Ligue 1

Ligue 1 – Le Graët « Il ne faut pas que les clubs se vendent à n’importe qui…Il faudrait une loi

par
NicolasB
le 28 octobre 2016 à 14:12

Alors que l’Olympique de Marseille vient d’être racheté par Frank McCourt, riche homme d’affaires américain, Le Figaro a interrogé Noël Le Graët, président de la FFF (Fédération Française de Football). L’occasion notamment d’évoqué l’arrivée des investisseurs étrangers dans le football français. Et il est loin d’être pour.

« L’évolution du football me plaît? Pas toute l’évolution. Il y a des choses que l’on subit. Personnellement, je ne suis pas favorable à ce que nos clubs français soient achetés à 100 % par des investisseurs étrangers. Je trouverais catastrophique si demain tout le monde se bat pour trouver un investisseur qui n’apporte pas toutes les garanties nécessaires pour assurer la pérennité d’un club. Dans le sport français, les collectivités paient beaucoup de choses.

Des Qataris à Paris, des Américains à Marseille, c’est inquiétant?
Si ce sont des bons repreneurs… Il ne faut pas que les clubs se vendent à n’importe qui. Je pense que l’on peut intéresser davantage de sociétés françaises ou européennes.

Quelle solution? Il faudrait une loi. J’ai essayé d’en discuter. Mais on n’est pas prêt…

Quel type de loi? Comme le système allemand. C’est-à-dire qu’aucun club français ne pourrait être repris en totalité par un investisseur étranger. Je milite pour ça. C’est ce que j’aimerais. Après, entre le rêve et la réalité (il soupire)…

(…) Il y a deux, trois grosses entreprises françaises dans le foot, il devrait y en avoir d’autres. Il y a des gens qui font ça sérieusement. Le groupe Pinault à Rennes par exemple. Il y a d’autres Pinault en France qui pourrait être propriétaires de clubs. »

Bien sûr, il serait aussi intéressant de voir des groupes français investir dans le football de l’Hexagone. Mais fermer la porte aux étrangers ne semble pas forcément être une très bonne idée. Avec le respect que l’on peut avoir pour le Stade Rennais et le groupe Pinault, ce n’est pas vraiment un club impressionnant ou qui fait rayonner le football français. Le club breton n’a même pas remporté un titre depuis 1971 (Coupe de France). Certes, les titres ne font pas tout. Mais on ne voit sur quel aspect Rennes brille particulièrement.

Quand voit la dérive que vivait l’OM, on peut se dire qu’il est bien qu’il y ait un investisseur prêt à essayer de sauver le navire. Certainement qu’il aurait accepté qu’un groupe français le fasse, mais il faut quelqu’un qui soit prêt à investir des sommes intéressantes. Ce qui est très difficile à trouver. Bien sûr, il y a aussi investisseurs étrangers qui viennent et n’apportent pas grand chose.

Si l’on veut que le football français rattrape son grand retard sur les grands championnats européens, il faudrait certainement se concentrer sur le sérieux du projet de l’investisseur plutôt que sa nationalité.

Plus loin dans l’interview, Le Gräel cite l’Olympique Lyonnais et le président Jean-Michel Aulas comme exemple à suivre:

« Le chef d’entreprise qu’est Jean-Michel Aulas a réussi. Il fait peut-être un peu trop de tweets de temps en temps (sourire). Il a réussi en étant associé à une autre belle entreprise (les Chinois d’IDG Capital Partners, NDLR) qu’il va faire entrer à hauteur de 20 % dans son capital, il a construit son stade. C’est l’exemple du Bayern qu’il est en train de faire. Il faut du temps, mais c’est brillant. Je reste persuadé qu’en Province, et même à Paris, la clientèle s’étale sur un rayon de 50 km. Partout, il y a des superbes entreprises françaises. Et ce sont celles-là qui devraient être propriétaires des clubs. Pas d’autres. Il y a un mouvement à créer. C’est compliqué, mais pas impossible. »

Mais il a fallu du temps et des bases solides. Ce que tous les clubs n’ont pas. Et la Ligue 1 aura largement le temps d’être distancée avant d’arriver à avoir plusieurs équipes de haut niveau qui suivent ce modèle. Et tant que personne en France ne sera disposé à faire un vrai effort, il sera compliqué de grandir sans se tourner vers l’extérieur.

Publicités