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Bodmer : « Je n’ai pas fait une croix sur le PSG »

En toute fin de mercato, au mois de janvier, Mathieu Bodmer a rejoint l’AS Saint-Etienne sous la forme d’un prêt sans option d’achat. Le milieu de terrain de 30 ans a réalisé son premier bon match mardi soir face à Lille en Coupe de France (3-2), sous le maillot d’une équipe de l’ASSE contre qui il avait marqué la saison dernière pour offrir le titre de champion d’automne au PSG.

« Il y a des choses inexplicables, a-t-il déclaré dans L’Equipe, au moment de revenir sur son départ du PSG. En marquant, ma seule ambition consistait à prolonger au Paris-SG pour pouvoir continuer l’aventure dans ce projet énorme. Mais j’en ai été écarté. Pour le moment. Je n’ai pas fait une croix définitive dessus car tout est allé trop vite lors de mon départ. Je n’avais pas joué en janvier (67 minutes à Arras, en trente-deuxièmes de finale de la Coupe de France, 4-3, le 6). Leonardo (le directeur sportif du PSG) est venu me demander ce que je voulais faire. Saint-Étienne m’a offert une porte de sortie. Christophe Galtier (l’entraîneur de l’ASSE) n’a pas eu besoin de trop me convaincre. Pour l’avoir connu comme adjoint à Lyon (2007-2008), je connaissais sa philosophie de jeu et Saint-Étienne était ma seule proposition. Quand tu passes la barre des trente ans, les clubs commencent à tiquer. Mon prêt s’est réglé à la va-vite. Le mercredi 31 janvier, je reçois un appel après l’entraînement. Il est 17 heures et je saute aussitôt dans le dernier train pour Saint-Étienne. J’y arrive à 23 h 15 et je signe à 23 h 50, juste avant la fermeture du mercato. Comme le Paris-SG, j’aurais préféré un prêt avec option d’achat. Mais je le répète : le timing s’est révélé trop court. »

Malgré le fait qu’il soit heureux de jouer aujourd’hui à Saint-Etienne, Bodmer avoue avoir eu mal au coeur au moment de quitter Paris. « Oui, car le Paris-SG est mon club de cœur. Mais j’arrive plutôt vers la fin et à un tournant de ma carrière. J’avais besoin de plaisir et de temps de jeu. Or, j’étais voué à pas ou peu jouer à Paris. Je ne prends donc pas de risque en venant à Saint-Étienne. C’est une remise en question. J’avais besoin de m’oxygéner de Paris. Qu’est-ce qui s’est passé ? L’arrivée de nouveaux joueurs, mes blessures (notamment à un mollet) et des prestations décevantes. Tout cela fait que tu passes à la trappe dans un grand club. Je ne préfère pas dire ou penser que c’est parce que je suis français ou un ancien du club (il est arrivé au PSG en 2010). Je ne suis pas toujours bien entré dans les matches. Je n’ai pas toujours mérité de jouer. Comme je ne suis pas rancunier, je n’en veux à personne. Avec Ancelotti ? À un moment, il y a eu une cassure. Je ne sais pas quand. Je n’en ai jamais parlé avec lui. Ce n’est pas évident non plus pour un entraîneur s’il doit se justifier tous les week-ends auprès de ceux qui ne jouent pas. Dans mon esprit, ce n’est jamais de la faute des autres. Si j’ai lâché ? Oui, comme pas mal de joueurs qui sont partis. C’était pourtant tous des joueurs confirmés et avec un certain statut. L’inconvénient, dans un grand club, c’est qu’il y en a dix qui restent au bord du chemin à chaque match. Je m’en veux car j’aurais pu faire beaucoup mieux à Paris, a estimé l’ancien Lyonnais, qui reconnait avoir été un peu responsable de toutes les blessures qui l’ont handicapé. Chez moi, deux choses font que je me blesse : l’énervement et la frustration. Quand la machine n’est pas bien en route, je m’échauffe moins bien et mon corps me punit. La façon de travailler à Paris n’est pas plus dure qu’ailleurs. Elle est différente. Il y a plus de préparateurs physiques, d’adjoints et de technologie. Peut-être que nos corps ne s’y habituent pas. Après, il y a aussi la malchance. Je devais, par exemple, débuter contre Sochaux (2-0, le 29 septembre). Mais j’ai ressenti une douleur à une cuisse à l’entraînement. »

Mais cette saison, sous le maillot des Verts, Bodmer pourrait tout simplement réaliser le triplé : être champion de France, étant donné qu’il a joué cette saison sous le maillot du club de la capitale, remporter la Coupe de France (l’ASSE accueillera Lorient en quart de finale) mais aussi la Coupe de la Ligue (l’ASSE affrontera Rennes en finale). « Mes potes m’ont dit ça en partant. Ce serait extraordinaire. Je reste supporter et intéressé par les résultats de mes futurs ex-équipiers. Même s’il n’aura pas la même saveur que celui obtenu à Lyon (en 2008), je prendrai avec plaisir un titre de champion avec le Paris-SG. Une telle ligne, ce n’est jamais anodin sur un palmarès. Il y a aussi la finale de Coupe de la Ligue avec Saint-Étienne (le 20 avril, contre Rennes) et cette Coupe de France, a indiqué le président du club d’Evreux, qui se sent mieux dans un club comme Saint-Etienne où la pression est moins forte qu’à Paris. Oui, même si je ne m’attendais pas à un tel engouement autour de Saint-Étienne. Chez moi, tous les plus vieux sont supporters des Verts ! Tout le monde m’en parle. C’était déjà le cas du Paris-SG, le grand club le plus proche d’Évreux (son lieu de naissance, dans l’Eure). Les gens voulaient des maillots, des places, voir Zlatan (Ibrahimovic), savoir s’il était sympa… À un moment, ça pèse. Si Ibrahimovic est gentil ? (Il rit.) Oui. Il est habitué à cette ferveur médiatique. Et encore, vu que je suis parti le même jour, je n’ai pas vécu l’arrivée de Beckham. »

Enfin, Bodmer sait que le PSG se déplacera au stade Geoffroy-Guichard le 17 mars prochain en Ligue 1. « Je n’attends pas spécialement ce match. Mais je me suis posé la question de savoir si je pourrais le jouer. Comme on ne m’a rien dit, je postulerai. Sans esprit de revanche à l’égard d’Ancelotti. Si j’en ai une à prendre, c’est surtout vis-à-vis de moi », a rappelé le milieu de terrain stéphanois, qui semble vraiment s’en vouloir de ne pas avoir fait le nécessaire pour gagner sa place à Paris.

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