Aulas insiste et est « très inquiet » pour le football français à cause du PSG

Jean-Michel Aulas, le président de l’Olympique Lyonnais, est actuellement à la Convention du football professionnel à Cannes. Et il a commenté l’arrivée d’Unai Emery au poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain. Recadré il y a peu par le club de la capitale, le président lyonnais ne s’est pas empêché de critiquer et de se montrer « inquiet ». Des propos relayés par Le Parisien.

« C’est une bonne nouvelle d’avoir un entraîneur qui a gagné trois fois la Ligue Europa. Ce qui me fait réfléchir, c’est la capacité du PSG à changer d’entraîneur à des coûts absolument colossaux. Etre capable de dépenser le chiffre d’affaire moyen des clubs de D1 pour se séparer d’un entraîneur qui a tout gagner, ça démontre la volonté d’aboutir à n’importe quel prix.

On avait déjà à faire face à un apport de gouvernement dans un contexte inégalitaire. Quand vous avez 150 à 200 millions d’argent déversés en provenance d’un gouvernement, vous ne pouvez pas lutter. Je suis très heureux que le PSG ait sur le papier la plus belle équipe d’Europe et très inquiet qu’on soit dans un contexte où la concurrence aura du mal à s’exprimer si le fossé est trop important pour les équipes. Ce n’est pas bon pour le football français d’une manière générale.

Il faut aussi se rappeler qu’il y a moins de trois mois l’entraîneur qui a été licencié à coût de dizaines de millions d’euros avait été prolongé. Ce n’est pas une prime au meilleur gestionnaire, mais une prime à l’argent tout simplement. »

Ce doit être cela le problème du football français, c’est bien évident. Si la Ligue 1 a dû mal face aux autres grands championnats européens, si le Lyon a perdu contre la Gantoise (grosse équipe…de Belgique), que les autres clubs ont du mal à passer la phase de poules de l’Europa League, c’est à cause de l’argent du PSG.

De terribles moyens qui permettent au club de faire venir de grands joueurs, d’augmenter la visibilité du championnat et ses droits TV, sans oublier sa crédibilité. Un domaine où les dernières places en groupe de Ligue des Champions n’aident pas. Ni le fait de vendre les meilleurs joueurs de l’équipe.

Avoir Thiago Silva, Marco Verratti, Javier Pastore ou encore Angel Di Maria, sans oublier le passage de Zlatan Ibrahimovic, c’est le grand fléau de la Ligue 1. C’est presque évident. Certainement aussi que la pelouse du Parc des Princes, la meilleure de France et l’une des rares vraiment présentables au plus haut niveau de celles vues à l’Euro 2016, est peut-être aussi un problème.

Pire encore, comme le dénonce Aulas, le PSG aurait « la volonté d’aboutir à n’importe quel prix ». Le club de la capitale oserait-il être ambitieux? Une chose dangereuse pourtant! Du mois, c’est ce qu’on peut déduire compte tenu du comportement des autres clubs (n’oublions pas que Lyon, Monaco, Marseille et Rennes ont aussi des propriétaires avec des moyens financiers intéressants).

Enfin, il faudra s’habituer à ce PSG qui veut gagner la Ligue des Champions en espérant que la Ligue 1 suive le pas et monte en compétitivité. En tout cas, il y a peu de chances pour qu’il fasse attention aux « inquiétudes » de Jean-Michel Aulas. Il semble légitime de se demander s’il s’inquiète vraiment pour le football français, ou plutôt pour le palmarès de son club qui ne se garnie plus depuis quelques années?