Autour du PSG
PSG – L’art de la communication selon Laurent Blanc
Mardi soir le PSG s’est qualifié pour la 6e finale de coupe de la Ligue de son histoire. Le PSG déjà détenteur du record de victoires dans cette compétition avec 4 titres, a l’occasion de porter la marque à 5.
Cette bonne nouvelle ajoutée à la qualification de Bastia hier qui promet une finale abordable pour le PSG, une sixième victoire de rang toutes compétitions confondues, un nouveau clean sheet devait permettre au club parisien de gagner en sérénité et de préparer le choc de dimanche contre Lyon sous les meilleures auspices.
Seulement, le PSG n’est pas un club comme les autres et il s’y passe toujours quelque chose. Les frasques d’Ibrahimovic dans les médias ou Cavani et Lavezzi qui sèchent la reprise de l’entrainement il y a toujours quelque chose à se mettre sous la dent pour alimenter les gazettes.
Cette fois-ci c’est l’entraîneur lui-même qui a décidé de faire des siennes. Après la victoire sur Lille 1-0, Blanc fut invité en conférence de presse à répondre au sujet du carton jaune reçu par Marco Verratti. Le moins que l’on puisse dire c’est que le Cévénol s’est fendu d’une tirade acerbe sur son joueur : « Avec Marco c’est toujours chaud, il se pénalise. Je ne plaisante pas avec ça. Et donc tant pis pour lui. Ça va quoi, ça fait deux ans qu’on lui dit et c’est toujours la même chose. S’il n’a pas l’intelligence de comprendre, il va avoir de gros problèmes. Je peux vous le dire, car je lui ai dit à lui aussi. Mais avec lui, on fait de la prévention depuis deux ans et Carlo en a fait aussi pendant un an. Apparemment il ne comprend pas, se lamente Blanc. C’est délicat. C’est pour ça que je l’ai sorti tôt et j’aurais même peut-être dû le sortir à la pause ».
Outre le fait que pointer le manque d’intelligence de son joueur ne soit pas la meilleure méthode pour obtenir le respect et l’affection du dit-joueur, il y a là une terrible erreur de débutant en matière de communication. Laurent Blanc n’en est malheureusement pas à sa première et on serait tenté de lui retourner le même compliment que celui qu’il a adressé à Marco Verratti. Peut être l’entraineur parisien devrait-t-il se référer à la parabole biblique de la paille et de la poutre.
En mettant ainsi l’un de ses joueurs les plus importants directement sous les feux de la critique et en conférence de presse qui plus est, il l’expose dangereusement pour dimanche soir. Jean-Michel Aulas lui-même n’aurait pas renié une telle sortie. Le risque est que dimanche soir Marco Verratti se braque, joue contre nature, stressé et se retienne ; alors que la force du jeune italien réside dans sa capacité à surprendre, à tenter des gestes que ses coéquipiers n’osent pas. Sa fougue et son énergie parfois difficiles à canaliser sont aussi des atouts. Enfin le deuxième risque et c’est pour cela qu’avec Laurent Blanc, Jean-Michel Aulas n’aura même pas besoin de dégainer avant dimanche soir, c’est que M. Turpin l’arbitre du match ait Marco Verratti dans le collimateur toute la partie.
Un entraîneur rompu aux techniques de management et de communication aurait dit « Revoyez les images il n’y a même pas faute. Cela commence à bien faire la stigmatisation de ce garçon, vous en faites trop sur lui et du coup vous influencez les arbitres. Marco est un bon garçon. Regardez il a progressé il discute moins les discussions du corps arbitral. Florent Balmont est venu le provoquer pendant tout le match. Les arbitres devraient mieux surveiller certains joueurs. » Une telle tirade en public pour protéger son joueur et des remontrances en privés.
Mais n’est pas Mourinho ou Ancelotti qui veut. Laurent Blanc l’a encore appris à ses dépends mardi soir. Si le PSG est encore perfectible et doit encore progresser dans l’animation offensive, son entraineur devrait en faire autant dans sa communication.