Caïazzo avoue que les clubs français se demandent pourquoi la Ligue 1 a été arrêtée

Bernard Caïazzo, président du conseil de surveillance de l’AS Saint-Etienne (et président du syndicat Première Ligue), s’est exprimé auprès d’Eurosport dans une interview publiée ce samedi. L’occasion de commenter les critiques autour de l’arrêt définitif de la Ligue 1 2019-2020 alors que les autres grands championnats européens se dirigent vers une fin en jouant les matchs restants durant l’été. Il avoue que les clubs se posent quelques questions, mais souligne que le football français n’a pas pu faire grand-chose face à l’avis du gouvernement (expliqué ce matin par Roxana Maracineanu, la ministre des Sports).

Caïazzo « les clubs français l’ont de plus en plus mauvaise. »

« Il ne faut pas se tromper : nous avons été obligés d’arrêter et de clore notre championnat sur injonction gouvernementale. Croyez-moi, cela ne nous a pas ravi car 25% de notre économie est par terre mais on a obéi aux ordres en bon citoyen. A l’époque, nous pensions que tous les championnats allaient suivre mais en voyant que tout reprend, j’avoue que les clubs français l’ont de plus en plus mauvaise. On se demande aujourd’hui pourquoi on nous a demandé d’arrêter notre championnat.

Caïazzo « Il faut respecter les pouvoirs publics. »

Si je comprends mieux le combat d’Aulas ?

Mais son combat n’a rien à voir avec ça. Son combat concerne les positions au classement. Il faut m’expliquer une chose : quelle est notre légitimité à se battre contre des décisions gouvernementales ? A part s’agiter dans les médias, exposer des choses qui sont parfois justes mais le fond du problème reste le même : on a en face de nous une décision du gouvernement contre laquelle on ne peut rien faire. (…)

La décision était peut-être trop hâtive mais prise avec des éléments que je n’ai pas obligatoirement, je ne suis pas Premier ministre. Il faut être prudent et voir ce qui se passera en Italie et en Espagne où la situation sanitaire est pire qu’en Allemagne. Il faut respecter les pouvoirs publics. »

Forcément, en voyant d’autres championnats qui reprennent, il y a des questions qui se posent. La France a-t-elle fait le bon choix ? Ce n’était pas forcément le meilleur. Mais la situation d’autres pays ne veut pas dire que cette décision française était insensée. Les situations sont différentes, peut-être que les priorités ici. Il a été décidé de mettre la sécurité en avant et de se concentrer sur la suite. Ce n’était pas forcément idéal, mais ce n’est pas incompréhensible. De toute façon, il faut arrêter, pour ceux qui en ont pris l’habitude, de critiquer le football français pour ce choix. Comme le rappelle Caïazzo, il vient du gouvernement français. Il était difficile ensuite de s’y opposer. Et on peut penser que ce dernier n’est pas allé dans ce sens au hasard.

N’oublions que nous n’avons pas tous les éléments en main. Aussi, comme le souligne le dirigeant stéphanois, les reprises des autres championnats ne seront pas forcément des réussites. Il y a des risques, notamment de blessures, qui existent. Et on a déjà vu plusieurs joueurs aller à l’infirmerie depuis la reprise de l’entraînement. Enfin, il faut avoir à l’esprit qu’il faudra globalement réussir à enchaîner avec la saison suivante, qui va se terminer avec l’Euro et la Copa America. Il n’est pas impensable que certains joueurs souffrent de ces décisions.

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