Rothen s’est inquiété pour le titre du PSG, qui a été exceptionnel

Alors qu’il ne reste qu’une journée de championnat à disputer, le Paris Saint-Germain a 8 points d’avance sur son dauphin, l’Olympique Lyonnais. Une avance très confortable pour le champion qui n’a pas toujours été aussi tranquille en championnat. Interrogé par Le Parisien, l’ancien joueur de la capitale, Jérôme Rothen, est revenu sur cette saison compliquée et les tournants de la saison parisienne.

Le PSG un beau champion? ? – « Le champion est toujours beau. Il ne faut pas banaliser un titre comme celui-ci. Remporter le championnat, même avec de grands joueurs et beaucoup de moyens, ce n’est jamais simple. D’autant plus que cette saison, le PSG a connu des moments difficiles : blessures en cascade, méforme physique de certains joueurs après la Coupe du monde. Ce que Paris vient de réaliser est donc exceptionnel. »

Aussi beau que la saison dernière ? – « En termes de jeu pratiqué, non. Hormis ces six dernières semaines, on n’a pas retrouvé cette saison le PSG « rouleau compresseur » de l’an passé. Les joueurs se contentaient de gérer une avance minimum. Ils manquaient aussi d’agressivité à la perte du ballon. Mais même s’ils ont moins bien joué, ils ont su maintenir le cap. C’est vraiment la marque des champions. »

Avez-vous pensé à un moment que le PSG n’y arriverait pas ? – « Vers le mois de février, j’ai douté. C’était toujours très serré avec Marseille et Lyon. Or, dans le même temps, Paris devait composer avec le retour de la Ligue des Champions qui te bouffe beaucoup d’énergie, il disputait aussi les deux coupes nationales. Le tout avec un groupe amoindri par les blessures. J’ai eu peur qu’il ne lâche en championnat. Cela a permis d’avoir un peu de suspense et de laisser rêver Lyon.

Quand la saison a-t-elle basculé ? – « La victoire à Marseille a été le tournant de la saison. Paris a creusé l’écart avec l’un de ses adversaires, l’OM. Il ne restait plus que Lyon. Si Paris avait perdu, je pense qu’il n’aurait pas été champion. »

Parce que le PSG a de l’argent, a déjà eu le titre les deux saison précédentes, certains affirment que voir Paris champion est normal, facile même. Pourtant, tout le monde a pu voir que sans être vraiment concentrés, sans se donner à fond sur le terrain, même les Parisiens ont du mal. Sur les premiers mois, le PSG a souffert en Ligue 1, ce qui a suffit à prouver au groupe qu’il ne pouvait pas se reposer sur son talent.

Ensuite, avec le nombre impressionnant de blessures que les joueurs ont accumulés, Laurent Blanc aurait pu ne pas trouver la formule. L’entraîneur n’a presque jamais eu un groupe complet cette saison. Lorsque les absences sont longues, que les joueurs à l’infirmerie ne sont pas toujours les mêmes, il est plus difficile de trouver une cohésion du groupe, garder les automatismes. Mais le PSG a su terminer très fort sa saison.

Le titre est banalisé pourtant il s’est joué de peu. Si le Classico a autant fait parler ce n’est pas seulement parce qu’il était après une trêve internationale. Le perdant de ce match entamait sérieusement ses chances de titre, dans une moindre mesure pour le PSG mais non négligeable. D’ailleurs, l’OM a perdu et se bat maintenant pour obtenir la 3e place, la course au titre étant terminée depuis longtemps. Sans cette frappe aussi surprenante que belle du pied droit de Blaise Matuidi, la fête ne serait peut-être pas la même aujourd’hui. Quand un titre se joue, en partie, sur un tel tir, c’est que la saison n’a pas été simple.

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