Pascal Ferré « La Ligue 1 rêvait sans doute d’un VRP plus couillu pour vendre son Championnat »

Depuis mercredi dernier, on a le droit à une avalanche d’analyses et de critiques de la part des différents « spécialistes » en France au sujet de l’élimination du Paris Saint-Germain en 8e de finale de la Ligue des Champions contre Manchester United. Ce mardi, c’est Pascal Ferré, rédacteur en chef de France Football, qui a donné son avis. Et il y va sans pincette à propos du PSG.

“L’humiliation des Parisiens n’a rien d’un traumatisme national. Le club charrie tellement d’aigreurs, de jalousies, d’agacements et d’incompréhensions qu’il ne sera jamais l’équipe de toute la France les soirs de Coupe d’Europe. Tant qu’il se comportera ainsi en tout cas. Fort avec les faibles mais si trouillard devant les grands. La L1 rêvait sans doute d’un VRP plus couillu pour vendre son Championnat. Heureusement, il y a ce rafraîchissant Rennes. Et Lyon, peut-être.

Et maintenant ? L’occasion est trop belle pour repenser – on n’a pas dit re-panser – le projet et arrêter de prétexter le fair-play financier, les méchants concurrents ou le VAR pour justifier une politique aussi illisible que la stratégie diplomatique d’un Trump. Mais on s’égare. On s’égare comme un Neymar qui n’a réussi à se grandir depuis son arrivée que lorsqu’il grimpe sur des béquilles ; comme un Rabiot qui s’est joué de ses dirigeants et de ses coéquipiers tel un garnement de sa mère ; comme les gouvernants et communicants du club ; comme un Dani Alves qui n’a toujours pas fait le deuil d’une carrière en numéro 10.

« Arrêter de se faire prendre pour le couillon de la scène internationale. »

Autant de dérives et d’approximations qui trahissent ce mal qui paraît ronger le PSG depuis de nombreuses années maintenant : un manque d’autorité et de courage. Pour arrêter de se faire prendre pour le couillon de la scène internationale, va falloir trancher, éliminer, gueuler.”, a écrit Ferré dans l’hebdomadaire.

On ne peut malheureusement pas rejeter tout ce qui est affirmé ici. Si Paris s’est imposé en phare de la Ligue 1 ces dernières années, il faut bien avouer qu’il pourrait être un meilleur représentant. Surtout sur les 3 dernières campagnes européennes (en comptant l’actuelle). Mais nous n’irons pas parler de « couillu », mais plutôt de solidité et de chance. Pour les 2 années passées, il était aussi possible d’avoir un meilleur tirage. Même si ce n’est presqu’un détail face à la force mentale manquante. Le raccourci vers les parties génitales et la force de caractère est triste tant c’est bien plus complexe, comme l’avait évoqué le journaliste Daniel Riolo.

Notons aussi que Ferré y va un peu fort dans son énoncé de défauts, surtout à propos de Neymar. Si ses blessures restent forcément en tête tant elles sont importantes, il faut souligner qu’il n’est pas le seul responsable. La Ligue 1, ses coups et les arbitres qui laissent faire ont aussi un rôle. Sans oublier que le Brésilien avait clairement montré qu’il avait grandi avant ce coup dur. On l’a vu plus impliqué défensivement, plus combatif et plus collectif. C’est trop facile de lui « tirer » dessus en espérant que cette amélioration soit oubliée.

Cependant, il est clair que Paris doit encore travailler pour grandir et progresser. Sans forcément le faire en force ou en allant « gueuler ». Il vaut mieux le faire intelligemment. On espère que le club y travaille déjà et que l’on verra du changement d’ici la saison prochaine. Il ne faut pas tout recommencer non plus.

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