Franck Le Gall, médecin de l’Equipe de France, évoque les calendriers trop chargés

En marge de la sortie de son libre « Traumatologie du football & Return to play« , Franck Le Gall, médecin de l’Equipe de France depuis 2012, a répondu à plusieurs questions du journal Le Parisien. L’occasion d’évoquer les critiques et inquiétudes vis-à-vis du calendrier cette saison, avec des joueurs qui n’ont plus le temps de souffler (la phase de groupes de la Ligue des Champions jouée en moins de temps, 3 matchs dans les trêves internationales, etc).

« Si je partage l’inquiétude des entraîneurs ?

Inquiétant, est-ce le bon mot? C’est préoccupant. A priori les calendriers ne vont pas s’alléger. Des tours de Coupe de France, notamment, ont été reportés à 2021. Pour la première fois, trois matchs étaient au programme des Bleus en octobre, puis en novembre. Ce sera encore le cas en mars. J’attends de vraies statistiques, mais on a l’impression qu’il y a eu davantage de blessures depuis la reprise des championnats et des coupes européennes.

Le Gall « il y a aussi une usure psychologique. »

Si je redoute des blessures à répétition d’ici à l’Euro 2021 ?

Avant chaque compétition, il y a de la casse et des joueurs sont écartés sur blessure. A charge pour les staffs de trouver le juste milieu, la meilleure combinaison entre les doses de travail, les moyens de récupération et les temps de jeu. Toute une prévention doit être mise en place. Là, on évoque simplement le physique, mais il y a aussi une usure psychologique qui s’exerce à un moment ou à un autre. »

Si les journalistes tentent parfois d’appeler les clubs à ne pas se plaindre, puisque c’est déjà important et agréable de pouvoir jouer, c’est bien de voir cet expert rappeler l’essentiel. C’est clairement une période difficile à gérer pour les joueurs et les clubs. Pour les sélections nationales aussi, mais elles ont les joueurs bien moins souvent que les clubs. Lesquels ont déjà des échéances très importantes presque toutes les semaines.

Il est difficile de trouver du temps pour permettre aux joueurs de souffler. Cela alors qu’ils ont connu une année particulière avec une préparation physique moins maîtrisée. Voire inexistante pour le PSG. A cela s’ajoute, comme le souligne justement Le Gall, la fatigue psychologique. Non seulement à cause de l’enchaînement des matchs, mais aussi à cause du contexte qui est pesant pour tout le monde. On comprend l’envie de mener les compétitions à terme. Il est tout de même dommage de ne pas laisser un peu plus de gestion pour les joueurs. La phase de groupes européenne aurait pu être étalée par exemple, avec des 8es de finale qui sont de toute façon joués en février et mars.

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