Carrasso donne raison à l’arbitre mais soutient Ibrahimovic

           Depuis hier soir, et les propos de Zlatan Ibrahimovic, presque tout le monde s’exprime. Sauf ceux directement concernés finalement. C’est enfin le cas, avec Cédric Carrasso, le gardien de Bordeaux, qui s’exprime dans Sud-Ouest. Il y explique la situation et montre toute sa compréhension envers l’attaquant du Paris Saint-Germain, qui ne semble pas mérité de sanction d’après lui.

« A cet instant, je suis très lucide. Je contrôle le ballon du pied, avec l’intention de le dégager. Je regarde M. Jaffredo, je croise son regard, il a une main en l’air. Pour moi, une main en l’air, c’est un coup de pied indirect. Pour moi, le jeu est arrêté. Je n’ai pas pu entendre, dans le bruit du stade, s’il avait sifflé ou non, je me suis juste fié au visuel. S’ il avait levé les deux mains, cela aurait voulu dire qu’il nous laissait l’avantage et j’aurais dès lors dégagé au pied…

Quand je vois l’arbitre lever la main, je ne dégage pas le ballon, parce que je ne veux pas le rendre aux Parisiens. Mais tout le monde s’excite, du coup je dégage. Je pense que M. jaffredo ne siffle pas parce qu’il sait quel geste il a accompli. Dans un premier temps, il a voulu arrêter le jeu, puis, dans un second temps laisser l’avantage, puisque j’avais le ballon. Il n’y a rien à dire là-dessus, j’avais le temps de dégager 100 fois. Ce n’était pas comme si j’avais été acculé sur ma ligne de but par quatre attaquants adverses. Il fait son geste dans l’action, je croise son regard. Pour moi, il n’y a aucune polémique là-dessus. S’il avait sifflé un coup franc contre moi, je n’aurais pas compris. Je pense donc que M. Jaffredo a très bien géré la situation.

Ibra me fait face, il n’a pas le visuel de l’arbitre. Je suis triste pour lui, il y a un petit acharnement par rapport à ses propos qui me met en colère. Je comprends sa frustration. Il sort d’un match, qu’il vient de perdre, il dit des choses… Même s’il n’a pas à dire ça, je trouve dommage qu’il y ait des micros partout. On ne peut plus s’exprimer, il faut comprendre un compétiteur, un joueur qui vient de perdre un match, il réagit à chaud. Ce n’est pas comme s’il était entouré de caméras en conférence de presse. »

En examinant les images disponibles de l’action, on peut en effet voir que M. Jaffredo avait levé le bras avant que Carrasso ne reçoive le ballon. Il se pourrait donc que l’arbitrage ne soit pas si scandaleux que cela et que l’arbitre ait préféré laisser l’avantage au jeu. Deux questions se posent alors: Quelle faute avait-il vu? La charge d’Ibrahimovic bloqué par un défenseur? Ou autre chose..quelque part. Ensuite, pourquoi ne pas avoir arrêté le jeu après le dégagement du gardien, compte tenu de la confusion qui régnait sur le terrain. Cela aurait pu lui permettre d’expliquer sa décision et de calmer les esprits. Espérons qu’il aura l’occasion de nous élucider sur ce dossier.

En tout cas, cela marque un problème grave dans le football: Le dialogue entre l’arbitre et les joueurs n’existent pas. Pourtant, notamment dans ce cas-là, cela rendrait les choses tellement plus simples. Des colères, des cartons et des polémiques en moins. C’est là qu’est le vrai problème, pas dans la colère d’Ibrahimovic.

Enfin, il faut saluer les propos de C. Carrasso, qui – au lieu d’alimenter la polémique et s’énerver sur Ibrahimovic, pourtant une cible facile aujourd’hui – préfère le défendre. C’est sûr qu’avec l’arbitre dans son dos et aucune explication, il y a de quoi être frustré. Espérons que les personnes qui le jugeront sauront faire de la même présence d’esprit et de capacité de compréhension. A moins qu’ils ne le sanctionnent sévèrement pour l’exemple. C’est une possibilité. Et ce serait bien triste.

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