Les cadres du PSG auraient demandé à Emery de revenir à un jeu de possession, selon L’Equipe

La semaine qui vient de s’écouler aura été très positive en termes de points mais aussi de jeu. Face à Ludogorets mais surtout face à Bordeaux, le Paris Saint-Germain a su s’imposer avec la manière. Les observateurs du football ont remarqué que cette belle période correspond au retour du trio Matuidi-Thiago Motta-Verratti. De là à dire qu’Emery marche sur les pas de Blanc, il n’y a qu’un pas que les détracteurs de l’Espagnol franchisse allègrement. Dans son édition du jour, L’Équipe affirme que ce choix du coach vient d’une discussion avec ses cadres.

« Lundi dernier, lors d’une réunion, les cadres parisiens ont fait part de leurs interrogationssur le style de jeu prôné par Unai Emery. Le technicien leur a répondu. Ce fut intense. Ce n’est pas le système en 4-3-3, mis en place, qui est en cause mais bien la manière dont le staff souhaite voir évoluer son équipe. Thiago Silva prend la parole le premier et insiste sur la nécessité de revenir à davantage de possession, « un jeu que l’on sait faire ».

Tour à tour, d’autres cadres vont prendre la parole. Notamment Thiago Motta, Maxwell, Javier Pastore ou Blaise Matuidi. Leur discours est le même : pas question d’un retour en arrière mais Paris a ses repères dans un jeu avec davantage de possession et donc de maîtrise. « Nous avons besoin d’avoir le ballon, nous ne sommes pas une équipe de contre », est la phrase la plus souvent entendue. Chacune des prises de parole est ponctuée d’une intervention d’Emery.

Face à ses cadres, l’entraîneur ne veut pas perdre la main. La discussion n’aboutit pas à une conclusion définitive. « Cette réunion, c’était une manière pour les cadres de reprendre la main », glisse-t-on en interne. Les jours d’après, Emery apparaît davantage en retrait. Le groupe sait à cet instant que la semaine à venir sera déterminante sur la suite de la saison. « Si on perd, ça peut être le feu », lâche alors un joueur. (…) Et maintenant ? Le PSG va-t-il renouer durablement en C1 ou en L1 avec un style de jeu davantage basé sur la possession ? Difficile d’imaginer Emery se renier. Il ne l’a jamais fait ces dernières années. Et les joueurs savent, depuis la réception d’Arsenal, que le style de jeu de l’Espagnol peut être efficient en C1. Mais le technicien sait qu’il va devoir trouver un équilibre pour satisfaire son vestiaire. »

Difficile de savoir à quel point ces retours de vestiaire sont à prendre au sérieux. Le quotidien sportif a montré à de nombreuses reprises sa propension soit à exagérer des faits soit à inventer des histoires. Cela étant dit le dialogue est une donnée essentielle dans un groupe et cette réunion a sûrement eu lieu.

Le fait que les joueurs sollicitent le coach pour évoluer dans un système dans lequel ils auront plus de repères n’a rien d’infamant. Le groupe était à la recherche de confiance et même si à travers de nombreuses interviews chaque joueur nous explique que tout va bien, le fait de lire les médias et d’avoir perdu déjà 2 matchs cette saison n’est pas de nature à les rassurer.

Ainsi les cadres ont pris la parole et exposé leur volonté à quelques heures du match de Ligue des Champions. Emery avait deux possibilités, camper sur ses positions ou accéder à certaines de leurs demandes.

Le débat sur la possession est pourtant un faux débat. Emery n’a jamais dit qu’il ne voulait pas que son équipe ait le ballon. Ses principes de jeu sont simples, lorsque son équipe à la balle il veut qu’elle se projette rapidement vers l’avant, il souhaite donc de la verticalité dans l’animation de l’équipe. Une fois que l’adversaire a le ballon, c’est toute l’équipe qui doit effectuer un pressing haut de manière à contre attaquer derrière. Mais réduire son projet de jeu à une équipe de contre attaque revient à avoir une vision peu exhaustive du travail de l’Espagnol.

Le quotidien sportif dit du groupe qu’il a cherché à reprendre la main, une autre belle façon de dénigrer Emery. Va-t-on avoir à nouveau le droit au fameux « Emery n’a pas la main sur son équipe, ils sont en autogestion »?

Sur les deux derniers matchs très peu de recrues ont pris place dans le 11 de départ, mais la question est si les joueurs alignés sont bons, pourquoi les laisser sur le banc ?

On voit mal Emery se désavouer, le travail qu’il effectue au quotidien se voit de plus en plus sur le terrain, le PSG est rapide, harcèle ses adversaires mais il lui manque de la constance, de la régularité. Une fois que son équipe aura atteint sa plénitude, le technicien espagnol pourra peut être souffler même si à Paris la vie d’un entraîneur est rarement un fleuve tranquille.

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