brèche par la présence de Thiago Motta, qui ralentit le jeu en captant les ballons par sa position très basse. (…) Le présent et l’avenir du PSG ne passent plus par Motta, c’est une certitude. Et si Emery veut pouvoir imposer son style, il faut qu’il applaudisse ce départ. »

Le point de vue de Domenech semble pertinent. C’est une lapalissade de dire que Motta représente plus le passé que le futur. Mais il est effectivement le symbole de l’héritage de son prédécesseur. Depuis son arrivée dans la capitale l’Italien s’est toujours révélé indispensable dans le milieu parisien, Blanc disait de lui qu’il était l’ADN du PSG.

Seulement, les années ont passé et un nouvel entraîneur est arrivé avec une idée de jeu qui n’est plus basé sur la possession. Chose paradoxale, Emery continue de faire confiance à Thiago Motta alors que cela saute aux yeux qu’il ne peut pas exercer un pressing haut pendant 90 minutes.

De plus, alors que Canovi (agent de Thiago Motta) déclarait sur les réseaux sociaux que son joueur effectuait sa dernière saison au PSG, Emery s’est empressé de dire qu’il pouvait encore jouer plusieurs années.

On a donc du mal à comprendre comment le Basque peut réussir à imposer sa patte tout en ne prenant pas de décisions fortes dans ses compositions d’équipe. Krychowiak n’a pas les mêmes qualités que l’Italien mais, pourquoi ne pas lui faire un peu plus confiance (le Polonais ne joue que très peu). Ou alors faire jouer encore plus Adrien Rabiot. Et peut-être avec une façon de jouer un peu différente, par exemple.

Emery a le « désavantage » d’avoir récupéré une équipe auréolée de succès, mais la remise en question fait partie du haut niveau. Blanc a toujours dit qu’il aimait le jeu de possession du Barça et en 3 ans il a réussi à le mettre en place. Le Basque aime la verticalité et la profondeur tout ça dans une animation de jeu organisée et maîtrisée, à lui de prendre les décisions qui lui permettront de mettre en place ces principes dans les meilleurs délais.

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