Habib Beye « ce que fait le PSG c’est fabuleux…C’est un très grand d’Europe sur la phase de poules »

Le Paris Saint-Germain surclasse-t-il tous ses adversaires ou sont-ils d’un niveau bien moindre ? Le débat est ouvert depuis maintenant quelques semaines et nombreux sont ceux qui aiment minimiser les victoires parisiennes. Habib Beye, ancien ancien défenseur passé par le centre de formation du PS devenu consultant pour Canal+, s’est exprimé sur la question.

« On a tous le même constat. On est tous là en train de dire : ‘oui c’est le Celtic, oui c’est Anderlecht’. On a l’impression que le PSG, il faudrait le mettre directement en quart de finale et on le juge à ce moment-là.

Sauf que d’autres équipes ont le même type de poules avec des petites équipes. Manchester City ne gagne qu’un à zéro contre le Feyenoord qui est dernier du groupe donc ce que fait le PSG aujourd’hui, même face au Celtic, c’est prodigieux ! Prodigieux de mettre autant de buts dans une Ligue des Champions, c’est la plus belle scène européenne. »

Le PSG fait en sorte que cela semble simple, mais c’est très loin de l’être. Encore moins en Ligue des Champions.

Il est facile de minimiser ou de dénigrer, et c’est un exercice qui plait beaucoup à la presse française. Soit le score est important et l’adversaire est jugé trop faible, soit le match est serré et l’adversaire a sorti un match fabuleux, à croire que les Parisiens ne sont jamais totalement responsable de leur victoire et donc aux yeux de certains ne la méritent même pas. Un match réussi de cette manière ne peut être obtenu sans une abnégation totale et une volonté de faire mal sur chaque possibilité, quitte à en faire parfois un peu trop.

Mais ce n’est pas qu’une question d’adversaire, il y a un travail derrière, une philosophie de jeu qu’on commence (enfin ?) à saisir. Fini le temps du jeu de possession avec souvent une domination stérile, le PSG est un rouleau compresseur et attention pour qui se fait attraper par la machine.

Des performances qui forcent les applaudissements et l’admiration.

Les attaques incessantes de la triplette Neymar – Mbappé – Cavani, dans un registre différent pour chacun, lancées par les milieux Rabiot-Verratti-Draxler, finissent (quasiment) toujours par trouver les filets, même si pour ça il faut essorer la défense adversaire jusqu’à en trouver la faille. Le nombre de buts atteints depuis le début de la saison est ahurissant (43 en 13 matchs de Ligue 1 et 24 en 5 de Ligue des Champions soit une moyenne de 3,72 buts/match !) et ce quelle que soit la compétition ou l’adversaire.

Minimiser ces performances est une insulte au travail fourni par l’équipe, l’entraîneur et le staff, ainsi qu’au recrutement réalisé cette année. A tous ceux qui prédisent un départ du tacticien espagnol par la simple volonté d’un joueur, l’équipe répond de la plus belle manière sur le terrain, en avançant sans cesse, en ressortant les ballons le plus propre possible pour envoyer en orbite un des 3 attaquants. Tout le monde est concerné par les phases offensives et défensives. Cette équipe, à ce niveau de confiance, est quasiment injouable.

‘ on verra s’ils sont capables de reproduire ou d’exister à partir des quarts de finale’

« Le niveau est très élevé et on ne peut pas prendre un adversaire, même comme le Celtic, à la légère. Et s’ils en mettent sept ce mercredi, c’est que ce PSG en terme d’efficacité offensive et même collectivement, parce qu’il n’ont pris qu’un but dans cette campagne de Champions League, c’est prodigieux.

Après on verra s’ils sont capables de reproduire ou d’exister à partir des quarts de finale. Mais ce qui est sûr, c’est que le PSG est un très très grand d’Europe sur la phase de poules. »

Le prochain gros test du PSG sera à Munich, en attendant les matchs décisifs.

Le juge de paix du PSG cette saison est pour l’instant le Bayern Munich, deuxième grosse écurie de pointe du groupe B de Ligue des Champions et pour l’instant le constat est sans appel, le PSG est au-dessus. A l’extérieur à Glasgow ou Anderlecht, le Bayern n’a pas pu faire mieux qu’un 2-1 quand le PSG est allé gagner respectivement 5-0 et 4-0. La seule confrontation entre les deux équipes a montré la supériorité du club francilien, qu’il faut légèrement relativiser car le lien était rompu entre les joueurs bavarois et leur entraîneur.

La prochaine rencontre à l’Allianz permettra de faire définitivement un point sur la situation exacte du PSG. si les hommes d’Unay Emery remportent la victoire en terres allemandes, il n’y aura plus guère de doute sur les capacités véritables de cette équipe. Mais encore une fois, les Rouge & Bleus n’ont jamais été aussi bien armés pour bien figurer dans toutes les compétitions avec une équipe première précise et efficace et un banc tout autant dangereux.

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