Quand Zlatan Ibrahimovic peinait à impressionner Mourinho

         Comme évoqué dans la revue de presse Anglaise, The Guardian s’est intéressé au lien qui existait entre les deux hommes, Zlatan Ibrahimovic et José Mourinho, qui s’affrontent ce soir lors de la rencontre entre le Paris Saint-Germain et Chelsea en Ligue des Champions.

   Le quotidien britannique plante le décor en rappelant que lors de leur saison commune à l’Inter, Zalatan Ibrahimovic a inscrit un but de légende. « Le centre d’Adriano était trop bas pour qu’il puisse le reprendre de la tête. Trop haut pour qu’il puisse tenter une volée normale. Ce que fit alors Ibrahimovic fut l’un des ces moments qui ont mis en lumière son amour pour l’improvisation et l’innovation. Il pivota, pencha la jambe droite en avant et frappa le ballon du talon avec un timing et une puissance parfaite pour l’envoyer au fond des filets. Nous étions en octobre 2008. L’inter affrontait Bologne et Zlatan venait de permettre à son club de prendre la tête de la Série A. Tout San Siro chavirait de bonheur. Tout le stade ? Non.

   Une seule personne se tenait debout, les mains dans les poches, le visage impassible, comme distant. Ce n’était pas la première fois et ce ne serait pas la dernière que Mourinho réagirait de la sorte. Quel était le problème avec ce manager pensait Zlatan et cela l’irritait profondément. »

   The Guardian rappelle que Ibrahimovic et Mourinho n’ont travaillé qu’une saison ensemble avant que le suédois parte en 2009 pour Barcelone. « Ibrahimovic ne savait pas à quoi s’attendre lorsque Mourinho a remplacé Roberto Mancini à l’été 2008 et il était circonspect quand au management du Portugais. Cependant il a tout de suite baissé sa garde car il a été soufflé par la force de la personnalité de José Mourinho et par son professionnalisme. Dans son autobiographie Zlatan écrit à son sujet : ‘Mourinho allait devenir un type pour qui j’étais prêt à mourir’. » Le journal décrit ensuite la fascination qu’exerçait Mourinho sur Zlatan : « Ibrahimovic dépeint Mourinho comme une main de fer dans un gant de velours, un homme qui demande à ses joueurs une loyauté sans faille, mais qui est le premier à montrer l’exemple et qui inspire à tous ceux qui le suivent un immense respect. Il est l’antithèse de Guardiola, l’ennemi juré d’Ibrahimovic. »

  Et le journal anglais continue en citant Ibrahimovic « Mourinho dit ce qu’il veut et il est le chef de son armée. Il manipule ses joueurs comme personne d’autre. Mais il prend beaucoup soin de ses joueurs. Il m’envoyait des texto tous le temps à l’Inter. Il s’intéressait à nous, à nos familles. Il travaille beaucoup plus que les autres (managers qu’il a connu, ndlr). Il vit et respire le football 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Je n’ai jamais rencontré de coach qui possédait de telles connaissances sur les adversaires. Il connait tout,  jusqu’à la taille de la pointure du troisième gardien. Je sentais qu’il donnait tout pour l’équipe alors je voulais tout donner pour lui. »

   The Guardian s’intéresse aussi à la forme actuelle de l’attaquant. « Ibrahimovic se présente pour ce match de la revanche avec plusieurs questions en toile de fond sur son état de forme. Ses statistiques paraissent bonnes – 11 buts en 17 matchs de L1 – mais il semble moins conquérant que lors de ses deux premières saisons au PSG. Une blessure au talon l’a tenu éloigné des terrains pendant sept semaines à compter du mois de septembre. Les critiques disent qu’il a perdu l’explosivité de son jeu et le journal L’Equipe ne lui accorde qu’une note moyenne de 4.79 sur 10 en L1 – ce qui ne fait même pas de lui l’un des 11 meilleurs joueurs du PSG – et les questions sur le manque d’alchimie entre lui et son coéquipier Cavani persistent. » Le journal s’attarde ensuite sur les récentes oppositions entre Zlatan et la presse française « Hors du terrain Ibrahimovic s’est heurté à des journalistes et a essayé de les rabaisser. Ce sont le genre d’échanges où Zlatan a fait du Zlatan. Des propos qui auraient fait rire au cours de deux dernières saisons mais qui cette fois ont été analysés de façon négative. »

   Et The Guardian conclut sa pleine page sur Zlatan en rappelant que le géant Suédois est un homme de défi et qui aime prouver aux autres qu’ils ont tort : « Il y avait quelque chose qui me tracassait avec Mourinho. J’avais beau faire des choses incroyables tous les weekends. Il avait toujours un visage aussi triste qu’un dimanche pluvieux. Alors je me suis dit que j’allais tout faire coute que coute pour éveiller ce visage, même si je devais réaliser un miracle. »

   « Cette saison là Zlatan a continué de marquer quelques buts magnifiques sans parvenir pour autant à susciter l’admiration de Mourinho. Cependant alors que le titre était déjà en poche, Zlatan rêvait de devenir le premier suédois à terminer meilleur buteur de Série A depuis Gunnar Nordahl en 1955. Mourinho a alors demandé à toute l’équipe de l’aider à atteindre cet objectif. »

   Ibrahimovic parviendra bien cette saison là à remporte le titre de meilleur buteur. Dans les toutes dernières minutes du dernier match face à l’Atalanta (4-3), Ibra inscrivit le but de la victoire à l’aide…d’une talonnade. Toujours dans son autobiographie, Zlatan écrivit : « J’ai redescendu le terrain en courant et il y a une chose qui m’a fait m’arrêter net. C’était Mourinho qui sautillait de joie comme un écolier. J’ai alors pensé : ça y est tu l’as fait. Mais il aura fallu que je sois sacré Capocanniere avec une talonnade. »

   Pas facile d’impressionner Mourinho, toujours très exigeant. Mais Ibrahimovic l’a fait, une grande fierté pour lui visiblement. Espérons qu’il le refasse ce soir, même si The Special One ne sautillera pas de joie.

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