Dézèque «Unai Emery doit revêtir le costume de maître d’école»

Presnel Kimpembe qui a pourtant réalisé un excellent début de saison avec le Paris Saint-Germain n’a plus disputé une minute de jeu depuis plusieurs matchs. La cause est une sanction émise par son entraîneur, Unai Emery. Le défenseur parisien aurait utilité son téléphone avant un match, une attitude dilettante que n’aurait pas apprécié son coach. Le journaliste de France Bleu Romain Dézèque s’est exprimé à ce sujet sur les ondes de la radio. 

« Visiblement Unai Emery doit revêtir le costume de maître d’école avec une règle pour taper sur les doigts de ses joueurs. Le Basque n’aurait pas aimé le comportement de Kimpembe qui aurait discuté au téléphone seulement quelques minutes avant un match. Certain diront que c’est un détail, qu’il n’y a pas lieu de polémiquer. Mais cela traduit tout de même quelque chose, qu’Unai Emery doit reprendre un groupe trop habitué à son confort.

Sous Laurent Blanc, les joueurs s’auto-géraient la plupart du temps avec comme « dirlos » Thiago Silva et Zlatan. Celui qui préparait les entraînement et qui rouspétait de temps en temps, c’était bien Jean-Louis Gasset, l’homme à tout-faire de Laurent Blanc. Je ne remet pas en cause ce management, il a fonctionné. Seulement là c’est différent. Emery c’est une autre catégorie, celle des grands d’Europe, avec une approche tactique, technique et philosophique du football et une exigence accrue.

Il suffit de lire ses interviews. Terminé la gestion à la française où l’on préserve beaucoup les joueurs, où l’on n’ose pas trop les bousculer. Là avec Emery, ça déménage. Les entraînements sont longs, qu’a cela ne plaise à Di Maria. Les égos sont mis de côté et plus question de se satisfaire d’un titre national. Pour cela, il faut faire beaucoup d’efforts, sur le terrain et en dehors. Ce coach a un projet et tout le monde doit le suivre, les tauliers comme les seconds couteaux. Avec ses idées il a réussi de grandes choses, remporter 3 Ligue Europa, il fallait le faire avec son effectif à Séville. Une Ligue Europa, dois-je le rappeler, que seuls méprisent les Français. Alors chers, très chers élèves, écoutez le professeur, il a surement beaucoup de choses à vous apprendre.« 

Le changement a été brutal pour certains joueurs, mais il fallait ce changement pour qu’il y ait une progression. L’auto-gestion de l’ère Laurent Blanc a eu ses limites, cela s’est notamment vu avec le cas Aurier ou sur le plan sportif, puisque arrivé en quart de finale de Ligue des Champions le PSG montrait clairement ses limites physiques et tactiques.

Pour passer un cap il fallait faire venir un entraîneur comme Unai Emery, pour créer un véritable collectif et que les joueurs deviennent des « guerriers ». Ces différents incidents montrent qu’il y avait une réelle liberté lorsque cette équipe était dirigée par Laurent Blanc et certains joueurs comme Marco Verratti ou Di Maria ne semblent pas accepter ce changement. Mais, cela se passe pareil dans les grands clubs européens, pour gagner il faut de la rigueur et se donner toujours à 100%.

Le problème c’est que lorsqu’un joueur arrive dans un grand club, il intègre tout un milieu déjà bien organisé, et avec énormément de règles. A Paris il semblerait que ce soit l’inverse qui se produisait. Unai Emery est arrivée dans un club de vacances où chacun faisait ce qu’il voulait. Il est donc difficile d’imposer à certains cadres qui avaient une totale liberté lors des saisons précédentes, des règles strictes. L’adaptation sera donc compliquée, il y aura certainement des clashs et d’autres problèmes similaires, mais si ce club veut s’inscrire parmi les plus grands il faut qu’il y ait une rigueur et une réelle organisation qui se mette en place.