Autour du PSG

Ménès « il faut se mettre à la place des préfets qui se disent qu’il est préférable de ne pas prendre de risques »

par
NicolasB
le 16 mars 2018 à 11:15

Ces dernières semaines ont été tristement agitées autour des supporters et tribunes en France. Il y a eu des bagarres, trop de fumigènes et de l’envahissement de terrains, en résumé. De quoi remonter un peu la sécurité. Le Collectif Ultras Paris, déçu du manque de liberté et de places, a d’ailleurs décidé de boycotter le match entre l’OGC Nice et le Paris Saint-Germain ce dimanche (30e journée de Ligue 1). Pierre Ménès, journaliste de Canal+, a décidé de longuement revenir sur tous ces événements et ce qui en ressort dans sa chronique sur CNewsMatin.

« D’habitude, il est d’usage d’utiliser des pincettes en prenant soin de dire que ce genre d’événement est le fait de quelques énergumènes et que tout le monde ne doit pas payer pour quelques abrutis. Sauf qu’à Lille, ils étaient tout de même plusieurs centaines à être descendus sur la pelouse pour s’en prendre aux joueurs.

‘Les supporters ont, bien entendu, le droit de ne pas être contents’

Le plus extraordinaire, avec eux, c’est qu’ils ont toujours une excuse pour expliquer leurs agissements intolérables (…) Mais il convient d’être sérieux deux minutes : on ne parle que de matchs de football. Malheureusement, ils sont bien trop nombreux à l’oublier. Les Lillois ont quand même été jusqu’à justifier leur invasion et leur attitude violente sans sourciller, dans un communiqué.

Mais où va-t-on ? Dans la vie, on ne tape pas sur les gens. On réfléchit un peu. (…) Les supporters ont, bien entendu, le droit de ne pas être contents et en colère contre leur équipe. Mais, dans ce cas, ils ne viennent plus au stade ou ils n’encouragent plus. Mais ils n’insultent pas, ils ne menacent pas et ils violentent encore moins.

‘Il ne faudra pas attendre qu’il y ait des morts pour réagir et s’insurger.’

Dans ce contexte, les supporters du PSG ont décidé de boycotter le déplacement, dimanche à Nice, parce qu’ils n’ont eu le droit qu’à 270 places. Mais il faut se mettre à la place des préfets, qui se disent, en raison du climat de ces derniers jours, qu’il est préférable de ne pas prendre de risques.

Concernant Lille, la LFP a décidé jeudi soir que le Losc jouerait ses matchs à huis clos, et ce avant la décision de la commission de discipline le 5 avril. Le soir des événements, l’intégrité physique des joueurs était clairement en danger. Heureusement, le service de sécurité a été efficace. Car il aurait très bien pu y avoir des blessés, voire pire. Il ne faudra pas attendre qu’il y ait des morts pour réagir et s’insurger. »

Une situation qui demandent des efforts de toutes les parties.

Evidemment que les supporters ont le droit de faire part d’un certain mécontentement quand leur équipe ne fait pas ce qu’il faut pour le club. On peut comprendre même une grande frustration à Lille, où un grand projet a été promis et maintenant le LOSC se dirige vers la Ligue 2. Cependant, la violence n’est jamais justifiable.

Il y a bien d’autres moyens de faire passer un message. Par des chants (on a en vu ces dernières années de très bien trouvés sans être menaçants), des boycotts, des banderoles…Mais les coups ne font pas avancer la situation. On connaît bien toute la passion que peut engendrer le football. Reste que c’est « juste » un sport et jamais un prétexte pour la violence. Que ce soit envers les joueurs ou entre supporters.

Nous sommes d’accord aussi sur le fait que l’interdiction à répétition n’est pas une solution. Il semble important qu’un vrai dialogue soit mis en place. Mais les supporters doivent aussi bien comprendre que certains efforts sont nécessaires. Ceux qui vont frapper des joueurs ou se bagarrer entre eux donnent malheureusement raison à la méfiance des autorités. Il faudrait grandir un jour pour ne plus donner place à ce genre de scène honteuse. Cela passe aussi par le fait d’arrêter de rejeter la faute sur les autres et que chaque partie fasse un mea culpa ainsi que des efforts.

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