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Le PSG a un poids "énorme" dans le rayonnement de Paris d'après Anne Hidalgo

Autour du PSG

Histoire – Retour sur l’épopée du PSG

       Les supporters actuels du Paris Saint-Germain sont très souvent préoccupés (voir déçus) du jeu et des résultats produits par notre club, alors que l’élan impulsé par les moyens financiers du Qatar a propulsé celui-ci parmi le gotha des clubs européens. Il fut pourtant une toute autre époque, particulièrement maudite, remontant aux années 60, au cours de laquelle le football parisien s’écroula au point de ne quasiment plus être représenté parmi l’élite nationale qu’en de très rares saisons.

L’exemple le plus cruel provint du légendaire Racing Club de Paris, qui de 58 à 62 devint un « poulidor » du Championnat, en loupant la plus haute marche, à chaque saison, alors que son attaque était aussi musclée que sa défense était poreuse. Le tréfonds de l’horreur fut en 1962, année durant laquelle les Pingouins (leur mascotte) furent seconds, avec le même nombre de points que Reims, une différence de buts égale (+53) et une meilleure attaque (86 contre 83)…Manque de chance, l’époque était au goal-average, décompte barbare basé sur la division des buts marqués par ceux encaissés, avec pour bilan de défavoriser les attaques au profit des défenses. Sachant que cette saison-là, le club avait réussi, entre autres, à faire un nul 2 à 2 au Parc contre Sochaux en marquant les 4 buts, ce fut la goutte d’eau de trop pour les parisiens. Deux saisons plus tard ils plongèrent en D2 lors d’un barrage contre les toulonnais et au terme d’une saison 63/64 qui vit les niçois, champions en 56 et 59 et surtout les rémois deux fois finalistes de Coupe d’Europe et multi-titrés en 55/58/60 et 62, les accompagner en enfer…La fin d’une époque !

Dans le même temps, le Stade Français FC, club ayant vu évoluer de très bons joueurs, mais sans grande réussite en matière de palmarès, fréquenta lui aussi la D1, mais dans l’ombre du voisin, pendant la première moitié de la décennie, avant de sombrer à son tour sous l’appellation de Stade de Paris FC. Plusieurs tentatives plus ou moins folkloriques, afin de remettre la ville lumière sous un éclairage digne de son nom débouchèrent sur des potions, telles qu’une fusion RC Paris-Sedans (les ardennais étant parmi l’élite, on devait jouer en alternance, à Paris et dans les Ardennes, mais ça ne s’est jamais fait et forcément, çà ne pouvait que capoter), Paris-Neuilly, puis Paris-Joinville (ces deux clubs pour un même effectif, se succédant en D2) et la plus rocambolesque de toutes, la « fusion-kidnapping », réalisée aux dépens de Toulouse, alors en D1, par son Président, « Doumeng, le milliardaire rouge », communiste…Et fortuné, qui, fâché avec la Mairie toulousaine et très copain, avec celle de Saint-Ouen, embarqua joueurs et structures du club en banlieue parisienne, dans le cadre d’une fusion avec le Red Star ( à l’époque,plus c’était gros et mieux ça passait).

C’est dans ce cadre déjà bien désolé, qu’en 1967, le vieux Vélodrome du Parc des Princes, pas très beau, mais tellement chargé d’histoire (surtout sa superbe piste rose des arrivées du Tour) fut détruit, afin de creuser le périphérique, mais avec pour heureuse conséquence, la reconstruction d’une nouvelle enceinte de 50000 places, contre 45000 auparavant, livrable en 1972, sans activité cycliste et donc réservée aux foot, rugby et spectacles divers. Devant l’urgence de trouver un locataire compétitif à ce stade, le GFP et la FFF se décident alors, à prendre l’affaire en mains et une Commission d’étude fut créée dés le début 1969. Première décision, l’organisation d’un vaste sondage, dans les clubs et les stades, de même que par campagne de presse, sur la volonté populaire de revoir un grand club de football à PARIS, ainsi que le nom qui pourrait lui être donné. 60000 personnes répondirent favorablement à cette enquête et choisirent parmi les noms proposés, celui du Paris FC. En moins de 6 mois, une première AG fut organisée, qui lança le club avec pour objectif de regrouper le plus de socios possible (initiative inédite dans l’hexagone)…Ils furent 16000 à adhérer au projet.

Comme les fusions bancales de la D1 commençaient à avoir du plomb dans l’aile, l’option retenue fut de se joindre au Stade Sangermanois du Président Patrelle, afin de débuter dans le National (la nouvelle D2 de l’époque, qui comprenait 3 poules), sous le nom de Paris Saint-Germain FC. Longtemps à la lutte avec ses deux rivaux rouennais, le FC Rouen et l’US Quevilly, le PSG termine en tête de son groupe, puis champion de National et accède dés sa première saison à la D1. Il construit alors, son équipe autour d’anciens comme Jean Djorkaeff, Bras, Rostagni, Leonetti, Mitoraj et de membres de France Olympique 68 à Mexico, Delhumeaux, Guignedoux, Horlaville, Hallet. Cette première saison terminée à une honnête 16ème place débouche, hélas, sur un tournant politique, qui va faire exploser le club.

