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Serge Aurier, l'important ce n'est pas la chute...

Autour du PSG

Serge Aurier, l’important ce n’est pas la chute…

Le voilà, le fort, le beau, le grand (bon 1,76m tout est relatif) Serge Aurier. Formé à Villepinte, il rejoint ensuite le RC Lens où il va finir par s’imposer comme un titulaire. Mais en 2012, au mercato hivernal il décide de rejoindre le Toulouse Football Club. Puis c’est le grand saut, en 2014 le plus grand club de France décide de le recruter à l’intersaison. Aurier rejoint le club de ses rêves.

Sûrement impressionné par ce changement d’environnement, le latéral droit va peiner à s’imposer au sein de cet effectif d’internationaux où évoluent des joueurs comme Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Thiago Motta. C’est la Coupe d’Afrique des Nations gagné avec sa sélection en 2015 qui va lui permettre d’emmagasiner de la confiance.

Dès son retour il impose sa hargne, et son abnégation sur le terrain, ce qui va inciter Laurent Blanc à en faire progressivement un titulaire dans son équipe type. Il a atteint le Graal, il est titulaire au PSG, un des meilleurs clubs européens, le meilleur club français.

Ainsi le centurion Serge Aurier se voit adoubé, se prend à rêver d’un destin qui le hissera au panthéon du football. Mais le premier couac survient, il y a un an, Chelsea-PSG, Ibra est expulsé à la 31è pour une faute peu violente. A la suite d’un match rentré dans l’histoire de la Ligue des Champions, Paris se qualifie en arrachant le match nul (2-2). Soulagé, Aurier (absent sur blessure) se lâche sur Facebook et s’en prend à l’arbitre du match déclarant «Ici c’est Paname, t’entends gros ! Ici c’est Paname. Hey l’arbitre sale fils de p… ». Le joueur sera sanctionné de plusieurs matchs de suspension après avoir présenté ses excuses.

Donc samedi soir Aurier discute avec son ami, et s’est dit que la plus simple façon de se distraire était de répondre à des questions en direct sur Périscope. Il est franc Serge, alors il dit tout ce qui lui passe par la tête sans filtre. Il est maintenant une star, alors lorsqu’on lui demande de souhaiter un joyeux anniversaire à une personne qu’il ne connaît pas il lance des répliques comme « joyeux anniversaire C…., on est ensemble! »

Sympa Serge, mais lorsqu’on lui demande ce qu’il pense de son entraîneur « c’est une fiotte! » paraît plus approprié. Zlatan? Même pas peur! Serge a dit « nous on vient de Sevran, il fait pas le malin avec nous« ! On vous l’a dit Serge, il est beau, il est fort, il est grand c’est un genre de César des temps modernes.

A force de travail et d’humilité (si si! Lorsque le RC Lens est relégué en Ligue 2, il déclare que passer une saison dans l’antichambre de l’élite ne le dérangerait pas, mais qu’il privilégierait la Ligue 1 pour sa progression, finalement il restera Lensois), il a réussi à être recruté par le PSG. Lorsqu’on se retrouve entouré d’autant de stars et qu’on est choyé tout comme eux le sont, pourquoi ne pas se voir star soit même? Les propos aussi injurieux que stupides tenus par l’ivoirien dénotent d’un manque total de réflexion.

Il a 23 ans, peut-on encore parler de pêché de jeunesse? Il n’en est rien, d’ailleurs dans les excuses qu’il a présenté on s’aperçoit qu’il ne cherche pas de circonstances atténuantes. On pourrait se dire que c’est tout à son honneur mais on a plutôt l’impression que les mots lui ont été dicté par le directeur de communication.

Ce qui lassant c’est qu’on a l’impression que ça ne pouvait arriver qu’à un joueur formé en France cette incident. J’en veux pour preuve Ezequiel Lavezzi, le roi de la fête. La seule chose qui est ressortie de ses beuveries c’est ce cliché où il se dévoilait en string. Rien de glorieux, mais beaucoup plus de rire que de problèmess. Pas de quoi alimenter la section Buzz très longtemps.

Diaw, Rabiot er Aurier, cette absence de maîtrise de l’image et des réseaux sociaux est très culturelle. Devenir footballeur professionnel ça ne doit pas se voir que sur le terrain, c’est une hygiène de vie de tous les instants et peut-être que c’est un volet pas assez abordé dans les différents centres de formation en France.

A deux jours de la confrontation contre Chelsea, voici le PSG en plein dans la tourmente, et Laurent Blanc est face à un dilemme cornélien.

Nombreux sont ceux qui le critiquent pour le manque d’emprise qu’il a sur son groupe, certains vont même jusqu’à dire qu’avec un autre coach, Aurier n’aurait peut-être pas tenu ces propos. Blanc doit donc décider de lui conserver sa confiance ou de définitivement s’en passer. Qu’importe la décision qu’il prendra, celle-ci aura une incidence sur la confiance que le groupe accorde à son entraîneur.

Certains comparent cette situation avec le fameux « Guy Lacombe est un menteur » proféré par Vikash Dhorasso à l’égard de celui qui était alors coach du PSG. Celui-ci avait déclaré que Dhorasso était blessé, cela n’avait pas plu au joueur qui s’en était ému dans la presse. Après l’avoir mis à pied, le club décidera de procéder à son licenciement.

Pourtant cette affaire n’a quasiment rien à voir, certes les propos d’Aurier sont beaucoup plus injurieux mais Dhorasso ne bénéficiait pas du statut de l’ivoirien au PSG. L’incartade de Dhorasso avait été vu comme une aubaine pour les dirigeants de l’époque tant le joueur s’est avéré être une erreur de casting. Aurier constitue une vraie valeur marchande et sportive.

Après les lauriers tressés, Serge se voit couronné d’épines. Un dossier bien compliqué à gérer, et ce n’est pas la meilleure des façons de préparer la venue de Chelsea au Parc. Cette nouvelle aura sûrement fait sourire au pays de Sa Majesté.

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