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Kombouaré : « Face au Barça, je me suis vu sur le banc »

L’ancien entraîneur parisien Antoine Kombouaré a accordé un long entretien au quotidien L’Equipe. L’occasion pour lui de s’exprimer sur son départ du PSG, le comportement de certains joueurs et son avenir dans le football.

Le technicien kanak est donc tout d’abord revenu sur sa situation après le limogeage de son poste d’entraîneur du PSG et ses contacts avec différents clubs. « Après mon éviction du PSG, j’ai soufflé pendant six mois, fait le tour du monde avec mon épouse. À mon retour, je désirais entraîner en Premier League plutôt que de reprendre en France. J’ai eu des contacts, mais ça n’a jamais abouti parce que j’étais deuxième ou troisième sur les listes. Quels clubs ? West Bromwich Albion, Swansea et Tottenham. Je suis allé à Londres rencontrer les dirigeants, mais ça n’a pas abouti. Je n’avais pas envie d’aller dans des petits clubs ou des Championnats européens mineurs, alors j’ai opté pour l’Arabie saoudite. Sportivement, c’était intéressant et, financièrement, on me proposait un contrat que je ne pouvais pas refuser. Montpellier ? Il y a eu des contacts mais on n’est pas allés au bout. Des deux côtés…Monaco et Rennes ? C’était fondé. Moins de saveur après mon passage au PSG ? Ce n’est pas une question de saveur. En Arabie saoudite, par exemple, je me suis éclaté. J’adore mon métier et la saveur sera toujours là. En revanche, ce ne sera plus aussi grandiose en termes de moyens, de qualité de joueurs, d’objectifs. Bien sûr que je me suis vu sur le banc quand j’ai regardé les matches contre le Barça. Bien sûr que je rêve d’entraîner des joueurs comme Ibrahimovic, Lavezzi, Lucas… Si j’ai eu Ménez, Makelele, Nene, c’est parce que j’étais au PSG. Peut-être que je ne serai jamais champion… Mais on ne m’a pas privé d’un titre parce que je savais, depuis le début, que je ne faisais pas partie du projet. Ce n’était qu’une question de temps. Mes relations de travail avec Leonardo étaient très fraîches. Je ne me plains pas, attention ! Je n’ai pas de regrets parce que je sentais qu’on n’avait pas confiance en moi. J’ai fait mon boulot, j’ai dit aux joueurs : “À tout moment, je peux être viré mais je veux être viré le plus haut possible.” J’ai gardé des liens affectifs. Paris, c’est mon club. Je l’adore et je suis très fier de le voir jouer la Ligue des champions. On est partis pour être champions de France. Si je suis sorti cassé de mon passage au PSG ? Pas du tout. Peut-être cela vient-il de mes origines, de mon éducation qui fait que je ne me suis jamais pris pour quelqu’un d’autre. J’ai toujours su que je ne serais que de passage au PSG. Sur le moment, je me dis que ce que je vis est fantastique, tout en ayant conscience que ça peut s’arrêter n’importe quand. À ma place, d’autres entraîneurs auraient très mal vécu de se faire virer tout en étant champion d’automne. Je n’ai pas voulu en faire un combat personnel, mettre les médias de mon côté pour entamer une sorte de bras de fer. Le jour où j’ai signé mon contrat, je savais qu’il y aurait une fin à cette expérience. À partir du moment où il n’existe pas de relation de confiance avec les gens qui m’emploient, ce n’est pas un problème d’arrêter. Et puis, je me suis toujours dit que ce n’était que du foot… Je n’en voudrai jamais ni à Leonardo ni à ses supérieurs. Je n’étais qu’un salarié dans une entreprise. Je comprends qu’un nouvel investisseur vienne avec son projet, sa politique. Il faut l’accepter. Bien sûr, il ne faut jamais oublier le passé d’un club. Un type qui investit son argent – et qui, en plus, en perd beaucoup –, heureusement qu’il est libre d’installer les hommes en qui il a confiance. Je ne fais pas partie des anciens du PSG qui estiment que le club, aujourd’hui, ne les respecte pas. Je leur réponds qu’il n’y a pas que le PSG dans la vie. J’adore ce club, c’est mon club. Mais je ne l’attends pas pour me donner à manger. Attendre beaucoup de ce club, c’est un discours de faible, s’est longuement confié Kombouaré, qui s’est un peu coupé du monde du football ces derniers temps pour des raisons simples. Il m’est délicat, en ce moment, d’aller voir des matches. Ma présence sur un stade risquerait d’être interprétée, genre “il veut venir entraîner ici…” J’aimerais bien aller à Lille, par exemple, mais ça me semble compliqué. Je ne veux pas qu’il y ait le moindre malentendu par rapport à mes confrères en place. Du coup, je joue au golf et je regarde beaucoup de matches de différents Championnats à la télé. »

L’ancien coach du PSG a donc ensuite évoqué les problèmes de comportement de certains joueurs français, mécontents de ne pas jouer assez à Paris. « Je comprends leur frustration ou leur sentiment d’injustice, mais je n’approuve pas leur comportement. Ils ont signé un contrat et doivent respecter les choix de l’entraîneur. Ils ont la chance de participer à un quart de finale de Ligue des champions, une Coupe de France, un titre de champion et ce sont les intérêts du club qui priment. À la fin de la saison, ils auront tout loisir d’aller voir le club pour demander à partir. Mais avant, c’est inadmissible. Je condamne ça. Ménez, je l’aime ce gamin, je sais qu’il est doué. C’est l’un des plus grands attaquants que j’ai eu à coacher. Il a les qualités pour jouer à la place de Lavezzi ou Pastore. Mais je comprends Ancelotti quand il se dit que Ménez peut lui tuer son match à cause de problèmes comportementaux. Parce qu’il traîne des pieds, parce qu’il a une attitude, parfois, de petit “branleur”. Mais je le dis affectueusement. Si j’étais là, je le lui dirais de la même manière : “Arrête de faire chier ton monde avec ton désarroi ! Tu es un super joueur, tu gagnes bien ta vie, tu es en équipe de France…” Le très haut niveau ne pardonne pas ces problèmes d’attitude. Là, c’est un message que je fais passer à Jérémy, Kevin (Gameiro), Sylvain (Armand), Papus (Camara), Clément (Chantôme) et Compagnie… S’ils se sentent un peu de côté, qu’ils bossent, qu’ils attendent la fin de la saison et, ensuite, ils exprimeront leur souhait de partir. Par contre, à ce moment-là, il ne faudra pas qu’ils se disent : “Et si j’allais renégocier mon contrat… ?” Non ! Qu’ils n’oublient pas ce qu’ils ont ressenti pendant la saison. Cela dit, je ne pense pas qu’Ancelotti compose son équipe en se disant : “Lui est blanc, lui est noir, lui est italien, lui ci, lui ça…” Ancelotti veut voir le PSG gagner et fait jouer les meilleurs, a rappelé Kombouaré, qui pense que Carlo Ancelotti ne devrait pas quitter le PSG. La logique serait qu’il reste, au vu des résultats. Un danger pour lui de finir premier ? (Il sourit.) Non. À sa place, je serais inquiet ! Non, sérieusement, lui, il peut être serein. Il a l’appui des dirigeants, notamment de son ami très proche, Leonardo. »

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