Marius Trésor revient sur l’évolution du poste de défenseur et émet des doutes sur Thiago Silva

Dans les années 70 et débuts des années 80, Marius Tresor (68 ans) était considéré comme un pilier au poste de Libéro. Ancien grand joueur de l’Equipe de France, il s’est exprimé sur l’évolution du poste de défenseur central. L’ancien joueur de Marseille ou de Bordeaux a exprimé quelques doutes au sujet de Thiago Silva (33 ans).

« Mon poste a bien évolué, on ne joue plus avec un libéro »

Celui qui est considéré comme l’un des meilleurs défenseur français de l’histoire a décidé de se livrer au journal Sud-Ouest.

« Mon poste a bien évolué oui, parce qu’on ne joue plus avec un libéro. À mon époque, une défense était composée de quatre éléments. La plupart du temps, c’était le libéro qui apportait la supériorité numérique. Ca a changé au fil des années et maintenant, on demande surtout aux latéraux de monter.« 

Marius Trésor revient sur un système de jeu qui était utilisé à l’époque par la majorité des équipes. La défense ne se comportait pas de la même manière que de nos jours. Le libéro était chargé de superviser la défense en couvrant ses coéquipiers, tel un leader. C’est lui qui organisait la défense lors des offensives adverses et qui la chargeait de monter ou de descendre. Le libéro était alors assimilable à un électron libre, chargé de d’apporter la supériorité numérique.

C’est un poste qui a commencé à disparaitre dans les années 80 au point de devenir quasiment inexistant de nos jours. Désormais, les défenses évoluent davantage à plat ou 2 défenseurs centraux se chargent des taches défensives. Les latéraux sont alors beaucoup plus libres et ce sont eux qui apportent le surnombre dans les phases offensives en soutenant leurs attaquants.

« Quand on me dit que Thiago Silva c’est le meilleur défenseur du monde, j’ai des doutes.« 

L’ancien bordelais poursuit son argumentaire en se remémorant un match qui opposait le Paris Saint-Germain, aux Girondins de Bordeaux en 2015. Lors de cette confrontation (2-2), Kevin Trapp alors gardien du club parisien avait vécu une soirée cauchemardesque. Il avait d’abord marqué un but contre son camps avant de se faire chiper le ballon dans les pieds par Wahbi Kahzri.
Mais Marius Trésor pousse davantage son analyse sur le comportement de Thiago Silva ce jour là.

« Paris contre Bordeaux, quand on fait 2-2 et qu’on est réduit à 10 avec l’expulsion d’Henri Saivet, les deux centraux de Paris n’ont pratiquement jamais quitté leur base. Quand tu as le ballon, face à une équipe qui a un joueur de moins, tu dois apporter la supériorité numérique. Les seules fois qu’ils montent, c’est pour aller sur des coups de pied arrêtés. Je trouve que n’est pas ça… Quand on me dit que Thiago Silva c’est le meilleur défenseur du monde, j’ai des doutes. »

Défenseur, un poste polyvalent

L’ancien international tricolore reproche à la défense parisienne, et notamment son capitaine, de ne pas monter assez. De ne pas apporter assez de danger sur les buts adverses.
Mais comme l’a dit Marius Tresor, le poste de défenseur a bien changé depuis son époque. Les attentes ne sont plus les mêmes. Les rôles des défenseurs ne sont plus les mêmes. A notre époque, c’est aux latéraux d’apporter le surplus offensif. Les défenseurs centraux eux se contentent de sécuriser la défense.

De plus, on peut être en désaccord avec l’ancien marseillais. Thiago Silva et Marquinhos principalement, forment une charnière complémentaire. De nombreuses fois, la solution est venue d’eux. Par leur qualité de passe, les transversales précises ou la pureté de leurs changements d’aile, ils apportent une aide offensive. Thiago Silva ne monte certainement pas sur la plupart des occasions parisiennes, mais en Europe quel défenseur central le fait ? Car il n’existe pas une seule manière de défendre. Être défenseur, c’est avant tout être polyvalent. Thiago Silva a pour sa part, déjà bien prouvé sa valeur.

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