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Autour du PSG

Edito – Pourquoi Ramos peut faire du bien au PSG ?

On l’a vu contre Rennes, le Paris Saint-Germain a une nouvelle fois dominé sans pour autant se montrer très dangereux (score final ce dimanche lors de la 23e journée de Ligue 1 : 1-1). Pourtant, le pressing a été bien fait durant une bonne partie du match. À qui la faute ? Comment trouver des solutions ?

Un système qui privilégie les côtés (source Whoscorred)

Le PSG, contre Rennes, n’a attaqué que 19 % dans l’axe. Le côté fort est le droit, avec 90 ballons touchés par le meilleur parisien Ousmane Dembélé. Luis Enrique demande à ses ailiers de coller la ligne, ce qu’ils font religieusement. On a pu voir Dembélé venir aider à la création dans l’axe, mais cela ne dure jamais très longtemps.

Luis Enrique demande à Hakimi de venir plus haut, il épaule Dembélé. Le milieu est donc plus fourni, pourtant, on se rend vite compte, à travers ce match, que les joueurs se marchent un peu dessus.

Ici, le doute n’est plus permis et ce n’est qu’un match parmi d’autre où l’on retrouve les mêmes problématiques. Les trois défenseurs (ceux qui restent en défense quand le PSG a le ballon) sont positionnés comme dans une défense à 3. Jusque-là, logique, le PSG a souvent le ballon, encore plus dans ce match où Rennes n’a pas existé dans ce domaine.

Là, où l’on retrouve un problème, c’est qu’il y a plusieurs binômes, regroupés entre eux, distants des autres. C’est ce que l’on retrouve dans l’animation du PSG.

Le 8, Ruiz, le 17, Vitinha sont groupés, ils sont très proches et jouent essentiellement en passes courtes et prennent peu de risques. Quand ils écartent le jeu, c’est toujours (ou presque), sans prise de risque sur un milieu ou un ailier seul sur son côté.

Le 2, Hakimi et le 10, Dembélé, sont groupés à droite, ils ne se lâchent pas, ils combinent, mais semblent parfois déconnectés du reste du jeu. C’est un peu dur pour Dembélé, mais c’est vrai que le jeu devient assez stéréotypé.

Le 29 Barcola et le 19, Lee sont aussi groupés à gauche. Ils ont eu du mal à combiner, mais sont restés très proches.

On sent la volonté de jouer en binôme, de créer des triangles entre eux, mais les joueurs semblent trop rigides et ne s’appliquent plus à venir trouver des déséquilibres. Le jeu parisien est lisible, on passe à gauche, on revient par les défenseurs et les milieux, on revient à droite et c’est reparti dans l’autre sens.

Il y a deux options offensives qu’on retrouve régulièrement. La première, c’est de chercher Mbappé qui gravite sur le front de l’attaque. Le Kid de Bondy n’aime pas occuper le poste de numéro 9, il vient chercher les ballons et délaisse complétement la surface de réparation. Il tente des tirs et son talent a souvent fait la différence.

La seconde option, c’est l’exploit individuel de Barcola ou Dembélé sur un côté. Avec combinaisons ou non avec leurs binômes respectifs, ils tentent de dédoubler, déborder et centre en retrait, le plus souvent pour Mbappé prêt à armer une frappe. C’est à peu près tout ce que le PSG nous a offert ce dimanche soir et pleins d’autres fois cette saison.

Un sérieux manque de mouvement

Si le PSG a progressé dans ses efforts sans ballons, cela devient un vrai problème de voir cette équipe attaquer contre des équipes regroupées. En contre-attaque, pas de problème, la vitesse et le talent individuel fait la différence la plupart du temps, mais contre des équipes qui ne proposent rien, comme Rennes ce dimanche, on retrouve toujours les mêmes problématiques : un manque de mouvement offensif, un manque de spontanéité et le sujet épineux Mbappé.

