Une loi liberticide anti hooligans et ultras adoptée par l’Assemblée Nationale qualifiée de «liberticide» selon ADAJIS

Afin de renforcer la lutte contre l’hooliganisme, une loi présentée par le député de la première circonscription de l’Yonne, Guillaume Larrivé a été adoptée à l’Assemblée nationale ce jeudi 4 Février.

Cette loi prévoit la légalisation du fichage des supporteurs et la création d’une billetterie nominative, ce qui permettrait selon le député du parti Les Républicains d’augmenter la sécurité dans les stades à l’aube du début du Championnat d’Europe des Nations qui se déroulera sur le sol français cet été.

Suite à l’adoption de cette loi dans l’indifférence générale française, pays des droits de l’Homme et du Citoyen, l’Association de Défense et d’Assistance Juridique des Intérêts des Supporters (ADAJIS) a lancé une pétition afin d’être reçue à l’Elysée par le Président de la République pour défendre leurs droits face à celle loi qu’elle qualifie de « liberticide ».

Un sociologue spécialiste des supporteurs, Nicolas Hourcade, voit dans l’adoption de cette loi l’influence du club de la capitale qui chercherait à trier son public afin de «nettoyer» ses tribunes d’individus jugés violents, racistes ou homophobes.

Le sociologue dénonce cette loi dans une tribune publiée sur le site internet humanite.fr : « Il faut savoir qu’il n’y a qu’un seul club qui demande d’interdire l’entrée du stade à des supporters, c’est le PSG, car il empêche déjà des supporters contestataires d’assister à des matchs. Il y a deux manières d’apprécier cette loi. Soit on se dit qu’il faut encadrer juridiquement les pratiques du PSG qui flirtent avec le cadre légal. La deuxième façon, c’est de constater qu’on change la loi pour satisfaire le Paris Saint-Germain. Le rapport de la loi le dit de manière indirecte en précisant que, pour mettre en place cette mesure, il faut une billetterie nominative. Pour le moment, il n’y a qu’un seul club qui a mis en place cette billetterie nominative, c’est le PSG… Il ne s’agit pas seulement de cibler des individus violents, racistes ou homophobes, mais l’objectif est aussi, le PSG ne s’en cache pas, de faire un tri dans son public et de refuser des supporters contestataires. Il est nécessaire de fixer un cadre plus précis pour éviter des abus. ».

Entre la réduction des libertés individuelles (des supporteurs) et l’augmentation de la sécurité (notamment face aux attaques terroristes visant des stades), il est dommage que cette loi ait été adoptée à l’Assemblée nationale dans l’indifférence générale et sans véritable débat publique.

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