Riolo fait une grande critique du Fair-Play Financier et des attaques envers le PSG

Comme on pouvait s’y attendre, l’article de Mediapart vendredi soir pour annoncer que l’UEFA a couvert une tricherie financière du Paris Saint-Germain suscite de nombreuses réactions. Celles du PSG, pour se défendre évidemment. Mais aussi de différents journalistes. Daniel Riolo, dans un édito publié sur le site de RMC Sport, a fait part de son agacement

« Fair-Play Financier ! Un bel oxymore. Du fair-play dans la finance, un pari audacieux. Impossible à gagner. L’intention était louable. C’était bien d’y croire. (…) C’était quoi l’idée ? Ne pas dépenser plus qu’on encaisse. Une gestion ‘bon père de famille’. L’histoire du foot montre pourtant le contraire. Tous les clubs, tous, ont eu des hauts et des bas consécutifs à des gestions hasardeuses, plus faites de passion que de raison.

L’autre idée, la principale peut-être, était d’éviter que des nouveaux investisseurs arrivent et mettent une tonne d’argent sur la table. Il fallait éviter la dérégulation du marché. C’est là que naît le problème et que l’idée de Platini perd tout son sens. Car on crée alors un conservatisme de fait. On ferme la porte. Vous qui avez dérégulé, fait ce que vous vouliez avec le marché, construit votre histoire, votre notoriété, vos succès pendant des années, c’est bon, c’est validé. (…)

‘La moralité dans le foot a disparu, paraît-il ? Ah oui. Mais elle a existé quand au juste ?’

Oui mais là, à City et Paris, ce sont des Etats qui financent. Ah oui, c’est pas bien ça ! Et quand, un Etat, via son gouvernement, met en place des règles fiscales d’exception pour aider les clubs, c’est quoi ? Quand on achète des terres à un prix en-dessous du marché pour construire des infrastructures, un stade, c’est quoi ? (…) Quand des opérateurs font exploser les droits TV pour faire main basse sur un marché ? Quand on est dirigé par des oligarques russes dont les fonds sont pour le moins obscurs, c’est quoi ?

La moralité dans le foot a disparu, paraît-il ? Ah oui. Mais elle a existé quand au juste ?

Quand on négociait les droits TV de façon individuelle pour renforcer ses positions en écrasant le « petit » ? Quand on engage des joueurs en bénéficiant de la TPO (tierce propriété, ndlr) ? Quand un dirigeant décide que c’est bien d’avoir plusieurs clubs pour faire circuler les joueurs plus facilement en bénéficiant des avantages fiscaux d’un pays ? Quand on monte des sociétés écrans pour favoriser un transfert ? Quand on fait pression sur un gouvernement pour la mise en place de dispositif permettant de payer des « salaires autrement » ? Quand on a dans l’effectif des joueurs ayant arnaqué le fisc ? (…)

‘ça fait des décennies que l’UEFA se contorsionne en lâchant tout aux clubs de peur qu’ils ne se barrent’

Tout comme ceux qui tombent sur l’UEFA qui a passé des accords horribles avec le PSG ! Malheur de misère ! Mais ça fait des décennies que l’UEFA se contorsionne en lâchant tout aux clubs de peur qu’ils ne se barrent créer une ‘super ligue’. », a écrit Riolo.

Attention, le fait qu’il y ait d’autres irrégularités ne justifient jamais le fait d’en faire. Ce n’est pas parce quelqu’un enfreint la loi que ce n’est pas un problème d’en faire autant. Cependant, il y a un certain sens aux argument de Riolo. On voit beaucoup de critiques et plaintes envers le PSG, comme s’il était le grand méchant qui avait tout déréglé. Pourtant, l’inflation des prix a commencé bien avant lui. L’investissement massif dans le football ne date pas de l’arrivée des Qataris dans le football.

Le souci est bien plus lointain et vient de tout un système qui a des défauts exploités. Un manque de force dans certaines sanctions, trop de libertés données à des clubs parce qu’ils sont « importants », etc. On rappelle tout de même que l’activité illégale est loin d’être exclusive au football. Cela se saurait si c’était simple à arrêter et contrôler.

Il y a la tentative avec le Fair-Play Financier, l’intention est louable : avoir un football plus sain. Mais Riolo décrit assez bien la vraie conséquence : les grands clubs déjà installés le resteront et les autres n’ont presque plus de chances de les rattraper. Le PSG, arrivé alors que ce règlement se mettait en place, a réussi à grandir. En étant sanctionné au passage. Mais il a su développer ses revenus pour respecter les règles et pouvoir continuer à grandir. Le tout sans tricher, on l’espère. On fait confiance au club quand il l’affirme et l’explique (lien dans l’introduction).

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