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PSG : l’exigence totale, l’héritage Luis Enrique, Marquinhos dit tout !
Arrivé au Paris Saint-Germain en 2013, Marquinhos, aujourd’hui âgé de 31 ans, s’est confié dans Rothen s’enflamme sur l’évolution du club depuis l’arrivée de Luis Enrique. Le capitaine revient sur la nouvelle exigence instaurée par le coach espagnol, sur la préparation tronquée après le triplé historique, et sur les défis physiques qui en découlent. Un témoignage lucide tiré de l’interview RMC Sport.
Marquinhos « L’âge n’est pas un numéro important pour lui, ce n’est pas un souci, tant que le joueur est performant »
Mais pour parler de ce Campus, on a quand même senti avec l’arrivée de Luis Enrique – et c’est pour ça que j’ai envie d’avoir ton retour là-dessus – que le club avait changé sa stratégie. Déjà ils l’ont dit, en termes de politique sportive, mais surtout en termes d’exigence. Alors ça ne veut pas dire qu’il n’y en avait pas avant, parce que vous avez eu des très bons résultats avant, mais j’ai l’impression que là on travaille d’autant plus dessus depuis l’arrivée de Luis Enrique et cette arrivée au Campus.
Oui, je pense qu’il a eu des expériences ailleurs qu’en tant que joueur, en tant qu’entraîneur, il a gagné et je pense que c’est pour ça qu’il connaissait le chemin. Même si on ne gagnait pas, il savait qu’on pouvait arriver très proche de la victoire et accomplir nos objectifs. C’est comme ça, c’est avec l’exigence, c’est avec cette philosophie de faire toujours de son mieux, même quand tu es jeune ou le plus expérimenté. L’âge n’est pas un numéro important pour lui, ce n’est pas un souci, tant que le joueur est performant, qu’il est exigeant et qu’il se donne à fond. A chaque fois qu’il y a l’opportunité de rentrer sur le terrain, tu dois te donner à fond. C’est comme ça qu’il pense, peu importe si c’est un gamin de 16 ans ou un gars de 30 ans, tant qu’il y a cette exigence. Pour lui ça ne change rien. Je pense que tout le monde au PSG aujourd’hui a cette philosophie, cette mentalité a changé ça.
Marquinhos « je pense que c’est toujours plus difficile de rebondir après une défaite »
Est-ce que cette exigence, vous l’avez d’autant plus avec Luis Enrique qu’avec ses prédécesseurs sur le banc ?
Je pense que chaque entraîneur a un peu sa philosophie, sa manière de jouer, de penser, d’analyser les choses. Luis Enrique a cette petite chose en plus. C’est un entraîneur vraiment très exigeant.
C’est le plus grand entraîneur que tu as connu ici ? Le meilleur ?
Je ne peux pas te dire le meilleur ou le pire.
Vous avez fait une saison historique, vous avez remporté la Ligue des champions, vous êtes allé en finale de la Coupe du monde des clubs. Vous étiez imbattable avec un niveau de jeu et un niveau de performance hallucinant. Comment digérer ces exploits ? Comment se remettre en question, repartir au travail ? Est-ce que ça fait partie de ton rôle de capitaine ? De remobiliser tout le monde et de faire en sorte qu’on reste performant pour avoir toujours cette envie d’aller chercher les trophées ?
Ça fait partie du rôle, mais je pense que c’est toujours plus difficile de rebondir après une défaite ou une saison où on n’a pas réussi tous les objectifs. Là on a gagné des choses importantes, on a tout gagné.
Marquinhos « Je pense que la saison est plus difficile à cause de la préparation qu’on a manquée »
Ce n’était pas dur de repartir au combat, à l’entraînement ?
C’était dur parce que la saison était longue. On n’a pas eu la préparation d’une saison normale. On a dû tout de suite repartir contre Tottenham après deux-trois jours d’entraînements, pour déjà aller chercher un trophée. C’était un match exigeant. Il y a des jeunes, des joueurs qui ont 18, 17, 20, 23 ans, des joueurs plus expérimentés. La stature est jeune malgré tout. Il y a toujours la faim de victoire, de jouer, de s’entraîner, de revenir à l’entraînement et de jouer des matchs. Pour moi, en tant que capitaine, je dois avoir cette sensibilité de savoir aussi les motiver quand il faut. C’est ce que m’a montré aussi Luis Enrique, je dois comprendre le vestiaire. Des fois, le vestiaire est un peu sous pression, je dois calmer les joueurs et la température dans le vestiaire. Et quand je vois que le vestiaire est un peu ‘mort’, je dois aussi pousser pour qu’on puisse avoir plus de faim et d’énergie. Si ça s’endort, tu mets une piqûre de rappel pour réveiller tout le monde. C’est un peu mon rôle. Je pense que la saison est plus difficile à cause de la préparation qu’on a manquée.
Marquinhos « C’est difficile à dire parce que nous, en tant que compétiteurs, on veut toujours être performant »
Vous êtes allé au bout dans toutes les compétitions, vous avez eu très peu de vacances et vous avez directement enchaîné par un match important avec la Supercoupe d’Europe. Toi, comment tu ressens ça ? Parce qu’il y a eu beaucoup de blessures derrière. Est-ce que c’est lié à ce manque de coupure et de repos ? Comment tu juges ça ? Est-ce que tu trouves qu’en effet, enchaîner comme ça n’est pas forcément un bon signe pour la suite ?
C’est difficile à dire parce que nous, en tant que compétiteurs, on veut toujours être performant, toujours jouer, toujours arriver au bout dans toutes les compétitions. Tant qu’on gagne et qu’on a des trophées à aller chercher, on veut toujours y aller. Mais après tu vois, quand tu joues autant de matchs, sans récupération, sans la préparation qu’il faut derrière pour partir sur une autre saison… Nous on a un coach qui est intelligent pour essayer de gérer ça et équilibrer les temps de jeu. Mais même comme ça, tu vois, il y a encore des soucis. »
Le récit de Marquinhos éclaire parfaitement ce que beaucoup voient depuis un an : Luis Enrique a remis le curseur au plus haut, et surtout, il l’a rendu non négociable. Ce qui frappe dans ses propos, c’est l’idée que l’âge ne compte plus du tout dans l’équation. Peu importe qu’un joueur ait 16 ans ou 30 ans, le coach ne s’accroche qu’à un critère : la performance quotidienne. Cette logique-là, simple en apparence, change tout dans un vestiaire. Les jeunes sentent qu’ils ont une vraie porte ouverte ; les cadres comprennent qu’ils ne vivent plus sur statut.
Le capitaine explique aussi la difficulté de repartir après une saison parfaite : aucune préparation, à peine quelques jours de répit avant un match déjà décisif contre Tottenham, puis la Supercoupe d’Europe, puis l’enchaînement infernal. Les blessures n’arrivent pas par hasard dans un calendrier surchargé, et le Brésilien insiste sur cette gestion permanente de l’énergie, de la pression et de la motivation. Le rôle du capitaine devient alors presque psychologique : calmer quand ça chauffe, réveiller quand ça s’endort. Une mécanique fine, devenue essentielle dans un PSG jeune, talentueux, mais usé par l’accumulation.




















