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Autour du PSG

Ligue 1 – Canal+ rend ses droits de diffusion à la LFP et demande un nouvel appel d’offres

Maxime Saada, Président du directoire de Canal+, a annoncé lors d’une interview au Figaro que sa chaîne va rendre ses deux diffusions de matchs de Ligue 1 (samedi soir et dimanche après-midi). Pour lui, la Ligue doit relancer un nouvel appel d’offres et réformer la Ligue 1.  Cette fois-ci le football français est dos au mur. Après le fiasco Mediapro qui continue pourtant de diffuser gratuitement les matchs de Ligue 1 (moyennant un abonnement), c’est au tour de Canal d’assombrir un peu plus le ciel des clubs de l’hexagone. Dans une interview accordée au journal Le Figaro, le patron de Canal+ fait le bilan de sa longue réflexion depuis la mi-décembre. Et son constat est sans appel :

« Nous sommes arrivés à la conclusion côté Canal + qu’il était dans l’intérêt pour toutes les parties prenantes de passer par un appel d’offres. Nous avons donc adressé un courrier à la LFP pour lui indiquer la restitution du lot 3 que beIN Sports nous a sous-licencié. »

Un problème juridique et des relations rafraichies. 

Pourtant, Maxime Saada avait dès le mois de décembre évoqué une possible négociation de gré à gré. Le retournement de situation a de quoi surprendre. D’autant que Canal venait d’acquérir les droits de diffusion du match PSG-OM lors du Trophée des Champions. Mais il faut croire que cette acquisition est l’arbre qui cache la forêt. En effet, les relations entre les deux institutions majeures du football français (Canal+ est le diffuseur historique de la L1 depuis 1984) sont au plus bas.

« Il existe perte de confiance entre Canal+ et les responsables du football français. Nous n’avons pas été traités correctement ces dernières années. Nous n’oublions ni le report des matchs par la LFP sans concertation lors du mouvement ‘gilets jaunes’, ni l’argent supplémentaire demandé pour décaler le coup d’envoi du match du dimanche soir de 15 minutes, et encore moins les réjouissances de nombreux présidents lorsque Canal+ est rentré bredouille de l’appel d’offres de 2018. »

Même s’il entrevoit un réchauffement des relations dans le futur en précisant que « Vincent Labrune n’y est pour rien. Il est d’ailleurs probablement l’un des seuls à pouvoir restaurer la confiance. » le constat est amère. Canal+ n’a pas apprécié le dernier appel d’offre et elle le

fait savoir. Enfin, juridiquement, une telle négociations serait fragile. Il argue que « Tout accord de gré à gré serait juridiquement contestable d’un point de vue concurrentiel car il serait contraire au code du sport. Il ne peut y avoir de gré à gré qu’en cas d’appel d’offres infructueux. Or il n’y en a pas eu.« . Et c’est vrai. Même si le problème est avant tout économique. 

L’enjeu économique et l’opportunité de récupérer une Ligue 1 à moitié prix. 

Qu’il est loin le temps où les Présidents de club se congratulaient d’avoir atteint (enfin) le milliard d’euros. Un rêve de courte durée. Metz-Strasbourg ne vaut pas 1 milliard. Dans un championnat où les attractions phares se nomment le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille et l’Olympique Lyonnais, la rentabilité est difficilement atteignable. Et Maxime Saada vient confirmer que le cas de Mediapro est loin d’être isolé, qualifiant la Ligue 1 de « championnat subventionné ».

« Nous pensons que la Ligue 1 est subventionnée depuis de nombreuses années. Aucun diffuseur n’a réussi à la rentabiliser.

Maxime Saada during a MotoGP Press Conference to announce Canal+ as new diffuser of MotoGP on February 15, 2019 in Paris, France. (Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport)

Elle est même doublement subventionnée puisqu’un club comme le PSG, qui représente incontestablement une partie substantielle de la valeur intrinsèque de la Ligue 1, investit à perte.

