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Riolo critique un football français qui sort de la crise "en miettes et sans s’être battu"

Autour du PSG

Riolo critique un football français qui sort de la crise « en miettes et sans s’être battu »

Daniel Riolo, journaliste de RMC Sport, a tenu à s’exprimer à propos de la décision jeudi de la Ligue de Football Professionnel d’acter la fin de la Ligue 1 2019-2020 (il reste un suspense autour des coupes nationales et de la Ligue des Champions) avec un classement fixé par quotient. Il a donc écrit un édito dans lequel il regrette que le football français n’ait pas cherché à se battre un peu plus vivement et longuement pour reprendre la saison après la crise. C’est aussi l’occasion de critiquer très clairement les dirigeants dans leur comportement et les joueurs qui n’ont toujours pas baissé leurs salaires.

Riolo « on a eu la querelle des présidents. »

« Pendant un mois, le foot français a préparé la reprise, élaboré un scénario de retour au terrain tout en affichant un visage différent. Au final et au moment de décider, l’Etat s’est retrouvé face à des gens qui n’ont jamais réellement dit de façon forte et unanime : On est prêt. Au lieu de ça, on a eu la querelle des présidents. La défaillance de la gouvernance. Les difficiles voire impossibles négociations autour des salaires et un syndicat, UNFP, qui a clairement dit ne pas vouloir reprendre.

Entendons nous bien. Je ne sais rien des risques, de la science, je n’ai pas cette prétention. J’imagine facilement qu’une reprise eût présenté de grandes difficultés d’organisation. (…) Je regarde juste ce milieu du foot incapable de s’exprimer, de se défendre, d’avoir une opinion. 

Riolo « Il a accepté sans rien dire. Et évidemment il a encore donné une image catastrophique. »

On me dit: ‘Mais il se serait passé quoi si une fois la reprise, un ou deux cas auraient été signalés ?’ Et bien, de façon pragmatique, on aurait avisé et peut-être acté de l’impossibilité d’aller plus loin. Mais on aurait essayé. Ça sera la même chose dans tous les secteurs d’activités, partout et pour pas mal de temps encore malheureusement.

Le foot pro sortira donc de cette crise en miettes et sans s’être battu. Sans même avoir tenté de repousser la décision pour voir si la situation pouvait s’améliorer. Il a accepté sans rien dire. Et évidemment il a encore donné une image catastrophique. Les joueurs ne lâchent rien si ce n’est quelques dons par ci par là et un accord UNFP auquel personne n’a rien compris. »

Il y avait sans doute mieux à faire, au moins dans le comportement.

Sans être forcément d’accord, on peut comprendre le message de Daniel Riolo. Il est peut-être dommage de ne pas avoir cherché à attendre un peu pour tenter de reprendre la saison afin de la finir « classiquement » et éviter de grandes complications. Cependant, il est probablement un peu dur de s’en prendre autant au football français, qui a surtout suivi l’avis du gouvernement ici. Ce dernier pouvait peut-être faire un autre choix. Mais une fois que la LFP voit son plan de reprise être balayé et qu’il n’est plus pensable de jouer avant août, voire septembre, il était plutôt logique de s’arrêter. Créer un grand décalage dans le calendrier aurait pu amener des soucis avec l’UEFA, puisqu’il faut que les différents championnats restent dans des timings proches.

De toute façon, ce choix a été fait pour la santé de chacun. C’est un argument important. Visiblement, les autorités ont jugé qu’il était mieux de ne pas prendre le risque. C’est peut-être discutable, mais sans doute pas injustifié. Il faut faire avec et regarder vers l’avenir. Rien ne dit que les pays qui essayent encore de prendre y arriveront ou ne provoqueront pas de nouveaux problèmes.

En revanche, ce qui est très clair c’est le football français a tout de même affiché un visage globalement déplorable pendant cette période. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu de beaux gestes pour aider le personnel de santé face à l’épidémie, certes. Mais comment ne pas avoir en tête les querelles de présidents et les batailles de chacun pour les intérêts de son club, plutôt que des pensées collectives pour faire avancer le football. Aussi, il est très décevant de ne toujours pas voir une baisse des salaires des joueurs dans tous les clubs, alors que c’est réglé depuis un moment dans de nombreux clubs à l’étranger. Tout n’est pas raté dans la gestion de cette crise, mais on est loin d’une réussite.

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