Da Cruz détaille la méthode Campos : Anticipation, exigence, analyse fine

par
Arthur
le 23 juin 2022 à 00:30

Fernando Da Cruz, ex-manageur général du centre de formation de Lille, s’est exprimé dans Le Parisien, sur la méthode Luis Campos qu’il a bien connus dans le nord. Il évoque l’exigence du Portugais, mais aussi le fait que rien n’est laissé au hasard. Il évacue les problèmes d’ordre affectif pour penser à l’efficacité. C’est très rigoureux comme méthode, Quand il n’est pas sur place, il ne laisse aucun vide puisqu’il anticipe tout.

Da Cruz « Ils effectuaient une rotation tous les deux mois à la demande de Luis pour affiner l’œil et les rapports »

« À Lille, il y avait une personne sur l’Afrique, une autre sur l’Amérique du Sud. L’Europe était découpée en plusieurs secteurs. Les recruteurs n’étaient pas affectés tout le temps à la même région pour autant, ils effectuaient une rotation tous les deux mois à la demande de Luis pour affiner l’œil et les rapports. C’était bien rodé. Il y avait une classification des joueurs par niveau A, B, C ou D parfois, pour chaque poste.

Da Cruz « Luis demande une grande disponibilité, il est très exigeant »

Même quand il n’est pas là, on sent sa présence. Au-delà du recrutement, il a posé les bases pour faire du Losc un club de très haut niveau en termes d’organisation. Le joueur n’avait qu’à penser aux entraînements et aux matchs. Tout était anticipé. L’exigence le caractérise. Il nous arrivait d’échanger à 2 ou 3 heures du matin par WhatsApp, à cause du décalage horaire, parce qu’il était à l’étranger, mais ça ne me choquait pas. Luis demande une grande disponibilité, il est très exigeant. Il a cette capacité à regarder, à prendre du recul pour analyser. Mais, une fois qu’il a décidé, ce n’est pas pour revenir en arrière. »

Toutes les voix s’accordent à dire que Luis Campos est un homme exigeant. Il a la victoire comme objectif et pour cela, il cherche dans les détails. Il n’hésite pas à évincer, recruter, malin et surtout, il ne part pas du club pour affaires, sans avoir tout anticipé. Il est parfois là, sans être là. On pourrait dire que c’est un chef d’orchestre, dur, exigeant, mais qui sait se montrer disponible. Depuis longtemps, il a décidé de mettre de côté l’affectif dans sa méthode.

Cela l’empêche de prendre les décisions qui sont essentielles et qui enferment un club dans une sorte de linéarité. Au PSG, des cadres ont déçu et pourtant, l’ancien binôme Leonardo/Pochettino n’a jamais tenté de bousculer la hiérarchie. Cela ne marche pas ? On continue. C’est tout l’inverse avec Campos. Il arrive avec un œil neuf et s’il estime que Presnel Kimpembe (c’est un exemple) doit s’asseoir sur le banc ou partir, il n’aura aucune peine à pousser en ce sens.

Pareil pour les autres secteurs de jeu. Pour que tout s’imbrique bien, il faut de la cohérence. Untel n’est pas adapté ? Campos cherche un profil qui ira mieux. Autre exemple. Il sait que Lionel Messi a toutes ses chances d’être l’un des titulaires. Il n’ira pas lui mettre une concurrence mettant en péril le statut.

Par contre, il y aura un joueur capable de le remplacer et qui acceptera ce rôle. Dans l’idéal évidemment, mais Campos sait où il veut aller, sait qu’il ne faut pas avoir 24 titulaires en puissance. Pour Campos, le plus important, c’est de gagner, pour cela, il faut créer une bulle et un esprit d’équipe. On ne devrait pas revoir le PSG jouant que sur Mbappé ou encore qui ne se remet pas en question. Avec Campos, les choses devraient changer. On jugera à la fin de la réussite ou non de son passage.

Publicités