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Ce que Dembélé a compris afin d’atteindre le plus haut niveau
Ousmane Dembélé s’est longuement confié à L’Equipe après avoir remporté le Ballon d’Or 2025. L’attaquant de 28 ans du Paris Saint-Germain et de l’Equipe de France a notamment été invité à revenir sur ce sacre qui est arrivé après des années bien plus difficiles, liées notamment aux blessures. Il est question de possibles doutes et de ce qui a changé afin de franchir un palier.
Dembélé « je ne doutais pas de mon football, pas une seule seconde. »
Est-ce que l’émotion qui s’est emparée de vous sur scène, au théâtre du Châtelet, était liée à des souffrances passées, à des doutes ?
Non, pas tant que ça. À Barcelone, j’ai connu énormément de blessures, plus les saisons passaient et plus je me blessais… En 2019-2020, je ne joue que cinq matches (de Liga, et quatre apparitions en C1)… Mais non, je n’ai pas douté. J’étais sûr que j’allais revenir sur les terrains et que tout allait bien se passer.
Ça fait partie de la vie, tout ne peut pas être rose, on n’est pas dans le monde des Bisounours. Ça n’a pas été facile, j’ai beaucoup appris. À 28 ans, je connais mon corps, je me connais par coeur. Les souffrances étaient surtout physiques, liées aux blessures. Mais je ne doutais pas de mon football, pas une seule seconde. J’ai toujours aimé ça, j’ai toujours eu ce talent-là, donc je ne doutais pas. Il fallait que mon corps me permette d’exprimer mon football.
Dembélé « j’ai pris de la maturité, je suis devenu beaucoup plus professionnel aussi »
Et que vous, aussi, permettiez à votre corps d’exprimer votre football ?
C’est ça. Avec le temps, j’ai pris de la maturité, je suis devenu beaucoup plus professionnel aussi. J’ai écouté les conseils des personnes qui m’entourent. Aujourd’hui, tout roule.
Regrettez-vous de ne pas avoir compris plus vite ?
Non, je n’ai pas de regret. C’est comme ça. Je n’ai aucun regret, du début de ma carrière jusqu’à aujourd’hui. J’ai énormément appris et ça m’a aidé. Quand tu as des pépins physiques, ce n’est pas facile de revenir au haut niveau. Mais, dès que ton corps t’écoute et dès que tu écoutes ton corps aussi, tu joues régulièrement et tu peux exprimer ton talent. Et au mois d’août, tout repart à zéro, c’est une nouvelle saison. Le Ballon d’Or, c’est sur une saison, pas dix. »
C’est bien de voir toute l’honnêteté d’un joueur qui vient d’être élu le meilleur de la saison. Il pourrait dire qu’il a surtout eu de la malchance, sauf qu’il sait bien aussi que le maximum n’a pas toujours été fait de sa part. Dembélé pouvait être plus sérieux. Ce qui ne signifie pas, non plus, que l’international français faisait n’importe quoi.
Sauf que le football au plus haut niveau ne pardonne rien. Du moins, pas pour atteindre l’excellence dans la durée. Il faut des efforts particuliers, certains « sacrifices », une attention particulière à ce qui ne semble être que des détails. D’autant plus ces dernières années, avec un football toujours plus intense, qui demande plus physiquement.
Dembélé pouvait s’agacer face aux blessures et s’est posé quelques questions, mais pas sur son niveau de jeu. Il a toujours eu un talent spécial. Comme des Neymar ou Marco Verratti, dont le niveau n’a jamais été remis en question. L’agacement est venu avec les pépins physiques à répétition. L’actuel numéro 10 parisien a su arrêter cette boucle infernale. On lui souhaite que cela continue.
Il est blessé en ce moment, mais cela arrive aussi, même avec le plus grand sérieux. Surtout avec une période très chargée pour les Parisiens. On compte sur l’attaquant afin de revenir au mieux.
