PSG/Dortmund – Ménès évoque la mentalité parisienne, les supporters et les larmes de Neymar

Pierre Ménès est revenu via son blog sur la victoire 2-0 du Paris Saint-Germain contre le Borussia Dortmund mercredi soir au Parc des Princes qui permet de se qualifier en quart de finale. Le journaliste de Canal+ souligne assez logiquement ce qui a été bien fait de la part des Parisiens, même s’ils n’ont pas été parfaits. Mais il y a bien du positif à souligner et garder pour la suite. Notamment l’investissement marquant de Neymar (attaquant de 28 ans). Il n’oublie pas non plus la possibilité d’une malchance invraisemblable.

Ménès « Sérieux, pas forcément brillantissime mais solidaire et collectif. »

« Huis clos, suspension de Verratti, absence de Thiago Silva qui est toujours très précieux dans le domaine aérien, angine pour Mbappé… Tout semblait en place pour un quatrième échec consécutif en 8e de finale de Ligue des Champions. Et puis, dès le coup d’envoi, on a retrouvé le PSG du début de la campagne européenne. Celui de Madrid, de Galatasaray. Sérieux, pas forcément brillantissime mais solidaire et collectif.

Cette soirée a été invraisemblable, avec les milliers de supporters parisiens massés derrière Auteuil, auxquels les joueurs ont rendu un vibrant hommage à la fin du match. La première mi-temps a été parfaite. Au niveau de la possession de balle, de la rigueur défensive, de l’agressivité au milieu… et de l’efficacité.

Ménès « Ses larmes de joie à la fin du match en disent long sur son investissement. »

En seconde période, le contexte et le fait que Paris n’avait qu’un seul but d’avance et restait sous la menace d’une réduction du score des Allemands qui aurait mené à une prolongation, a un peu tendu les Parisiens. J’avoue que je n’ai pas été foufou du remplacement de Sarabia par Mbappé. Je trouvais que c’était une drôle d’idée mais au final, Mbappé s’est bien fondu dans le collectif défensif. On l’a parfois vu quasiment en position d’arrière gauche, où il a gratté des ballons – la preuve qu’il sait le faire. Au rayon des satisfactions parisiennes, il y a évidemment la charnière. Marquinhos a été un vrai capitaine et on n’avait plus vu Kimpembé à ce niveau depuis le PSG-Barça de 2017 où il avait bouffé Messi. Cette fois, c’est Haaland qu’il a mis dans sa poche.

Le duo de milieux défensifs a également brillé. Gueye a souvent été au pressing et Paredes qui, on est bien d’accord, ne fait rien d’extravagant avec la balle, est toujours disponible et apporte un peu de vice et de méchanceté dans cette équipe qui en manque tant. Et puis on voulait voir Neymar dans un match à élimination directe avec Paris. On l’a vu : un but à l’aller, un au retour. Ses larmes de joie à la fin du match en disent long sur son investissement. On a tellement douté, on a tellement dit qu’il n’était qu’un mercenaire de passage… Les images qu’on a vues montrent clairement le contraire. (…)

Ménès « ce serait une nouvelle preuve d’une poisse invraisemblable. »

Il faut espérer que cette Ligue des Champions aille à son terme et ne soit pas annulée. Parce que bon, si Paris se retrouvait encore qualifié dans une édition de la LDC qui ne connaîtrait pas de vainqueur, ce serait une nouvelle preuve d’une poisse invraisemblable. »

En effet, il y avait assez d’éléments avant le match pour céder à un peu de pessimisme. Mais les Parisiens ont eu exactement la réaction qu’il fallait. Ils ont attaqué le match avec un maximum d’envie et visiblement la conviction qu’il était possible de se qualifier. De quoi livre une première période de très haut niveau. Même s’il a encore manqué d’un quelque chose offensivement. Sauf que cela se comprendre avec Neymar et Di Maria qui manquaient de rythme alors que Mbappé a finalement dû aller sur le banc.

Une soirée qui fait du bien et donne de l’espoir pour la suite.

C’est d’ailleurs d’autant plus appréciable d’avoir vu ces joueurs offensifs effectuer leurs efforts défensifs. Il a manqué des forces pour être flamboyants offensivement, mais ils n’ont jamais arrêté de courir pour le collectif. De quoi grandement le renforcer et forcément gêner Dortmund. Il faut d’ailleurs aussi rendre hommage à la détermination d’Edinson Cavani et de Pablo Sarabia. C’est de toute façon clairement une équipe qui a gagné hier, pas des exploits individuels. Même si Paris a le potentiel pour faire encore mieux en attaque, comme nous l’avons déjà évoqué.

Mais ce n’est pas là qu’est l’essentiel après cette qualification. Il faut retenir cette énergie collective, l’agressivité affichée par les joueurs. C’est avec cette mentalité que le PSG peut aller loin dans cette compétition. Les larmes de Neymar en disent beaucoup sur son implication et sur la pression qu’il y avait. Car il est très rare de le voir ainsi. On a pu voir en seconde période qu’il y avait un peu de crainte. Une peur logique après les années passées et il fallait se qualifier pour la surmonter pleinement. Maintenant, le PSG devrait avoir gagné en confiance pour la suite, il y aura de la pression en moins. Il faut se concentrer là-dessus, retenir ce qu’ont montré ces deux matchs face à Dortmund dans l’état d’esprit à avoir, et travailler pour progresser encore. Il y a de quoi avoir de l’espoir. Le tout est maintenant que la compétition continue en effet. Pour le moment, il n’est pas question de l’annuler mais de peut-être la suspendre (et donc la décaler). Ce serait dur à accepter que ce PSG ne puisse pas continuer en Ligue des Champions.

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