Pierre Rondeau décrypte le contrat entre le PSG et QTA et estime qu’il peut tout à fait valoir 100 Millions d’euros

Dévalué à deux reprise par l’instance de l’UEFA, le contrat reliant le Paris Saint-Germain à l’office du tourisme qatari, QTA, a fait les choux gras des presses spécialisées. Sur les ondes de RMC Sport, Pierre Rondeau, économiste spécialisé dans le sport, a décrypté en long et en large les enjeux qui jalonnent un tel sponsoring. Il estime ainsi que ce qui avait été négocié au départ, c’est à dire une somme de 215 millions d’euros, pourrait bien être totalement cohérent avec ce que cela représente pour un État tel que le Qatar d’être associé avec une marque comme le PSG.

« Ces contrats ont d’abord été négociés à 215 millions d’euros. L’UEFA a imposé qu’ils soient réévalués à 100 millions d’euros, puis à 58 millions d’euros. Ils ont été dévalués parce qu’on considère qu’un contrat qui relie un club à un office de tourisme national ne peut pas valoir 215 millions d’euros par an, voire 100 millions d’euros. La question qui est posée, c’est est-ce qu’un contrat de marketing patriotique peut être négocié à 100 millions d’euros? »

« On peut considérer que 100 millions c’est extrêmement porteur pour le Qatar. »

« Est-ce que ces 100 millions d’euros concernent la tournée d’une semaine à Doha? Est-ce que ça vaut 100 millions d’euros? Les Football Leaks ont indiqué qu’une agence de notation d’entreprise avait considéré que ce contrat pouvait être évalué à 200.000 euros. Mais il peut y avoir un autre son de cloche: on peut considérer que 100 millions, c’est extrêmement porteur pour le Qatar pour représenter le pays à l’échelle internationale via le prisme du football. A titre d’exemple, en France, le crédit d’impôt cinéma pour l’ensemble des films étrangers tournés en France s’élève à 222 millions d’euros. Le crédit d’impôt cinéma national, c’est 800 millions d’euros. On est donc sur 1 milliard d’euros de crédit d’impôt pour le cinéma pour faire glorifier la marque France à l’échelle internationale. Et personne n’est choqué que ça coûte 1 milliard à l’état français. C’est pareil pour le Qatar et l’office de tourisme qatari: ils paient 200 millions, ou 100 millions d’euros, pour représenter leur pays et glorifier leur marque. Donc on peut se dire que ça les vaut parfaitement parce que le PSG est reconnu à l’échelle internationale grâce à des superstars comme Neymar et Kylian Mbappé », a expliqué Pierre Rondeau.

Les dévaluations de ce contrat, qui ont été faites de manière totalement arbitraire par l’instance européenne, peuvent sembler quelque peu exagérées et paraître comme une sorte d’acharnement sur le PSG. Ce qu’expose ici Pierre Rondeau est très intéressant : oui, c’est une chance incroyable pour le Qatar, et pour son office du tourisme, de pouvoir s’appuyer sur, d’une part, l’image de la ville de Paris, et d’autre part, sur l’aura que possèdent des personnalités du ballon rond telles que Neymar Jr, Kylian Mbappé, Edinson Cavani, Thiago Silva ou Gianluigi Buffon. Sachant cela, comment honnêtement des spécialistes ont pu estimer ce contrat à 200 mille euros ? Une broutille en somme.

Forcément, les dirigeants parisiens, qui essayent depuis toujours de se montrer les plus respectueux possibles, ne peuvent que subir cette situation alors même qu’une partie de leurs revenus est largement limité. Ce qui amplifie le poids du Fair-play financier sur les épaules du club de la capitale.

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