Roustan « Le PSG est au bord du gouffre…ce n’est pas une institution »

Didier Roustan, journaliste sur la chaîne L’Equipe, évoque le début de saison difficile du Paris Saint-Germain. Dans sa vidéo publiée sur Roustan TV, il s’est montré inquiet pour le club de la capitale compte tenu de ses nombreux problèmes.

« Pour le PSG ça va être très très très compliqué, pour des tas de raisons. Le PSG est au bord du gouffre. Il faut être réaliste. Quand je vois le match à Nancy où ils mènent 2-0 avec des buts étranges, et qu’après ils soient bousculés pendant 65 minutes… Je veux bien qu’il y ai le synthétique, les deux buts d’avance, mas il ne faut pas déconner. »

Face à Nancy, le PSG avait bien entamé la rencontre avant de complètement lâché après 20 minutes de jeu. Même si le terrain n’aidait pas, rien ne peut justifier un tel relâchement. Peu importe la surface du jeu, il faut au moins mettre de la détermination dans ce qui est fait. Or les Parisiens ont simplement disparu de la rencontre. Une victoire plus inquiétante qu’autre chose.

Roustan revient également sur le match contre Bâle en Ligue des Champions :

« Contre Bâle, qui n’est plus le grand Bâle d’il y a deux-trois saisons, et bien tu t’en sors super bien. Et puis le Classico. Ce qui est inquiétant c’est que tu te disais après Arsenal que ce fut vachement encourageant et là tu as l’impression qu’ils ont régressé. Déjà, la presse n’a pas attendue pour s’en prendre à Emery. Il est réputé et respecté en Espagne, un pays où l’on connait un peu le football, dans le monde entier aussi. Il a gagné quand même deux-trois petites choses, ah oui c’est vrai la Ligue Europa c’est pas génial. »

Il faut bien avouer que le score de 3-0 est très flatteur pour les Parisiens. En effet, le FC Bâle a donné des sueurs froides aux Parisiens, notamment avec 3 tirs qui ont touché les montants du but d’Areola.. et deux fois alors qu’il n’y avait que 0-0. Ce qui est surprenant c’est de voir, comme le souligne Roustan, que le PSG a semble régressé après son nul contre Arsenal. Un match très bien joué par les Parisiens, même s’il y eu des erreurs. De quoi attirer les critiques sur Emery, le nouvel entraîneur. Pourtant, d’après le journaliste, il n’est pas le grand fautif. Loin de là.

« Alors comment s’en sortir? Le PSG mis en place par Emery n’est pas vraiment le même que l’an dernier malgré ce que l’on peut dire. Lucas et Di Maria sont plus des meneurs de jeu, laissant les couloirs aux latéraux. Ce sont presque les même joueurs sur le terrain, mais pas vraiment la même disposition. Contrairement à la saison dernière, il n’y a plus Ibra et Thiago Motta n’est plus le même depuis un an, voire deux. On ne parle jamais de David Luiz, mais David Luiz ce n’était pas rien. Il a marqué des buts importants. Aurier cette saison n’est plus aussi bon que l’an dernier. Il y a des individualités qui avaient un certain niveau, mais plus maintenant. »

Mais le plus important, c’est le départ d’Ibra. Il était capital pour la possession de balle, tu pouvais t’appuyer sur lui, pas sur Cavani. Cavani, tu peux lui donner le ballon en profondeur, mais dos au but c’est mort, il est moins bon dans l’axe que sur l’aile gauche. Il rate trop, cela va devenir flagrant puisqu’il n’y a pas d’autres joueurs qui marquent. Emery fait avec ce qu’il a. »

Emery, même s’il joue avec des joueurs et un système similaires, essaye d’amener de nouvelles choses. Mais cela ne se fait pas en quelques semaines. Et le départ d’Ibrahimovic complique forcément un peu la vie. Durant certains match où le PSG a été en difficulté, Zlatan trouvait le moyen de débloquer la situation, ce qui gâche un peu les défauts du jeu sous les ordres de Laurent Blanc alors que ces derniers temps de nombreux « spécialistes » soulignent son bilan de points (ce qu’ils ne faisaient pas à l’époque).

Reste qu’il faut réorganiser un peu l’équipe, qui ne peut plus s’appuyer sur ses qualités. D’ailleurs, il n’y a pas de problème à mettre Cavani dans l’axe pour Emery, puisqu’il lui demande surtout de la profondeur et d’être dans la surface pour reprendre les centres. Ce qu’il fait généralement très bien, avec quelques soirées plus difficiles. Comme pour tous les buteurs. Il faudrait alors que d’autres joueurs puissent marquer des buts, ce qui manque un peu cette saison. Avec notamment trop peu de danger amener sur les corners et coup-francs bien placés.

Pour finir, Roustan pense que le principal problème du PSG se trouve dans l’organigramme du club :

« Le fond du problème pour moi, c’est que le PSG n’est pas une institution. Verratti à la Juventus n’aurait jamais fait ce qu’il a fait dimanche soir. Emery arrive, avec toutes ces galères, il n’a pas se justifier. On n’entend que lui, on ne connait pas la voix de Kluivert, ni celle de Létang. Nasser, dans les moments difficiles, tu ne l’entend pas. L’institution doit être forte dans les mois a venir. Il faut l’équivalent d’un Leonardo. »

Il reste un peu étrange de voire toute l’affaire qui est faite autour de cette sortie de Verratti. Surtout qu’il a été précisé qu’il y a eu un malentendu avec le médecin, qui était peut-être la cible de la colère du joueur italien. Et on a vu ce genre de sortie dans les grands clubs. Un joueur qui râle en étant remplacé, c’est loin d’être une nouveauté. Reste qu’Emery, en effet, est arrivé avec un grand chantier et certains pensaient que tout serait rapidement réglé. Il faut pourtant du temps, du travail.

Il est difficile de savoir à quel point il est aidé en interne. Mais il est clair qu’il est souvent très exposé à la presse. Peut-être que le club pourrait mettre un peu d’autres personnes pour répondre aux « dossiers » et enlever un peu de pression d’Emery, qui est constamment sous le feux des projecteurs. Il faudrait savoir ce qu’en pense le coach espagnol. Certains n’ont aucun problème avec ce genre de situation.

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