Dans cette équipe, personne ne plonge au premier poteau quand il y a un centre, personne ne plonge au second poteau non plus. Essentiellement, c’est une passe/centre en retrait quand une différence est faite sur un côté. Quand le PSG est dans la densité, ni Vitinha, ni Ruiz, ni Lee ne tente assez régulièrement des passes risquées vers l’avant. C’est en partie leur faute, en partie celle de l’entraîneur qui semble refuser le jeu trop direct et risqué entre ses joueurs, mais c’est aussi la présence de Mbappé.

Le numéro 7 parisien « appelle » tous les ballons et ils lui parviennent souvent. Le problème ? C’est qu’il les demande dans les pieds, comme un numéro 10, comme un ailier dans le semi espace, mais ne fait presque jamais acte de présence dans la surface de réparation. Cela rend le jeu du PSG prévisible, il suffit de bien bloquer les côtés et verrouiller l’entrée de la surface de réparation.

Quand on voit ce momentum chez Sofascore, on se demande comment le PSG peut se créer aussi peu d’occasions. Ils dominent, empêchent l’adversaire de jouer, ils ont le ballon, mais à la fin, c’est un petit but, à la toute fin du match, sur un penalty généreux. Il y a un écart énorme entre la domination affichée et la réalité statistique de cette équipe. C’est stérile, souvent lent et ennuyeux et particulièrement compris par l’adversaire. 15 tirs, 3 cadrés, 2 grandes occasions, c’est un constat implacable qu’il va falloir corriger.

Mbappé fuit son rôle de numéro 9, Ramos apporte des solutions

Heat Map Mbappé

Quand on voit la heat map de Mbappé, il est un peu de partout sauf dans la surface de réparation. 44 ballons touchés en 65 minutes, 5 dans la surface de réparation de Rennes pour une seule frappe dans les 16,50m. 11 % seulement de ses ballons ont été touchés dans la surface de réparation adverse, c’est un ratio faible pour un numéro 9 dans une équipe qui surdomine le match.

Ballons touchés par Mbappé vs Rennes

Heat Map Gonçalo Ramos

Voilà ce qu’on attend d’un numéro 9. On sait que Ramos n’est pas un joueur qui va toucher des dizaines de ballons, mais il a en 25 minutes, touchés autant de ballons que Mbappé dans la surface adverse, 5 pour 11 ballons en tout. Il obtient un penalty, il s’est procuré une belle occasion et son ratio de ballons touchés dans les 16,50 m adverse est de 45 %.

Attention, ici, on ne dit pas que Ramos est meilleur que Mbappé, on évoque simplement les rôles, les qualités et les besoins de l’équipe pour être plus efficace. Ramos cherche moins à faire le jeu, à exister, mais il travaille davantage et aime être dans la surface, Mbappé aime davantage faire jouer, mais refuse de faire des appels dans la surface.

On pourrait imaginer une attaque à deux pointes, Mbappé a souvent performé avec Cavani, mais aussi Icardi dans des 442, cela lui va mieux que d’errer seul dans le cœur de la défense adverse. Ramos apporte des solutions, un rôle qu’aucun joueur du PSG ne prend. Il peut être là à la réception de centres, il sait faire des appels dans le vide pour libérer de l’espace, il a des qualités que Mbappé n’a pas ou refuse d’utiliser.

Là encore, il ne s’agit pas de jeter la pierre au numéro 7 parisien, mais plutôt de trouver des solutions pour Luis Enrique qui doit bien voir que son équipe n’est pas assez dangereuse. Mbappé est meilleur avec un numéro 9 qui rode dans la surface et qui lui fait de l’espace. Barcola a encore beaucoup de progrès à faire, et forcément, replacer Mbappé à gauche et Ramos dans l’axe aurait du sens.

Cependant, avec le départ annoncé de Mbappé, Luis Enrique semble vouloir travailler avec les joueurs qui seront là, l’année prochaine, Mbappé devrait moins jouer. Surtout, le numéro 7 parisien est bien plus fort que Barcola offensivement, mais il n’a en aucun cas son abattage défensif. Un dilemme se pose pour Luis Enrique. Un choix de riche.

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