Restez connectés avec nous
BarcaPSG - La difficile analyse tactique du match retour

Autour du PSG

Barca/PSG – La difficile analyse tactique du match retour

Près de 72 heures après ce naufrage titanesque, nous allons essayer de revenir sur les aspects tactiques de ce match si irréel et si douloureux. C’est avec une petite larme à l’œil, un cœur tordu en six et une immense gueule de bois que je vous propose cette analyse tactique. Bonne lecture, et bon courage. 

Le plan de jeu catalan 

Stoppons notre égoïsme, et concentrons nous en cette première partie sur le plan de jeu barcelonais.

Au point de vue offensif.

Comme cela été prévu nous avons eu le droit à un Barça en 3-4-3. Mais un 3-4-3 plus original que ce l’on aurait pu penser. En effet, la ligne des quatre milieux catalans n’est pas étendue sur la longueur et dans l’horizontalité du terrain. En d’autres termes, cette ligne de quatre n’est pas constituée de Sergio Busquets et Ivan Rakitic dans l’axe et d’Andrés Iniesta et de Rafinha sur les cotés. Ce qui était pourtant annoncé dans la presse.

 

Cette ligne des quatre est en réalité un losange. Un losange constitué de Sergio Busquets en sentinelle, d’Iniesta excentré en position de relayeur gauche, de Rakitic en relayeur droit et de Lionel Messi en position de numéro 10. Le but de ce milieu en losange était de créer un surnombre dans l’axe, et d’attirer les parisiens dans cette zone afin de libérer les ailes. Ces dernières étaient occupés par Neymar à gauche et Rafinha à droite. Les trois défenseurs centraux étant Samuel Umtiti, Gérard Piqué et Javier Mascherano.

Paradoxalement, le jeu du Barça est on ne peut plus basique. Des successions de passes dans les intervalles, des décalages, des un contre un de temps en temps. Rien ne sort de l’ordinaire du coté de l’animation offensive. Une animation offensive facilitée par le positonnement des Parisiens. Mais nous y reviendrons plus tard.

Au point de vue défensif.

Là, par contre, nous avons le droit à une petite révolution. Luis Enrique, le coach du FC Barcelone, s’est rendu compte qu’il était assez nécessaire de préparer ses matchs et d’organiser les récupérations de balle de son équipe. Pourquoi l’avoir fait maintenant Luis? Au match aller, l’équipe Blaugrana avait fait preuve d’un véritable laxisme et d’une organisation défensive limitée. Incapable de presser l’équipe parisienne, les catalans s’étaient littéralement fait manger au Parc des Princes, notamment au milieu de terrain où Verratti et Rabiot avaient été laissés libres comme jamais par le milieu barcelonais.

A contrario, mercredi soir, le Barça nous a sorti de son chapeau une toute autre tactique défensive, plus travaillée. Cette tactique a tout simplement empêché les Parisiens de faire la même chose que lors du 14 février. Non Adrien et Marco, mercredi vous n’avez pas pu gambader comme dans votre jardin du match aller. Dès le début du match, les Catalans exercent un pressing haut et individualisé.

Ainsi, sept binômes se forment. Le premier binôme, le bleu est constitué de Messi qui marque Thiago Silva. Le second, entouré en orange est formé de Marquinhos qui lui est pressé et marqué par Luis Suarez. Devant eux, deux binômes: un blanc constitué de Iniesta agissant sur Verratti, et le duo bleu ciel est constitué de Rabiot et Rakitic. Les deux électrons libres du match aller sont cette fois-ci cadenassés et c’est tout le jeu parisien qui est mis en difficulté.

Ensuite, nous avons nos latéraux, Kurzawa et Meunier, respectivement marqués par Rafinha et Neymar, en rouge et en violet. Enfin, le dernier duo visible sur cette image, le vert est celui représentant Blaise Matuidi et Busquets. Ces un contre un éparpillés un peu partout sur le terrain auraient pu etre dangereux pour Barcelone et bénéfique pour le PSG.

Mais dans ce dernier cas il aurait fallu une justesse technique incroyable. Justesse que le club francilien n’a pas eu mercredi soir. Au contraire, la faiblesse technique parisienne a étrangement inondé la partie, rappelant celle des Catalans à l’aller.

Le PSG est donc acculé dans son propre camp, ses ressorties de balle courtes dans les pieds et risquées qui avaient fais si mal à l’aller (troisième et quatrième but) ne sont pas possibles au vue du pressing barcelonais et de la déficience technique des Parisiens. Le club de la capitale se retrouve donc obligé à jouer long. Soit sur Meunier, soit sur Kurzawa. La majeure partie du temps ce sont les latéraux parisiens qui remportent leurs duels, mais les seconds ballons retombent uniquement sur les Catalans. Le Paris Saint Germain se retrouve donc a perdre la quasi totalité de ses ballons.