« Le produit L1 a été dégradé dans l’absolu. »

Un produit à perte pour les opérateurs télévisuel donc. Mais également un produit fortement dégradé aujourd’hui. Et pour cause : le Covid a vidé les stades, Mediapro a fait faux bond à la Ligue et les clubs sont dans le besoin. Un tableau triste de notre football lui offrant une valeur bien en-deçà de qu’il pouvait être en 2018 au sortir d’une grande saison de l’AS Monaco faisant miroiter un championnat plus concurrentiel. Le produit L1 a été dégradé dans l’absolu. La diffusion sur Téléfoot a fortement réduit l’exposition de la compétition. Par ailleurs, l’arrivée de Mediapro a contribué à la croissance exponentielle du piratage.

Pire encore, « la valeur de la Ligue 1 a également baissé pour Canal+. Suite à l’appel d’offres de mai 2018, nous nous sommes adaptés ». Comprenez : Canal+ n’a pas perdu d’abonnés depuis mai 2018. Mieux, il a réorienté les besoins de sa chaîne et n’a plus besoin de la L1. 

Canal+ en position de force. 

La critique constructive est celle qui mérite d’être entendue. Au-delà d’un constat que l’on ne peut que partager, il relance un vieux débat : la L1 à 18.

« Il y a un problème structurel d’attractivité pour la Ligue 1. PSG-OM de ce soir est le type de match qui attire nos abonnés … malheureusement, on ne peut pas en dire autant de toutes les affiches. Bien sûr, on ne peut pas avoir que des clasicos à l’antenne. Ce ne serait même pas souhaitable. Mais le football français peut-il encore supporter un système à plus de 40 clubs professionnels, dont 20 en Ligue 1 ? »

Une question évidemment pertinente. Le problème ne réside pas dans les matchs des grands clubs disposant d’une base de supporters importantes. Mais bien dans l’intérêt d’un Nîmes-Lorient ou de voir des clubs comme l’ESTAC faire l’ascenseur chaque année. Encore que, Troyes vient d’être racheté par le City Football Club avec pour ambition de s’installer régulièrement en Ligue 1. Maxime Saada prend même exemple sur le Top 14, « un championnat plus homogène et attractif ». Vers un final 8 en Ligue 1 ? 

Une volonté d’en finir avec le scandale Mediapro. 

Autre point anormal pour Canal : la diffusion gratuite des matchs par Mediapro. Une fois de plus, son constat est implacable. Comment justifier le fait que le 5e championnat au coefficient UEFA autorise la diffusion gratuite de son produit à une chaîne qui continue pourtant d’enregistrer des abonnements ?

En solution alternative, Maxime Saada propose la mise en place d’une offre dite Pay Per View (paiement au match). Chaque supporter paierait alors pour voir le match de son équipe. Un droit d’entrée unique dont la très large partie des recettes seraient reversées aux clubs. Une « solution technique universelle qui permettra à tous les Français, abonnés ou non à Canal+, pour suivre les matches en Pay Per View . Bien sûr, Canal+ reverserait l’essentiel des recettes à la LFP, et donc aux clubs. »

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2 Comments

  1. Blint

    13 janvier 2021 at 04:31

    il a raison… mais quel beau bordel

    • ben8

      13 janvier 2021 at 05:39

      De ouf, je comprend leurs position, mais ils mettent clairement le Foot Français en péril. Quand tu lis son itw, on dirais le président de la ligue qui parle, seulement il a pas totalement tord. Une ligue 1 a 18 ou 16, se serait peut être une solution depuis le temps qu’on en parle. Quoi qu’il en soit, ça pue de ouf. Téléfoot qui retransmet sans payer, C+ qui payait mais retransmettait quasiment rien qui rend ses droits … Il reste BeIn qui pourrait continuer a retransmettre, mais a ce que j’ai compris ils sont liés a C+ …

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