Le Conseil de Paris, instance décidant du versement de la subvention annuelle du PSG décide brutalement de conditionner cette mesure à l’abandon immédiat du nom PSG FC, au profit de Paris FC, resté dans les boites depuis deux ans. Dans un premier temps, l’AG extraordinaire refuse ce chantage, avant que 3 jours plus tard, le Comité Directeur, passant outre à la décision initiale (ses statuts le permettent), se prononce en faveur de la nouvelle appellation…Dés lors, le Paris FC, à la voie libre et après accord avec le CA Montreuil, absorbe ses équipes amateurs, ainsi que ses jeunes, afin de se conformer aux règles en vigueur. Quant au PSG d’Henri Patrelle, son Président sangermanois floué, il repart en 3ème division.Un petit miracle va néanmoins changer le cours des choses.

Dés la saison suivante, Quevilly, financièrement limité, refuse d’accéder à la D2 et le PSG profite de l’aubaine immédiatement. Jacky Bloch (qui vient de nous quitter et auquel Parifans a rendu hommage, le 21/01/2015), ami commun de Daniel Hechter, Jean-Paul Belmondo, Just Fontaine, Francis Boreilli, Charles Talar et Bernard Brochand, réunit ses copains, tous nostalgiques de la place occupée, jadis par Paris dans le paysage footballistique Français. Suite à cette réunion, le contact est pris avec Henri Patrelle et dés le 15 juin 1973, Patrelle et Hechter signent un protocole bétonnant le nom Paris Saint-Germain FC (des fois que des tentations politiques remontrent le bout du nez).

Naturellement le Président sangermanois et le couturier, acteur principal et moteur financier du projet, ne parviennent que très peu de temps à cohabiter à la tête du club, mais suffisamment longtemps pour que l’équipe dirigée par le coach Robert Vicot (ancien joueur du Stade Français) et Justo Fontaine (recordman éternel des buteurs en Coupe du Monde depuis 1958), au poste de directeur technique, accède dés le printemps suivant à l’élite, au terme d’un barrage des plus palpitants contre les valenciennois, qui manque de coûter la santé de Justo (des images inoubliables en témoignent).

Étonnant retour des choses, alors que le Red-Star est promu, en même temps que le PSG, le Paris FC (le frère rival, issu du Stade sangermanois), fait le chemin inverse vers l’étage inférieur, ce qui aux yeux de beaucoup constitue une juste sanction, du fait de la trahison encore très fraîche dans les esprits. Mieux encore, dés sa première saison en D1 et après avoir (au vélodrome) exécuté l’OM en quart (4 à 2), le club va en demi-finale de Coupe de France contre Lens, sur le terrain neutre de Reims et laisse filer sa place en finale, en raison de célébrations de ce que les joueurs pensaient être à 2-1, le but de la victoire et au cours desquelles ils abandonnèrent leur concentration pendant un court instant. Ce qui a permis aux lensois d’égaliser dans la minute et d’arracher la mise 3-2 en prolongation.

La suite, passera par 40 années de présence ininterrompue en première division (on est les seuls actuellement), des présidents aussi emblématiques tels qu’Hechter, Borelli, ou Denisot… et des coachs qui succèdent à ce cher J. Fontaine. Ceux-là, à l’image de Peyroche, pour les deux premières Coupes 82 et 83, ou Houiller, premier Champion en 86, guidèrent le club vers le palmarès actuel. Il est composé de quatre premières places en Ligue 1 en 86, 94,2013 et 14; Huit Coupes de France en 82,83,93,95,98,2004,06 et 10;  Quatre Coupes de la Ligue en 95, 98, 2008 et 14 et surtout la Coupe Européenne des Vainqueurs de Coupes en 1996 (il faudrait bien qu’un jour, quand ses tempes auront suffisamment grisonné, pour lui apporter quelque sagesse, que Ibrahimovic se penche sur ce qui s’est passé avant lui et qui ne fut pas si mal que cela).

Et puis, il y a eu les joueurs prestigieux ou non, qui ont marqué ce club, ainsi : Dogliani (le premier grand et celui qui fut décisif, au cours du fameux barrage contre VA), Pantelic, Dahleb, Bianchi, Susic, Rocheteau, Bathenay, Baratelli, Bats, Vermeulen (inconnu en France, avant 86, mais qui fut l’un des principaux artisans du premier titre), Lama, Rai, Weah, Ricardo, Ginola, Pauleta, Ronaldinho, ou encore plus près de nous Nêne, Giuly et enfin sous l’ère Qatar, Ibrahimovic (ainsi qu’un wagon de top’s mondiaux recrutés par Leonardo, ancien du club) et ces futurs très grands que semblent être Verratti, Marquinhos, Lucas et Pastore.

Il n’y a donc pas vraiment de quoi se plaindre, mais plutôt de continuer à rêver avec le PSG.

Un article rédigé par un membre actif de la communauté, Justo 1958.

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