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Le PSG fait face à "beaucoup de pertes parmi les stocks d'équipements", selon L'Equipe

Autour du PSG

Tentative de décryptage du mercato du PSG

Mercredi soir à minuit le mercato d’été 2016 a pris fin. Et certains supporters ont eu beau presser de manière compulsive la touche F5 de leur navigateur internet jusqu’à l’heure fatidique de la clôture : rien n’y a fait, pas de recrue de dernière seconde sortie du chapeau de Patrick Kluivert. Pire encore, serait-on tenté d’ajouter, le Paris Saint Germain a laissé partir son fantasque défenseur brésilien David Luiz, de retour à Chelsea.

Alors que ce mercato laisse un gout d’inachevé à de nombreux supporters parisiens nous allons tenter ici d’en faire le bilan.

Deux semaines avant la clôture, nous avions déjà apporté un premier éclairage sur le mercato estival  du club parisien (https://www.parisfans.fr/autour-du-psg/mercato-2016-psg-annee-de-transition-238619.html) en montrant que le PSG ne s’était pas forcément affaibli malgré le départ de sa star Zlatan Ibrahimovic et que les choix de la direction étaient porté par une certaine cohérence et une stratégie réfléchie mais l’auteur de ces lignes avait rédigé ce papier avant la vente inattendue de David Luiz dans la dernière ligne droite du mercato, et plusieurs supporters caressaient encore l’idée de voir débarquer un joueur offensif.

Trois options semblent se détacher pour comprendre la stratégie du PSG.

L’erreur de casting ?

Plus que la vente de David Luiz en elle-même ce qui interpelle c’est le timing. Paris a donc choisi de le céder le jour de la clôture du marché, sans prendre de remplaçant, alors qu’il ne dispose plus que de 3 défenseurs centraux de métier et une charnière centrale titulaire Silva / Marquinhos qui devrait désormais être appelée à chaque rassemblement de la sélection brésilienne.

Nasser Al-Kalaïfi se serait-il tout simplement fourvoyé ? Le dirigeant parisien ne serait-il pas un brin trop optimiste dans les compétences de son nouveau coach et les qualités du groupe actuel ? Laisser partir son numéro 10 Ibra, confier la pointe de l’attaque au seul Cavani et tenter les paris Jesé, Lo Celso, Meunier sans compenser le départ de David Luiz. Des décisions qui ont de quoi étonner et surtout qui tranchent radicalement avec les habitudes de QSI depuis son arrivée en France en 2011.

Réduction des investissements ?

Le sujet a parfois été évoqué. La baisse des ressources de l’Etat Qatari due à une chute du prix des hydrocarbures pourrait conduire l’Emirat du Golfe à diminuer certains investissements.

Dans notre article du 16-08-16 nous avions tenu à minorer ce fait car, le PSG a tout de même tenté d’enrôler Neymar cet été et n’a pas non plus cherché à faire des économies en licenciant Laurent Blanc.

Seulement peut être que depuis d’autres paramètres rentrent en ligne de compte. Le PSG a enfin trouvé l’emplacement idoine pour construire son nouveau centre d’entrainement. Coût de l’opération : 300M€. Si les dépenses de structure ne rentrent pas en ligne de compte dans le budget transfert autorisé par le FPF (Fair Play Financier), le Club doit tout de même supporter cette dépense.

On se souviendra d’Arsenal qui, durant les années où il a fallu payer la construction du nouveau stade, faisait profil bas sur le marché des transferts. On peut aussi se remémorer ces propos du Président du PSG relayés par Le Monde du 06-03-12 : « Pour Al-Khelaifi, plus de 100 millions d’euros de transferts sont « des chiffres normaux pour un club de premier rang. Nous préférons investir beaucoup et tout de suite. Pendant 5, 6 ans, nous dépenserons ces sommes. Puis les investissements ralentiront.» Or QSI arrivé au PSG à l’été 2011 en est déjà à son…sixième mercato estival.

La forte inflation qui touche actuellement le marché des transferts pourrait aussi être une explication. 120M€ pour Pogba, 94M€ pour Higuain quand QSI n’a dépassé les 60M€ qu’à deux reprises (pour Edinson Cavani et Angel Di Maria). Les Qataris ont-il l’envie de se lancer dans une course effrénée pour continuer de recruter les meilleurs joueurs ?

Ajoutons un mot sur le nouveau contrat QTA dont le renouvellement était attendu. Il vient de passer de 200M€ à…175 M€. Cela pourrait néanmoins être un gage de compétitivité pour le PSG puisqu’on prête à l’UEFA la possibilité d’intégrer cette fois la totalité de la somme au budget FPF du Club contre 100M€ auparavant. Il n’empêche, c’est 25M€ de moins par an dans les caisses du Paris SG et QTA baisse donc d’autant son partenariat.

