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Aulas "la concurrence totalement déloyale du PSG en L1 est très mauvaise"

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Aulas « la concurrence totalement déloyale du PSG en L1 est très mauvaise »

Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais, pourrait-il arrêter de se plaindre du Paris Saint-Germain? On pourrait espérer que oui, mais c’est de plus en plus difficile de l’imaginer. Alors que sa dernière sortie datait du samedi 6 août, une interview est parue hier dans Est Républicain afin d’expliquer sa « pensée » et tenir à nouveau son discours qui devient « anti-PSG », même s’il s’en défend.

« Je tiens tout de suite à préciser que je n’ai absolument rien contre le PSG, je me suis d’ailleurs rendu à Manchester la saison dernière pour supporter le PSG en quart de finale contre City. Je me permets de parler de la concurrence totalement déloyale du PSG en L1 parce qu’elle est tout simplement très mauvaise pour l’attractivité et la compétitivité de notre championnat. Dans le sport, il y a toujours des favoris et des plus petits qui ont moins de chances de gagner mais ce n’est pas possible d’avoir un championnat avec dix-neuf des vingt équipes n’ayant aucune chance sur la ligne de départ.

Dans notre L1, le suspense, c’est pour la 2e place. La saison dernière, on a fini second de L1 avec 31 points de retard sur Paris ! C’est le genre d’écart que l’on risque souvent de retrouver en fin de championnat si personne n’a le courage de le dire pour faire bouger les choses. »

Soyons donc rassurés, Aulas n’a rien contre le PSG. C’est simplement un club qu’il évoque de façon hebdomadaire pour le critiquer et s’en plaindre. Quant aux problèmes que le PSG amène à la Ligue 1, il nous semblait pourtant que c’est le club de la capitale, une équipe qui va en quart de finale de Ligue des Champions pendant que les autres clubs français terminent derniers de leur poule, qui donnait un peu de visibilité au championnat. N’est-ce pas le PSG qui est cité quotidiennement dans la presse étrangère?

Le problème d’attractivité du championnat français ne pourrait donc pas s’expliquer par des équipes qui jouent presque toujours de façon très défensives, le tout avec une qualité technique moyenne, offrant ainsi peu de spectacle. Ou alors à cause de pelouses critiquées à l’Euro 2016 (sauf celle du Parc des Princes, stade du PSG). On aurait aussi pu penser à un arbitrage français que l’on qualifiera de très surprenant. Certains auraient peut-être évoqué des résultats à pitoyable dans les compétitions européens avec des dernières places, des défaites contre des clubs venant de Chypre ou d’Azerbaïdjan.

Aussi, il ne semble pas que le PSG soit responsable face aux 3 victoires sur les 8 premiers matchs de Ligue 1 la saison dernière. Ni d’une série de 4 rencontres sans victoire de la 14e à la 17e journée (comprises). Lyon a aussi perdu lors de la 18e, mais c’était face à Paris, alors on ne la compte pas, puisque là le club de la capitale est en effet un peu responsable. Lyon a loupé sa saison 2015-2016 en championnat, comme tous les autres « grands » clubs français, ce qui lui permet d’être deuxième. Mais ce n’est pas assez pour suivre le grand PSG.

Mais il reste que d’après Aulas le soucis du football français est très clair: c’est le budget du PSG.

« Avec le Qatar, c’est une aide d’État de 200 millions d’euros par an pour le PSG ! C’est ce qui conduit à des transferts insensés et à une complète dérégulation du championnat. Quand l’argent n’est jamais un problème, c’est la porte ouverte à tous les excès. Vous pouvez prolonger votre entraîneur pour le virer trois mois plus tard en lui versant 22 millions d’euros. En comptant les à-côtés pour le staff et les charges sociales, c’est une opération à plus de 50 millions d’euros sûrement. C’est bien plus que le budget annuel d’un club comme l’ASNL par exemple !

Quand je dis ça, ce n’est pas dirigé contre Laurent Blanc que j’apprécie, c’est dirigé contre le mode de fonctionnement de Paris qui nuit à l’ensemble du foot français selon moi. Le PSG bénéficie d’un pouvoir de droit divin dans une économie libérale. »

Déjà, on rappellera que d’après les dernières informations de la presse, les 22 millions d’euros dépensés pour le licenciement de Blanc comptait déjà « les à-côtés pour le staff ». Alors il serait préférable de ne pas ajouter des millions pour le plaisir. Ensuite, on voit mal en quoi cela peut déranger le moindre club. Certes, c’est une façon de montrer que le PSG a des moyens importants. Mais les licenciements coûteux arrivent dans les grands clubs, comme José Mourinho l’an passé. Et la Premier League y a largement survécu.

Aussi, pour ce qui est des clubs français, le problème vient aussi des nombreux départs en fin de contrat des joueurs. Est-ce la faute du PSG si Hatem Ben Arfa n’avait plus de contrat à l’OGC Nice et serait donc parti gratuitement cet été de toute façon. Ces dernières années, l’OM a laissé partir ses meilleurs joueurs qu’à la fin de leurs contrats, les empêchant de recruter pour compenser. Encore la faute à Paris? De même pour les flops réalisés sur le mercato par l’AS Saint-Etienne et Bordeaux?

De toute façon, on peut argumenter longtemps (cela fait de nombreux mois face à Aulas maintenant), le président lyonnais est de toute façon campé sur sa position. Qui semble bien être anti-PSG. Il se trahit un petit peu dans la suite de son interview.

En effet, il répond d’abord à ses détracteurs, affirmant que qu’il oublie l’époque où l’OL dominait le championnat avec de grands moyens et là Aulas était pour une élite dans le championnat. « Attention, il faut bien faire la différence entre le PSG et les clubs comme le Real, Manchester United ou le Barça qui génèrent leurs propres revenus. Comme l’OL aussi. Pour arriver à un chiffre d’affaires de 218 millions, nous avons pris des risques et même traversé des moments compliqués. Il a fallu passer par là pour construire le Parc OL, notamment. »

C’est donc ça voyons! Aulas n’est pas contre le PSG ou son budget en soit, mais plutôt sa provenance. Un argument qui tient un petit peu la route avant de tomber de la falaise et de s’écraser violemment sur les rochers. Et ce dès qu’il évoque le soutien qu’il reçoit dans son envie d’agir face au budget parisien.

« Je vois bien que les choses commencent à aller dans le bon sens. Par exemple, je viens de recevoir un tweet d’un député européen qui va se pencher sur l’aide d’État dont bénéficie le PSG. Le foot est une activité commerciale comme une autre, avec des règles bien précises qui doivent être respectées. »

Voici le tweet en question :

Peut-être que Jean-Michel Aulas aurait dû ouvrir le lien que contient ce fameux tweet. Il aurait alors vu que parmi ces clubs condamnées se trouvent…le Real Madrid et le FC Barcelone. Alors soit le président lyonnais a mis cette information de côté parce que cela ne l’intéresse pas, ou alors parce que cela aide son discours contre le budget du PSG. En tout cas, cela centre bien son attaque contre le club de la capitale en utilisant des arguments qui manquent clairement de fondement.

 

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