Benito « Emery préfère un joueur en colère, plutôt qu’un joueur qui ne dit rien et s’entraîne mal »

Depuis son arrivée cet été en tant qu’entraîneur du Paris Saint-Germain, Unai Emery voit sa gestion et son coaching être régulièrement critiqués par les « spécialistes » en France. Auprès de Goal, Alberto Benito, ancien directeur sportif d’Alméria (où il a côtoyé Emery de 2006 à 2008), explique la façon de faire du coach espagnol et sa philosophie.

« Il a toujours été comme ça Il faut qu’il arrive à connaitre les gens avec qui il travaille. Par moments, il pouvait amener des joueurs au restaurant pour parler d’autres choses que du football, juste pour savoir comment ils allaient.

Les recrues, Unai a toujours pris le temps de pouvoir les intégrer à l’équipe, sans casser une dynamique avec des anciens. À Almeria, il a fait venir Felipe Melo en pensant que c’était le meilleur joueur de l’équipe, mais pourtant il n’a pas joué au début. Quand un joueur n’est pas content, Unai ne se braque pas, au contraire. Il va préférer un joueur en colère, plutôt qu’un joueur qui ne dit rien et qui s’entraîne mal. C’était le cas avec Joaquin à Valence qui n’était jamais content, mais qui faisait de très grosses performances.

Almeria est une petite équipe. Avant des matches au Nou Camp ou à Bernabeu en 2007, certains joueurs venaient me voir pour me dire qu’ils se sentaient capables de gagner dans ces stades grâce à Unai. Rendez-vous compte, on était promu ! »

On voit encore qu’Emery aime très bien connaître ses joueurs, être proche d’eux et il sait faire passer un certainement sentiment de force et solidarité dans l’effectif. L’Espagnol fait très attention à l’intégration des nouveaux joueurs, mais en le faisant petit à petit. Une façon de faire qui surprend en France, où l’on voit plutôt les recrues venir « remplacer » des joueurs, qui eux partent ou deviennent des doublures rapidement. Emery préfère garder un équilibre et une entente dans son effectif en apportant des modifications petit à petit.

Benito se montre aussi clair sur un point: Emery ne cherche pas à faire plaisir à ses joueurs en leur donnant du temps de jeu parce qu’ils en ont envie. Il s’agit de les pousser à donner le maximum, quitte à les « piquer » un peu. Les joueurs doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’il n’a pas d’estime ou de respect pour eux. C’est une façon de les motiver à toujours se donner à fond, à l’entraînement comme en match.

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