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Interview avec Grégory Paisley : la gestion de la formation au PSG

Grégory Paisley, ancien arrière gauche formé au Paris Saint-Germain et dorénavant consultant pour beIN SPORTS, nous a accordé une interview. Laquelle sera publiée en 2 parties pour une lecture plus agréable. Dans cette première partie, l’ancien parisien évoque son histoire avec le club, la formation du PSG en général et la difficulté pour un Titi de se faire une place dans l’équipe professionnelle.

Paisley « c’est une étape supplémentaire dans ma progression, et ce n’est pas plus mal. »

Pouvez-vous nous parler de votre histoire avec Paris ?

Il faut savoir que je suis un vrai Titi Parisien, né dans le 3e arrondissement. Ensuite je suis arrivé au club à l’âge de 9 ans, en 1986 en poussin. J’ai eu ma première licence tout gamin, les échelons classiques, centre de formation puis le contrat professionnel en 1997.

Vous avez ensuite attendu avant de jouer avec les professionnels.

En 1997 je suis déjà avec le groupe pro et je m’étais entraîné avec eux. Après l’officialisation du contrat pro je reste 6 mois dans l’effectif et perdais un peu mon temps. Je suis donc prêté au Servette de Genêve (Suisse) pour 6 mois pour la deuxième phase retour et j’ai acquis une petite expérience supplémentaire.  En revenant à Paris, il y a un changement de coach et Artur Jorge me fait débuter mon premier match pro face à Lyon en 1998.

Le prêt vous a servi ?

Bah oui parce que ça reste un prêt en Suisse, mais c’est toujours plus élevé que le niveau de la réserve du PSG qui évoluait à l’époque en national 2 (4e division), donc le niveau Suisse était plus élevé. Au final c’est une étape supplémentaire dans ma progression, et ce n’est pas plus mal.

Gregory PAISLEY – 13.12.2000 – Lille / Paris Saint Germain – Division 1
Photo

Paisley « qu’ils enlèvent l’équipe réserve du PSG ne m’a pas plus surpris que ça. »

En parlant de la réserve, vous comprenez la fin de l’équipe réserve du PSG ?

On peut le comprendre sur un gros club comme Paris, parce que dans l’esprit, arrivé à 19/20 ans si on est pas capable d’intégrer le groupe pro c’est qu’on ne passera pas le palier, ou du moins pas à Paris.
Il faut donc s’expatrier et tenter sa chance ailleurs. Ça ne veut pas dire qu’on ne signera pas pro, mais que ça sera plus compliqué à Paris. Donc qu’ils enlèvent l’équipe réserve du PSG ne m’a pas plus surpris que ça.

Ca ne vous aurait pas fait peur un club sans équipe réserve ?

C’est quelque part une sélection naturelle, ils vous disent « tu n’auras pas le niveau pour intégrer le groupe pro donc ton chemin est ailleurs ». Indirectement c’est une manière de te dire « salut ». Il n’y a pas de place pour tout le monde, c’est assez sélectif et la réalité des choses, même si ça peut paraître cruel.

A l’image de votre départ suite à votre blessure au genou ?

Oui, je pense que c’est l’argument le plus fort parce que j’ai eu du mal à retrouver mon niveau. Après je pouvais rester au PSG d’un commun accord vu qu’il me restait un an et demi de contrat.  Mais si c’était pour jouer un match sur trois… j’aime ce maillot mais à un moment ma carrière il fallait qu’elle se lance, et ce n’était pas possible dans cette situation.

Paisley « cette éventualité là était dans un coin de ma tête. »

Vous êtes parti avec l’espoir d’un retour au PSG ?

Ca a toujours trotté dans ma tête, mais on sait que c’est compliqué de revenir au club, et que ça ne se passe pas toujours bien à chaque fois. Mais oui, cette éventualité là était dans un coin de ma tête, même si je restais réaliste et lucide sur ma carrière.

Même si ce n’était pas les meilleures années de l’histoire du PSG ?

Après ça allait un peu mieux mais bon, moi j’ai fait mon chemin et puis j’ai fait la carrière que j’ai faite, sur une jambe, mais je l’ai faite.  C’est déjà cool.

