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Bernès : Blanc "va prendre un peu de temps" et les "propositions vont arriver, nombreuses"

Autour du PSG

L’idée du 3-5-2 de Laurent Blanc analysée par un fan parisien

Lors du quart de finale retour de Ligue des Champions entre le Paris Saint-Germain et Manchester City, Laurent Blanc a surpris en alignant un 3-5-2 pour la première fois depuis qu’il est dans la capitale.  Un choix fortement critiqué puisqu’il n’a pas été payant. Un supporter parisien, Sébastien nous a proposé de partager l’analyse qu’il a fait de ce schéma sur son blog.

Voici :

Le Paris Saint-Germain a échoué pour la quatrième fois de suite en quarts de finale de la Ligue des Champions, face à un adversaire qui ne semblait pourtant pas insurmontable, loin de là. Le PSG a rarement été aussi décevant sur 180 minutes en coupe d’Europe. Après un match nul 2-2 à domicile, rien ne semblait joué tant le PSG avait joué à un niveau inférieur à celui habituel.

City avait l’air prenable, mais Paris a livré une prestation pitoyable à l’Etihad Stadium et a perdu 1-0 contre une équipe de City qui n’a jamais montré non plus le visage d’un demi-finaliste de Champion’s League. Un match marqué par le coup tactique tenté par Laurent Blanc en adoptant un système inédit en 3-5-2.

Objectifs et intérêts

Le principal intérêt du 3-5-2 est de gagner la bataille du milieu de terrain et d’asphyxier l’adversaire. Il permet d’opérer un pressing important avec 7 joueurs disponibles (les 2 attaquants et les 5 milieux). L’objectif est donc de ne pas laisser l’adversaire construire et de le pousser à la perte de balle.

Avec près de 70% de possession de balle à la mi-temps, cela s’est révélé être une grande réussite pour le PSG. City était privé de ballons, Paris avait les cartes en mains. Grâce à ses 5 milieux de terrains, Paris pouvait faire circuler le ballon sans s’affoler, forcer les Citizens à suivre un rythme imposé sur leur pelouse.

Ce système a donc permis aux parisiens de se rassurer, se sentir à l’abri défensivement en ayant le contrôle de la rencontre (du moins, durant les 30 premières minutes). Mais le PSG était dans l’obligation de marquer, et c’est là que ce système a montré de grosses limites.

Le 3-5-2 était une occasion pour Di Maria de prendre les clés du jeu et d’être le catalyseur de l’attaque parisienne, d’autant plus que ce système ne favorisait pas les décrochages d’Ibrahimovic dont l’influence sur le jeu s’en est retrouvée limitée.

Seulement, Di Maria est passé complètement à travers durant toute la rencontre. Paris n’a jamais trouvé de solution dans l’axe en première mi-temps bien que ce secteur ait été renforcé grâce à ce système. Sur les ailes, les pistons qu’étaient Van der Wiel et Maxwell n’ont tout simplement servi à rien, jamais lancés dans la profondeur. Ibra et Cavani n’ont rien eu à se mettre sous la dent.

Limites et défauts

Malgré ce taux de possession de balle barcelonesque, Paris va trouver le moyen de subir la plus grosse occasion du match avec le penalty manqué d’Agüero. Comme à l’aller et comme à Chelsea, certaines pertes de balles frisent le ridicule.

Paris donne le bâton pour se faire battre, mais City ne cadre pas une seule frappe. Mais pourquoi les parisiens ne se sont procuré aucune occasion en ayant le ballon 70% du temps ? Peut-être justement parce que Paris avait le ballon 70% du temps.

Les mancuniens ont dû se contenter majoritairement de contre-attaques pour inquiéter les parisiens et ne se sont jamais vraiment découverts, non seulement parce qu’ils n’avaient aucune raison à cela (un 0-0 leur suffisait) mais aussi parce que Paris ne les a jamais incité à le faire. Paris n’a pas pu placer un seul contre, n’a pas pu miser sur la vitesse de Di Maria, n’a pas pu mettre de rythme.

