Laurent Nicollin va dans le sens de la LFP et regrette certains « comportements » dans le football français

par
NicolasB
le 3 mai 2020 à 02:00

Laurent Nicollin, président du Montpellier HSC, a accordé une interview au journal Le Figaro. L’occasion de donner longuement son point de vue sur la décision de la Ligue de Football Professionnel d’acter définitivement la fin de la Ligue 1 2019-2020 (il reste l’espoir de jouer les finales de coupes et la Ligue des Champions en août) avec un classement fixé via un quotient. Le dirigeant montpelliérain revient aussi sur les critiques émises depuis l’annonce de ce choix, les présidents qui se battent pour une situation meilleure pour leur club (comme le Lyonnais Jean-Michel Aulas) et les propositions qui sont parties dans tous les sens.

Nicollin « on essaie de tout mettre en œuvre pour que 2020-2021 démarre de la meilleure des façons. »

« Vu la situation, on s’était déjà tiré une balle dans le pied, il ne fallait pas en faire de même pour la saison prochaine et l’arrivée d’un nouveau diffuseur. Il fallait sacrifier 2019-2020 plutôt que le contraire. (…) Cette décision ne résout pas le problème car dans deux ou trois mois, on peut se retrouver dans une situation difficile tant qu’on n’aura pas trouvé un vaccin. Mais on essaie de tout mettre en œuvre pour que 2020-2021 démarre de la meilleure des façons.

Les critiques sur le manque de solidarité des présidents de Ligue 1 ?

Chacun à son analyse, mais on ne peut pas critiquer que les autres. Moi, je n’ai pas été bon sur certains points, j’aurais peut-être dû plus parler à certains dirigeants pour dire le fond de ma pensée. Tout n’est qu’une question d’ego dans une séquence où chacun a voulu défendre son bifteck. (…)

Chacun défend son club et son institution mais il faut savoir aussi prendre du recul. Dans les discussions à la LFP, je n’ai pas choisi l’option qui aurait pu avantager Montpellier et qu’on finisse 6e de Ligue 1. Je me suis abstenu lors du vote car j’étais partie-prenante et ça me gênait de prêcher pour ma paroisse, alors que c’est un manque à gagner de 5/6M€, ce qui n’est pas rien pour nous.

Nicollin « Vu la pandémie, ces comportements auraient pu être évités. »

Quand j’entendais certains évoquer une fin de championnat basée sur des algorithmes, d’autres sur le fait d’avoir joué Paris déjà deux fois … On a eu des moments ubuesques. Vu la pandémie, ces comportements auraient pu être évités. (…) On va me dire ‘si tu étais Toulouse ou Amiens (relégués en L2), tu la ramènerais aussi’. Je ne sais pas, enfin si, je sais. En étant dernier, avec une certaine décence, j’aurais fermé ma gueule. »

On ne peut pas être sûr qu’arrêter la saison était le meilleur choix possible. On peut comprendre l’idée existante qu’il aurait fallu attendre un peu, continuer à chercher des solutions. Certains soulignent aussi que plusieurs autres pays continuent avec l’idée de finir la saison pour dire que la France n’a pas fait le bon choix. Mais on sait seulement que la stratégie est différente. Il est probablement plus sage au niveau de la santé de se tourner vers la saison prochaine et de la préparer le mieux possible. Rien ne dit que les autres pays réussiront leur reprise sans accentuer la crise.

Il faut se faire au choix qui a été fait et qui est loin d’être dénué de sens. Maintenant, c’est aux différents acteurs du football français de faire au mieux pour s’adapter et rebondir après cette période très compliquée. Pour cela, il faut de la solidarité, savoir réfléchir ensemble. Ce qui a cruellement manqué ces dernières semaines. Attention, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Mais il y a clairement un manque d’esprit collectif du côté de certains présidents.

Ce n’est pas le moment pour se battre avec l’intérêt de son propre club en priorité pour essayer de gagner quelques places au classement. Il faut penser au bien général, ce qui aidera ensuite à tirer chaque club vers le haut pour sortir de la crise. Sans oublier la triste image du football français qui est donnée dans ce « spectacle » de déclarations et de querelles. Il est temps de faire bien mieux.

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