Denis Balbir : Cavani « Sans réalisme, les flonflons sonneront toujours faux »

Ce n’est pas une surprise, les nombreux loupés d’Edinson Cavani lors de la victoire du Paris Saint-Germain contre le FC Metz (hier soir, 3-0 lors de la 2e journée de Ligue 1) attirent les commentaires de supporters et journalistes. Denis Balbir, a fait part de son agacement face au manque d’efficacité de l’Uruguayen sur le blog de Yahoo Sport.

« Cavani dont j’étais jusque-là un ardent défenseur devient lourd. Une équipe qui joue mieux au ballon qu’auparavant, avec un football tout en mouvement et qui vise la même hégémonie nationale et une progression en Ligue des Champions, ne peut se contenter d’un attaquant qui vit mal, qui discute avec les arbitres en revenant en deuxième période sur la pelouse et qui évolue avec autant de déchets dans la finition.

En Italie, Higuain a été décisif dans son premier match avec la Juve, donnant la victoire du 2 à 1 face à la Fiorentina. En Angleterre, Agüero avec Manchester City, a raté deux penaltys, puis a mis un triplé, avant de claquer un doublé avant-hier à Stoke. Et en Ligue 1, Cavani reste muet au Parc des Princes contre un promu enthousiaste, mais un promu tout de même.

Et encore, j’allais vous faire grâce, bien involontairement, avant bien sûr de me raviser, d’Ibra qui court comme un lapin à Manchester United, qui inscrit but sur but et qui participe au jeu, comme l’Uruguayen… Mais soyons justes.

Faire de bons appels, courir dans tous les sens, c’est le jeu de Cavani… Attaquer, défendre, oui. Sa générosité n’est pas en doute, ni en cause, mais la finition est inquiétante. Le temps passe et les tonnes d’excuses pour se faire l’avocat de l’ancien et infernal buteur de Naples s’évanouissent les unes après les autres. Il n’y en a plus en fait. Ibra est parti. La place est libre. La concurrence à ce poste est faible puisque Ben Arfa n’est pas un “réel avant-centre” et rien ne change. Cavani rate les gestes les plus “simples”.

Que se passe-t-il dans la tête de cet attaquant qui va devoir une fois de plus aujourd’hui faire face aux écritures acides de mes confrères ? Un mal-être à Paris, un divorce douloureux ? On veut bien tout évoquer, tout écouter, mais la tendresse n’existe pas dans l’exigence de résultats, surtout pour Unai Emery le nouveau coach, sous pression. Surtout que l’entraîneur prône un jeu séduisant dont le réalisme est forcément l’arme absolue, comme elle est celle de toutes les grandes équipes. Sans réalisme, les flonflons sonneront toujours faux. Emery a connu à Séville deux grands buteurs au moins : Bacca et Gameiro. »

C’est sûr, pour assurer les victoires et le spectacle, il faut des buts. Et c’est ce qu’on attend le plus de Cavani. Dans le style de jeu d’Emery, il est même surtout là pour cela. Il n’a plus à participer beaucoup au jeu (comme le demandait Laurent Blanc), mais il doit faire des appels et finir les actions quand il est servi.

Hier soir, il a très bien réussi la première partie. Cavani est même impressionnant dans sa capacité à répéter les appels de qualité. Et, sans surprise compte tenu du niveau de ses coéquipiers, il a eu plusieurs occasions nettes pour marquer. Seulement, il n’a su en convertir aucune. Et on ne peut pas dire que ce soit spécialement à cause d’un gardien en pleine forme. C’est surtout que le Matador n’a pas cadré.

Alors forcément, les occasions manquées ne peuvent pas satisfaire, que ce soit les supporters, les dirigeants ou le joueur lui-même. Et au delà du spectacle un peu gâché (car on aurait pu voir de très nombreux buts hier soir au Parc des Princes), c’est surtout en pensant aux matchs futur, en Ligue des Champions notamment, que les sourcils se froncent.

La bonne nouvelle étant qu’une soirée ne fait pas la carrière d’un joueur ni la saison d’un club. Cavani aura l’occasion de se rattraper, se remettre en confiance et être le buteur dont le PSG a besoin. Il n’a pas enchaîné les buts à Naples au hasard. Laissons un peu de temps au numéro 9 parisien, qui jouait son premier match après une blessure d’une quinzaine de jours.

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