Fernandez « Emery, c’est un winner…il se heurte à la culture française »

Depuis son arrivée au Paris Saint-Germain cet été, l’entraîneur Unai Emery est un sujet de débats récurrent entre les « spécialistes » et parmi les supporters. Si presque tous étaient optimistes au début, on voit de plus en plus de critiques. Luis Fernandez, ancien joueur et entraîneur parisien, a été interrogé par Le Matin au sujet de ces nombreux discussions et déclarations.

« Il faut arrêter de parler. Dans le football, tu as des winners et des losers. Lui, c’est un winner. Un entraîneur qui gagne trois Coupes d’Europe de suite avec Séville, on ne peut pas le critiquer. Par contre les joueurs, eux, cela fait 3-4 ans qu’ils sont là, il y avait un objectif en Ligue des champions, à eux de faire les efforts.

Unai, qui demande quelque chose d’autre part rapport à Laurent Blanc, se heurte à la culture française – j’ai déjà eu l’occasion de le lui dire. En Espagne, il y a une exigence dans le travail. Ici, on a une certaine négligence. Au PSG, à force de dominer, on a peut-être moins bossé. Et puis Paris, tu sais, c’est une ville où tu peux sortir, une belle capitale, tentatrice. »

Le problème d’Emery c’est que les observateurs oublient d’être patients. Avec sa venue il y avait des promesses de pressing, d’intensité et de spectacle. Seulement, il faut du temps pour que tout cela se mette en place. Et même si certains pensent que 3 mois c’est une longue période, c’est en fait assez peu pour changer un peu de philosophie et de méthodes. Surtout qu’il y a eu des retours éparpillés en début de saison. Et déjà 2 trêves internationales.

Comme le souligne Fernandez, les méthodes d’Emery surprennent beaucoup en France. Bizarrement, ce qui n’est pas habituel est ici vite associé du négatif. Comme si le football français rayonnait et était un exemple en Europe. Comme si gagner 3 Europa League de suite avec le FC Séville n’était rien.

L’autre problème d’Emery est qu’il est comparé à la 3e saison de Laurent Blanc au PSG. C’est-à-dire celle faite avec tous les éléments qui ont eu le temps de se mettre en place. Et c’était aussi l’une des meilleures années de la carrière de Zlatan Ibrahimovic. De quoi rattraper des situations compliquées et des prestations collectives décevantes. Il est regrettable de voir le peu de « spécialistes » et supporters penser à comparer les premiers mois d’Emery avec les premiers d’Ancelotti et de Blanc.

Maintenant, il faut bien avouer qu’il y a des choses décevantes pour le moment. Il y a des explications, certes, mais on attend un peu mieux. Notamment parce que le PSG se doit de gagner de nombreux matchs afin de pouvoir atteindre ses objectifs. Une chose soulignée par Emery en conférence de presse: le temps est important dans le football, mais il n’en dispose que de peu.

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