Et si au final, Paris n’avait tout simplement pas un peu craqué mentalement ? Et si Paris, content d’avoir le ballon et d’empêcher City de se créer des occasions, n’avait pas eu peur de rendre la balle en s’enflammant offensivement et d’encaisser un but qui aurait demandé un quasi-exploit par la suite. Les parisiens ont manqué de créativité, de prise de risque.

Une autre solution aurait pu être de s’appuyer sur les latéraux comme le fait souvent le PSG, mais ils n’ont pas existé. Peut-être était-ce parce que Maxwell et Van der Wiel ont l’habitude d’avoir un ailier devant eux pour combiner ?

Le 3-5-2 a permis au PSG de réussir un gros début de match en contrôlant la rencontre, mais le système s’est vite épuisé et a dû être abandonné après la blessure de Thiago Motta peu avant la mi-temps, remplacé par Lucas. Laurent Blanc a alors choisi de retourner à la formation habituelle.

Le 4-3-3 meilleure option ?

Aurier en défense centrale, Van der Wiel à droite et un milieu de terrain composé de Marquinhos, Rabiot et Di Maria. Paris attaque cette seconde mi-temps avec un XI particulier mais un système retrouvé. Une bonne chose pour Paris qui va enfin se procurer des occasions de buts, notamment à travers des centres de Van der Wiel régulièrement alerté dans l’intervalle.

A l’heure de jeu, Serge Aurier, auteur de sa pire prestation de la saison, cède sa place à Javier Pastore qui prend le poste de Marquinhos au milieu, ce dernier repassant en défense centrale. Paris aura été plus entreprenant en deuxième mi-temps mais aura manqué de justesse dans les moments de vérité.

C’est un PSG quelque peu lessivé physiquement et mentalement qui encaisse un but de De Bruyne à la 76ème minute. Les joueurs n’en peuvent plus, ils n’y croient plus.

Est-ce que le redéploiement du 4-3-3 a été utile ? Oui, Paris s’est retrouvé en seconde période même si les parisiens ont affiché un niveau de jeu incroyablement bas pour une rencontre d’une telle ampleur. Est-ce que Blanc aurait dû débuter avec un 4-3-3 en titularisant Lucas et en mettant Di Maria au milieu ? Difficile à dire.

Cela n’aurait d’abord laissé qu’une seule option offensive sur le banc en la personne de Pastore, alors que Lucas a rendu une assez bonne copie sur les 45 dernières minutes, une copie qui n’aurait peut-être pas été aussi bonne s’il avait disputé toute la rencontre. Mais surtout, Man City aurait eu plus souvent le ballon, une très bonne chose si l’on considère que cela aurait permis à Paris de placer des contres avec ses 4 joueurs à vocation offensive.

Mais une très mauvaise chose si Paris avait déjoué comme il a déjoué en seconde mi-temps mardi et à l’aller. Le 3-5-2 est apparu comme un très bon choix de Laurent Blanc lors de l’entame de match en muselant Manchester City, mais le système s’est retourné contre lui au fur et à mesure que ses joueurs se passaient la balle sans enflammer la rencontre.

Cette formation et cette double confrontation resteront comme un échec cuisant dans la saison du Paris Saint-Germain. Le club de la capitale a raté son exercice 2015/2016 en démontrant une progression inexistante par rapport à l’année dernière.

En dépit d’une saison record en Ligue 1, Paris ne peut espérer qu’égaler son parcours de l’an dernier en remportant les deux coupes nationales. L’avenir de Laurent Blanc semble désormais compromis bien que Nasser Al-Khelaïfi ait parlé de «comment améliorer l’équipe» tout en rappelant que le coach français a récemment resigné pour 2 ans au club. Pas sûr que tout le monde survive à l’été au PSG.

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