Alors, vente de David Luiz pour près de 40M€, une balance transfert à l’équilibre, la fin de l’ère Blanc/Ibra conjuguée à l’arrivée d’Emery, la construction du nouveau centre et les bonnes performances des équipes de jeunes incitent peut être le Club à glisser doucement vers la deuxième phase du projet. Le modèle économique serait-il en train de changer ? Après tout le club a laissé partir cet été deux membres du top 3 des plus gros salaires de l’effectif.

Si tel était le cas, il conviendrait sans doute de revoir les ambitions européennes du PSG à la baisse. En effet la dernière victoire en C1 d’un club que l’on peut qualifier de formateur remonte à…1995 avec l’Ajax Amsterdam. Certes le Barca grâce à la génération Messi, Xavi, Iniesta, Busquests présente un profil à mi-chemin entre le Real Madrid et l’Ajax mais les Barcelonais sont aussi capables d’aligner respectivement 80 et 88M€ sur Luis Suarez et Neymar soit près de 170M€ pour deux joueurs ce qui représente 40% de la valeur totale de l’effectif du PSG selon Transfermarkt (412M€).

Le calme avant la tempête ?

Reste une dernière option et non des moindres : une année de transition parfaitement planifiée et qui peut déboucher sur un mercato très offensif à l’été 2017 voir dès l’hiver prochain.

Entre Blaise Matuidi qui avait manifesté auprès de sa direction des envies d’ailleurs et David Luiz, Nasser a tranché, le seul à partir sera le brésilien. Pourtant de prime abord les deux dossiers présentent des similitudes : 29 ans tout deux, une valeur marchande qui sera probablement en baisse dès l’an prochain, des hauts salaires et une belle offre pour chacun. Seulement la vente de Luiz démunit le secteur défensif quand le milieu de terrain semblait plus fourni. Il n’est pas à exclure que Emery ait souhaité conserver dans son effectif le profil atypique de Matuidi, mais l’explication pourrait être tout autre.

David Luiz est extracommunautaire et jusqu’à mardi soir le PSG ne pouvait plus recruter de joueurs ne possédant pas de passeport européen. En vendant son défenseur le PSG libère dès maintenant une place. Paris peut donc envisager un recrutement dès le mercato hivernal ou attendre l’été prochain pour retenter le rêve de Nasser Al-Khalaïfi : Neymar. Mais en plus d’être extracommunautaire, Neymar est cher, très cher. Sa nouvelle clause libératoire atteint désormais 220M€ et son salaire est astronomique. Se séparer de David Luiz pour faire rentrer de l’argent frais et économiser sur la masse salariale facilitera le recrutement de Neymar ou d’une autre star planétaire.

Cependant si c’est bien cette option qui est choisie par les dirigeants parisiens, à savoir économiser cet été pour différer un investissement massif l’an prochain, cette stratégie comporte deux risques.

Le premier à court terme réside dans la gestion de l’effectif qui ne compte désormais plus que trois défenseurs centraux de métier. Le deuxième peut se payer à moyen terme mais est encore plus dangereux. Le départ de deux joueurs mondialement connus comme Ibra et Luiz risque d’entrainer une baisse de l’attractivité du PSG voir même d’inciter les autres stars de l’effectif à se poser des questions sur leur avenir.

Sauf si…Emery et ses joueurs atteignent leurs objectifs. Le PSG veut conserver son titre de champion de France et aller plus loin en C1. Or, les deux rivaux du PSG, que sont l’OL et l’ASM ont été versés dans des poules de C1 compétitives. Jean-Michel Aulas gouterait peu que son club soit aussi ridicule que l’an passé et quand aux monégasques au vu de l’homogénéité du groupe ils ont une chance d’être encore présents au prochain tour. Les dauphins du PSG l’an passé devraient laisser des plumes en chemin.

Sauf cataclysme Paris sera donc leader du championnat au sortir de l’hiver et sa poule de C1 doit lui permettre d’atteindre les 1/8e de finale. Donc en janvier, d’être en phase avec les objectifs. Le reste dépendra du tirage en C1 et de la capacité d’Unai Emery à tirer le meilleur parti de son effectif. Si Paris brille en Europe il gardera son pouvoir de séduction et la saison 2016/17 aura permis de réduire la masse salariale et de constituer une trésorerie pour réaliser alors les investissements nécessaires afin de gagner la Ligue des Champions en 2018.

 

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