Vous retenez surtout le positif ou du regret avec votre blessure ?

Oui, il y a une petite amertume, c’est inévitable même si dans la vie il faut avancer et c’est comme ça. Avec des si on refait le monde.  Mais il est vrai que sans cette blessure, j’aurais peut-être eu d’avantage de chances de m’imposer dans la durée.

Maintenant, si cela trouve sans blessure l’année suivante avec un autre entraîneur… Pour moi un entraîneur fait la carrière d’un joueur. Vous pouvez être le meilleur joueur du monde, si l’entraîneur n’a pas envie de vous aligner vous ne jouez pas. Donc si j’avais pas le profil requis pour le futur coach, peut-être que je ne serais pas resté à Paris non plus. Mais j’ai été fier de commencer à l’âge de 8-9ans et de finir en pro et jouer au Parc. On se dit « ça y est j’y suis », c’est génial.

Paisley « le temps on ne vous en laisse pas, surtout à Paris. »

Vous comprenez que Paris ait du mal à garder ses jeunes, même ceux qu’il veut garder ?

Qu’ils aient du mal à garder… mettez-vous à la place d’un jeune, vous savez que vous êtes dans un groupe de stars, et à Paris il vous faut des résultats immédiats. Quand vous êtes jeunes, bien évidemment vous avez un manque d’expérience, un manque de vécu, et ça il faut l’acquérir dans le temps. Et le temps on ne vous en laisse pas, surtout à Paris.

Kimpembe est un bon exemple, il a été patient

Presnel KIMPEMBE of PSG during the Ligue 1 match between Paris Saint-Germain and Olympique Lyonnais at Parc des Princes on February 9, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport)
– Presnel KIMPEMBE – Parc des Princes – Paris (France)

II a été patient, il pouvait partir à un moment donné, mais il est resté. Je pense qu’il a donné des signes positif, qu’il a répondu présent à chaque fois qu’on a fait appel à lui. Mais après il y a eu un match qui a été déterminant, tout le monde s’en souvient c’est face au Barça… Ce sont des petits détails qui peuvent faire la différence . Maintenant il y a d’autres jeunes qui sont en train d’arriver, on sait que c’est difficile de pouvoir évoluer à Paris quand on a été formé à Paris car on évolue dans un monde de stars.

Oui mais c’est compliqué pour tout le monde finalement.

Oui globalement, mais du coup ça l’est encore plus pour un Titi. Pour vous vous faites parti des meubles, donc vous êtes là et parfois on préfère des gens de l’extérieur parce qu’il a déjà un nom, ou un vécu sur le plan de l’international. Parfois c’est assez subjectif.

Paisley « ça dépend de l’évolution du joueur. »

Vous comprenez que Bulka ait été recruté sans avoir joué à Chelsea alors qu’il y avait Innocent qui se faisait petit à petit une place dans le groupe pro ?

C’est ce genre de choix qui peuvent paraître parfois incohérent. Même si Bulka peut être un pari pour l’avenir, mais innocent peut aussi être un pari et vous l’avez déjà au club, surtout dans un rôle de 3e gardien. Donc oui c’est le genre de recrue et de petite histoire dont on pourrait se passer.

Un prêt est forcément bénéfique pour grandir ?

Non ça dépend de l’évolution du joueur. Si l’on sent qu’il est à la porte de pouvoir taper et avoir un poste de titulaire à Paris et un temps de jeu conséquent, mais qu’on le trouve un peu trop tendre, il faut pas hésiter à le prêter, ça risque d’être bénéfique. Mais il faut que le joueur prenne conscience de ça, qu’il positive sur toute la ligne et qu’il se donne les moyens à la fin de son prêt de se dire « Maintenant je suis armé, je vais essayer de m’imposer ».

La suite de l’interview retranscrite arrivera demain . Vos commentaires sont les bienvenus !

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1 Comment

  1. Blint

    16 février 2020 at 21:54

    Sympa d’avoir un avis sur la formation avec du recul et pas juste des « experts » qui cherchent le buzz ou des jeunes qui viennent de partir, qui du coup, evidemment, se concentrent sur leur nouveau club

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