Cavani sur le banc en Ligue 1, Roger-Petit y voir une recherche d’humiliation

Depuis plusieurs matchs, Lucas Moura a pris la place de titulaire d’Edinson Cavani au Paris Saint-Germain. Bruno Roger-Petit, grand défenseur du Matador, s’en est insurgé une nouvelle fois sur son blog.

« On s’étonne de la gestion du cas Cavani par Laurent Blanc. Et d’une, parce que les remarques sur le manque de savoir-vivre de l’uruguayen paraissent voisiner avec le deux-poids deux mesures si l’on rapporte son comportement à celui d’Ibrahimovic, l’homme des parties de chasse à l’élan en Suède. 

Et de deux, parce que l’on parle d’un joueur qui vaut 68 millions d’euros, international de grande classe, et qui, par le passé, a servi le PSG plus qu’il ne l’a desservi. Bref, il y a de quoi ne pas en croire ses yeux. Cavani sur le banc face aux Verts de Saint-Etienne (0-2), c’était une image terrible. Comme si on cherchait à humilier le joueur, au-delà du raisonnable.

Faut-il rappeler ici que sans son but égalisateur contre Chelsea, l’an passé, en Ligue des Champions, l’exploit n’aurait pas été au rendez-vous ? Et rappeler aussi qu’Ibra, le grand Ibra, n’avait pas marqué cette légende de son empreinte, expulsé bêtement qu’il avait été du match retour après quelques minutes de jeu ?

Même les critiques les plus féroces de Cavani en conviennent : contempler le mal-être perceptible d’un joueur clé du PSG à la veille des rendez-vous cruciaux de Ligue des Champions, c’est un gros problème pour le club. Le banc, encore le banc, toujours le banc en Ligue 1, est-ce la bonne solution ? S’il s’agit de stimuler un égo, une fois ou deux, cela passe. Mais au-delà ?

Et Lucas, est-il si brillant que cela à la même place ? Combien de buts inscrits depuis qu’il joue en Ligue 1 à la place de Cavani ? Et de passes décisives ? Un but et une passe décisive contre Angers depuis la reprise de janvier. Voilà pour le bilan Lucas à la place de Cavani. »

Comme d’habitude, Ibrahimovic est évoqué au moment de défendre Cavani, bien qu’il s’agisse d’un duel entre Lucas et l’Uruguayen. Pour revenir aux matchs contre Chelsea l’an dernier, Zlatan a été expulsé plus injustement que « bêtement », ce qui est une différence notable.

Ensuite, il est vrai que Cavani a mis un but au match aller. Mais, outre le fait qu’il est impossible de dire que sans cette tête le PSG ne serait pas passé, faut-il oublier pour autant les occasions ratées? Au match retour notamment, s’il avait réussi son 1 vs 1 face à Courtois, peut-être Paris n’aurait pas eu besoin de prolongations. Et ses loupés l’année précédentes en quart de finale ont coûté encore plus cher.

Aussi, peut-être faut-il comprendre qu’il ne s’agit pas simplement de piquer un ego, mais de mettre la meilleure équipe possible. Laurent Blanc a répété plusieurs fois qu’il aime le trio Lucas – Ibrahimovic – Di Maria. Et, si l’on passe un peu au-dessus du simple constat des chiffres, on peut admettre que le Brésilien apporte plus en ce moment que Cavani quand il est sur le terrain.

Pendant que l’Uruguayen ne semble plus capable de faire de différence et multiplie les passes en retrait et dribbles manqués, Lucas arrive à combiner, avec Di Maria, Ibrahimovic et Aurier notamment. C’est d’ailleurs une belle passe dans la profondeur de ce dernier qui permet l’ouverture du score à Saint-Etienne. Une passe, avouons-le, que l’on imagine pas vraiment que le Matador puisse réussir.

Il a des qualités de bien sûr. Mais c’est quand il est en forme et en confiance. Alors on lui pardonne de ralentir un peu jeu parfois, puisqu’au final il met des buts, ce qui est essentiel pour gagner. Seulement, en ce moment il n’y arrive pas. Alors c’est Lucas qui joue, puisqu’il apporte dans le jeu et amène des occasions. Et du haut de ses 23 ans, il laisse espérer un avenir encore meilleur, une perspective que Cavani a du mal à offrir.

Bien sûr que le voir ainsi est un problème. Dans toutes les équipes, voir un joueur en méforme est un soucis. Et tout le monde souhaite voir un déclic, qu’il retrouve son meilleur niveau et offre une belle concurrence à Lucas. Et pour se montrer, Cavani a joué une fois par semaine en tant que titulaire et ce dans les matchs de coupes, où Paris peut être éliminé d’un coup alors que la Ligue 1 est presque pliée. Il y a certainement pire comme « humiliation ».

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