Club
Zemmour « C’est le terminus des prétentieux », « la revanche ironique du droit du sol sur le droit du fric »
Après l’élimination du Paris Saint-Germain en quart de finale de Ligue des Champions, de nombreux journalistes et « spécialistes » donnent leur analyse. Cette fois, c’est Eric Zemmour, plutôt un journaliste politique, qui s’exprime sur RTL avec son style si particulier.
« C’est le terminus des prétentieux, le retour à la maison mère des gugusses de Montauban, les gugusses les mieux payés du monde, des gugusses de tous les pays du monde. Avec Zlatan Ibrahimovic en tête de gondole des gugusses, qui confond le football avec le kung fu. Zlatan arrogant avec les faibles du championnat de France et minable avec les grandes équipes.
Zlatan avait dit avec humilité que l’histoire du PSG commençait avec lui, sauf que le PSG, sans Zlatan, avait atteint les demi-finales de la coupe d’Europe Il est l’arbre qui ne cache pas la forêt : tous les autres sont à mettre dans le premier autocar pour Montauban.
Le PSG, c’est la revanche ironique du droit du sol contre le droit du fric. Jadis, nos équipes perdaient en finale ou même avant, en général contre des Allemands. Mais on les aimait quand même. On n’avait pas de titre, mais on avait l’émotion, l’affection, l’incarnation, l’identification. Avec le PSG c’est perdant-perdant : on ne les aime pas et ils ne gagnent pas ».
Leur propriétaire qatarien a dépensé 500 millions d’euros en quatre ans. Tout s’achète et tout se vend tel était leur créneau, leur foi, leur idéal. 500 millions, c’est très cher payé le titre de champion de France. Nasser Al-Khelaïfi devrait peut-être envisager lui aussi le retour à la maison-mère.
Lui aussi a fait les mauvais choix, pris les mauvais paris, engagé les mauvaises personnes. Lui aussi paye le pêché suprême d’arrogance. Une Tour Eiffel comme un puits de pétrole, il ignorait que c’était un puits sans fond.
La chronique dans laquelle Zemmour nous fait part de son point de vue s’appelle « On n’est pas forcément d’accord » et on comprend bien pourquoi. Loin de faire une analyse de football, il envoie juste les clichés et la haine habituelle que reçoit le PSG d’une certaine partie des amateurs de football français.
On peut le rejoindre sur le fait que Paris déçu mardi soir, que les joueurs étaient loin d’afficher un bon niveau, Zlatan Ibrahimovic a certainement montré les limites de son apport au PSG.
Mais on peut se demander d’où il peut sortir « on ne les aime pas ». Il n’aime pas le PSG, très bien, mais il n’est pas obligé d’inclure globalement la population, les supporters français. Eux-même qui remplissent le stade de leur équipe quand Paris se déplace, qui espèrent que le PSG ira loin pour sauver l’indice UEFA de la France que les Parisiens tiennent presque seuls.
On peut se demander aussi pourquoi il parle de droit du sol ou du fric. Un problème avec l’investissement étranger peut-être? Un argument bizarrement choisi quand Paris se fait éliminer par Manchester City, un club dans une situation financière similaire. Peut-être préfère-t-il des clubs de Ligue 1 sans grande ambition?
Et son tacle à Nasser Al-Khelaïfi semble très injustifié. C’est facile de balancer ainsi que les choses sont mal faites sans donner de détails. Aussi faut-il lui rappeler que les 500 millions dépensés ne sont pas pour un seul titre de champion de France?
Depuis 2011, le PSG a gagné 4 titres en Ligue 1, 3 Trophée des Champions, 2 Coupe de la Ligue et 1 Coupe de France, cette dernière ayant marqué un quadruplé national historique. Sans oublier le développement du club, de son image. Le PSG a gagné en visibilité, ce qui profite aussi à la Ligue 1.
Sans oublier que le projet est loin d’être terminé. Partir maintenant n’aurait aucun sens. Le fait de le suggérer montre d’ailleurs un bel état d’esprit, celui de l’abandon. Nous le laisserons à Zemmour, qu’il peut bien garder avec sa rancœur, les dirigeants du PSG vont continuer avec leur projet et nous n’arrêterons pas de rêver plus grand.