Au point de vue défensif, le Barça réalise quelque chose de fort, de risqué et le fait avec réalisme et sérieux. Cependant, au point de vue offensif, rien de fou. Une tactique offensive normale, qui va etre suppléée et compensée par une organisation défensive parisienne incompréhensible et litigieuse.

Un PSG aux deux visages. Entre peur et réveil. 

Un PSG trop bas et trop attentiste. 

Pourquoi? Pourquoi s’être jeté dans la gueule du loup? Pourquoi leur avoir tendu le bâton pour nous battre? Ces questions ne trouvent pour le moment aucune réponse. Hormis la déclaration de Rabiot.

 » Ce n’est pas ce qu’on avait prévu. »

Et c’est compréhensible. Alors que le Barça adore les équipes recroquevillées, basses, n’exerçant aucun pressing, au contraire des équipes faisant l’inverse (comme nous au match aller), les joueurs parisiens ont préférés opter pour la première solution.

Dès le début du match, le Paris Saint Germain se pose bas, devant sa surface. Les joueurs n’exercent aucun pressing sur les trois centraux barcelonais, tactique tellement payante au match aller. Ce choix s’explique en partie par le fait que les Catalans ont cette fois-ci joué avec trois défenseurs centraux, et non deux. Si Cavani sortait sur le troisième, délaissé par Lucas et Julian Draxler, alors Sergio Busquets se retrouverait libre. Une hésitation qui n’a donc fait sortir aucun Parisien sur les centraux barcelonais durant toute la première période.

Mais l’incompréhension la plus totale est cette défense résolument basse, aux abords de sa surface. Une défense basse, qui fait donc redescendre le milieu de terrain et la ligne offensive parisienne. Une défense basse qui fait donc monter tout le bloc catalan. Ainsi, la position moyenne durant le match de huit catalans se trouve dans le camp parisien ! Seul Ter Stegen, Umtiti et Piqué ont en moyenne plus joué dans leurs camps que celui des Parisiens. A contrario, seul Draxler a plus joué dans le camp adverse que dans le sien coté parisien. ( statistiques provenant de WhoScored.com) . 

Néanmoins, lors de cette première mi-temps incroyablement peureuse, les Parisiens ont réussi une chose, partiellement. Celle de contenir un coté.  En effet, via son losange axial, l’objectif de Luis Enrique était de créer des face à face sur les cotés entre Neymar et Meunier et entre Rafinha et Kurzawa et ainsi de créer la pagaille dans la défense parisienne.

Nous pouvons voir que sur le coté droit de la défense parisienne, cela ne s’est pas si mal passé. Alors que le jeu barcelonais s’orientait vers ses hommes de couloirs libres, la gestion de Neymar a été réalisé assez correctement. Ainsi, ce dernier est pris à deux par Meunier et Lucas, qui lui bloquent l’intérieur. Les différents pôles axiaux capables de recevoir le ballon sont marqués par nos Parisiens. Busquets est entre Cavani et Rabiot. Ce dernier n’a pas de marquage et peu ainsi couvrir Verratti, qui marque Iniesta, et qui en cas de déboulé sur l’extérieur de Neymar, couvrirait Meunier sur l’extérieur et ce qui permettrait à Rabiot de coulisser sur Iniesta sans avoir à lâcher de marquage puisqu’il n’en pas. Exercice complexe mais diaboliquement efficace.

Néanmoins , en traversant le terrain, nous nous apercevons que le coté gauche est un sacré bordel. Pardonnez-moi du terme.

Comme le montre cette photo et la précédente, Kurzawa est aspiré par l’axe, et respectivement par Messi et Rakitic. Cette situation se répétant un grand nombre de fois, Kurzawa en collant Thiago Silva et en délaissant Rafinha, a permit à ce dernier d’être trouvé facilement, de percuter, de dribbler, de centrer trop facilement, ce qui créa la panique chez la défense parisienne, voyant son coté gauche acculé.

Un PSG réveillé.

En effet, le PSG de la seconde mi temps n’a rien à voir en terme d’animation défensive que celui de la première.

Un bloc plus haut, un pressing des trois attaquants sur les trois défenseurs centraux. C’est ce qu’illustre cette image dès le retour des vestiaires et ce qui va permettre aux Parisiens de récupérer les ballons plus hauts, de logiquement être plus proche du but adverse et de marquer via Cavani.

Alors qu’on joue la 88e minute, Neymar permet aux barcelonais d’être à deux buts de la qualification. Mais paradoxalement, les Parisiens continuent de presser, de jouer haut et ne sombrent pas dans la peur.

Ironie du sort, c’est à ce moment:

alors que le bloc est plus haut qu’à 2-0 et à une trentaine de mètres de son but, que Messi délivre une passe d’extraterrestre pour un Suarez bousculé par le vent. La suite était trop dure à regarder, je m’en excuse. La suite a basculée dans l’irréel, et cela je ne peux pas l’expliquer.

Publicités
Retrouvez nos articles sur Google News et MSN/Bing News :

     

Derniers articles

Publicité

Articles les plus populaires

Autres articles présents dans Autour du PSG