J-C Blanc : « Assumer le fait d’être un club à part »

Nouvel homme fort du Paris Saint-Germain suite au départ de Leonardo, Jean-Claude Blanc a abordé de nombreux sujets en rapport avec le PSG lors d’un entretien accordé à L’Equipe : l’image du club, le fair-play-financier, le budget, son rôle au sein de l’organigramme et le départ de Leonardo.

L’image du Paris Saint-Germain, l’AS Monaco

« Il faut assumer le fait d’être un club à part, donc d’avoir une image à part. Cela vient du fait qu’on est à Paris, mais aussi de notre volonté de construire l’un des cinq plus grands clubs du monde.  On veut devenir une marque mondiale de sport. En faisant cela, on doit bouger un certain nombre de lignes, visibles et invisibles, dans les habitudes du football français. Il y a vingt-quatre mois, personne n’aurait imaginé voir en Ligue 1 certaines de stars que nous avons recrutées depuis. On est un modèle qui n’existait pas en France. En bougeant ces lignes, on n’a pas l’image tout à fait lisse qu’on souhaiterait avoir immédiatement. Monaco ? Plus il y a de grands joueurs, mieux c’est pour la L1. Le raisonnement qui vaut pour Ibra ou Cavani vaut aussi pour Falcao. Voir trois joueurs de cette dimension s’affronter en France, c’est plutôt sympa ! Le championnat peut passer un cap sur le plan international. Il faut en profiter. On ne peut pas se plaindre de ce que réalise Monaco car on a toujours pensé que l’arrivée d’un propriétaire comme Qatar Sports Investments pourrait éveiller l’intérêt de grands investisseurs pour d’autres clubs de L1.»

Le fair-play financier

« Pour nous, c’est clair, nous sommes en règle avec ce principe. Pour juger, il faut avoir tous les éléments en main. Ces éléments, je les connais puisque j’ai négocié les termes du contrat avec cet organisme en charge de développer le tourisme au Qatar. Pour la première fois, un pays se sert d’un club de football pour se promouvoir. Nous irons l’expliquer à l’UEFA à la rentrée. Je ne suis pas inquiet. »

Le nouveau budget du club

« Le budget était de 90M€ quand QSI a finalisé l’acquisition du club, il y a deux ans. Aujourd’hui, il est supérieur à 400M€. On est au niveau de Manchester United mais encore loin de nos amis du Real Madrid, dont le budget dépasse 500M€. Il y a encore du travail. Il y avait à Paris un potentiel inexploité. Nous avons fait plus que quadrupler nos revenus en deux ans. »

Son rôle temporaire de directeur sportif

« L’organisation du club, très structurée et professionnelle, me permet aujourd’hui de me détacher pour le marché des transferts. Ce travail spécifique s’ajoute à mes activités habituelles. Mais il est clair que cette mission au coeur du secteur sportif n’est que temporaire, à mes yeux. Elle ne pourra s’étirer, dans sa totalité, au-delà du marché en cours. Une personnalité du football rejoindra ensuite l’organisation du PSG pour aider à définir la politique sportive, piloter le choix des joueurs et être une interface permanente avec l’entraineur et son staff. Je souhaite cette arrivée. Mais, avec Nasser, nous prenons le temps pour faire le meilleur choix possible. En attendant de trouver cet expert du foot international, je peux occuper ce rôle efficacement parce que je l’ai déjà fait dans le passé à la Juventus et parce que les cibles de recrutement étaient clairement identifiées depuis de longs mois avec Leonardo et Nasser. Avec Olivier Létang, nous gérons les prolongations de contrats, la mise en place du nouveau staff, et le suivi des travaux en cours au Camp des Loges.»

Le départ de Leonardo

« Quand il y a eu la première sanction, je savais qu’il risquait de se dire que le football français le rejetait. Cette sanction a eu un impact très fort sur lui. J’ai vécu la même chose en Italie. (…) Ne pas être natif du pays, ne pas être issu de la culture de ce pays, c’est un frein et, parfois, on vous le rappelle de manière assez violente. C’est ce qui s’est passé avec Leo. Dans sa tête, il a basculé et encore plus après l’aggravation de la sanction. Sans cette sanction, il était parti pour rester. On ne peut pas passer autant de temps sur le projet du PSG sans vouloir le porter encore plus loin. Mais, à certains moments, il faut quand même des signaux positifs de tous les côtés pour que ça fonctionne. Chacun aura son avis sur la suspension prononcée à son égard, mais je comprends qu’il ait considéré que le curseur avait été poussé trop loin. En homme libre, il a pris une décision qu’il faut respecter. »

Le règlement du Parc des Princes

« Sa seule nouveauté cette saison, c’est l’interdiction de fumer en tribunes. Un spectateur peut se lever, hurler, siffler, chanter, il peut tout faire du moment que ça ne nuit pas au confort des gens qui l’entourent. »

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