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Son départ, son bilan, Le Guen…Roche dit tout

Quelques jours après avoir quitté son poste de responsable de la cellule de recrutement du PSG, Alain Roche est revenu en détails sur les raisons de son départ, sur ses neuf années passées au club en tant que dirigeant et sur sa relation très compliquée avec Paul Le Guen, qu’il n’a pas hésité à critiquer à son tour.

D’un commun accord avec le club, Alain Roche a donc officiellement quitté le PSG le 21 août dernier. Une décision comprise et acceptée par le principal intéressé. « Je ne ressens pas de tristesse, plutôt de la nostalgie. J’ai passé neuf ans de ma vie comme dirigeant au PSG, je m’y suis fait des amis. Mais les portes du Parc ne me sont pas fermées. Je peux y aller quand je veux. J’étais directeur du recrutement, quasiment directeur sportif car je me suis aussi occupé des contrats des joueurs. Leonardo est arrivé. On faisait doublon. C’était compliqué. Il faut respecter la hiérarchie. C’est une décision difficile à accepter, mais je la trouve quand même assez logique. Je ne dirais pas que j’ai servi à rien pendant un an. Mais les six derniers mois ont été plutôt très compliqués. On n’a pas réussi à trouver un terrain d’entente. Il (Leonardo) a une manière de fonctionner qui est la sienne. C’est quelqu’un qui travaille seul. Il était mon supérieur hiérarchique. Je n’avais qu’à accepter. Je ne me suis jamais mis en avant. Je n’ai jamais parlé dans la presse. J’aurais dû le faire un peu plus, d’ailleurs. Dans une entreprise, il faut se sentir utile. Si on m’avait proposé quelque chose d’intéressant, j’aurais peut-être accepté, oui, mais sans faire n’importe quoi », a expliqué Roche, qui aurait toutefois aimé pouvoir remplir ses fonctions de responsable de la cellule de recrutement avec le budget mis à disposition par QSI.

« C’est frustrant car ce fut compliqué pendant neuf ans, a -t-il poursuivi. Je ne dis pas qu’il n’y avait pas d’argent, on avait quand même un budget de 85 millions d’euros, mais j’ai toujours pensé que ce n’était pas suffisant pour jouer le haut du classement et se faire une place en Europe. C’est frustrant, aussi, car tu penses à la mise en place d’une organisation plus complète du recrutement, là, tu peux enfin le faire, et finalement, ce n’est pas possible. (…) Bien sûr que ça m’embête de partir. Tu ne peux pas être insensible quand tu quittes une entreprise… Mais, là, il y avait deux mecs pour le même poste. Je n’avais plus aucune prérogative. Mais oui, bien sûr que ça m’emmerde. (…) Retenir une personne ? C’est difficile. J’ai travaillé avec huit présidents, six entraîneurs. Ce que je retiendrai surtout, c’est le club, un club qui te colle à la peau. Je l’ai dans les gènes. C’est un club difficile, qui use, mais… »

En neuf années passées au sein de la direction du PSG, dont cinq au recrutement, Alain Roche retient du positif et bien sûr du négatif. Mais il tient surtout à rappeler qu’il n’est pas le seul à avoir pris des décisions concernant les transferts manqués qui lui collent à la peau. « Je suis très fier de ce qu’on a fait avec la post-formation et la formation. Ça a porté ses fruits. On a sorti quelques joueurs, on a eu des résultats exceptionnels chez les jeunes, mais cela n’intéresse personne. Je suis fier de certains joueurs qui sont arrivés, un peu moins d’autres. En cinq ans, on peut faire quelques erreurs. Je ne fuis pas mes responsabilités. Mais il faut que tous les gens qui sont passés au club assument aussi des décisions prises collégialement. (…) Vous allez me reprocher qui ? Les deux Brésiliens ? (Willamis Souza et Everton Santos, le 31 janvier 2008) Tout le monde a fait passer le message. Et Kezman (août 2008) ? Si on me reproche la venue de ces joueurs, je veux aussi être le responsable des joueurs qui ont réussi. Il y en a un paquet. Oui, il y a des joueurs qu’on n’aurait jamais dû prendre, notamment les Brésiliens. Ce n’était pas le moment. On était dans la panique totale. Mais tout le monde doit assumer leur venue. L’une de mes fautes est de ne pas m’être exprimé. Je ne voulais pas polémiquer car le club était en difficulté. Mes réussites ? Hoarau, on était content de l’avoir. Ceara, même si cela a été galère de le faire accepter… Après, il y a des Jallet, des Nene, des Bisevac… Sessegnon, il a fait une bonne saison et on l’a bien revendu… On peut parler de Makelele et de Giuly, aussi, dans ce cas-là », a rappelé l’ancien défenseur du PSG.

Mais sa période la plus délicate correspond à celle de la présence de Paul Le Guen au poste d’entraîneur. Les deux hommes n’ont jamais été sur la même longueur d’onde et Alain Roche n’a pas hésité à le faire savoir. « Oui, c’était l’enfer. Parce qu’il n’y avait aucune relation. Mon avis ne l’intéressait pas. Il n’avait pas envie de discuter, a déclaré Roche, qu avait été traité d’incompétent par Le Guen dans la presse. Oui, il l’a dit. Comme si j’étais responsable des résultats de Paul Le Guen. C’est une hérésie totale. C’est plus facile de m’attaquer que d’attaquer d’autres personnes. J’ai été blessé qu’un ancien partenaire dise une telle chose. On a tout fait, au club, pour essayer de travailler le mieux possible avec lui. Il a été mal influencé par son adjoint (Yves Colleu). C’est l’entraîneur qui, je pense, a laissé la plus mauvaise image auprès des salariés. (…) Je voulais répondre. Mon président (Sébastien Bazin) n’a pas souhaité que je le fasse… J’avais envie. Ça bouillonnait.  »

Et Alain Roche a tenu à conclure cette interview accordée à L’Equipe en rappelant que Paul Le Guen n’avait pas forcément fait preuve de compétence de son côté. « On a failli descendre en Ligue 2 (le PSG s’était sauvé lors de la dernière journée du Championnat, en 2007-2008, grâce à un doublé d’Amara Diané à Sochaux, 2-1). Que tout le monde assume ses responsabilités. Mais encore une fois, il est très mal influencé par son adjoint. »

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