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Tony, un amateur qui se rappelle aux bons souvenirs d'un match face au PSG

Coupe de France

Tony, un amateur qui se rappelle aux bons souvenirs d’un match face au PSG

Alors que ce weekend, la Coupe de France reprend ses droits, quelques footballeurs amateurs vont devoir s’employer pour tenter d’atteindre le rêve ultime de tout joueur non professionnel, à savoir atteindre les 32e de finale de la compétition et pourquoi pas contre l’ogre parisien.

La dernière équipe à y être parvenue est Arras, une « chtite » formation sympathique du Pas de Calais qui avait affronté avec courage l’équipe parisienne, le 6 janvier 2013 (défaite des nordistes 4-3).

So Foot en a profité pour interroger un des valeureux vétérans de cette confrontation, Tony Kociszewski.

Il faut dire qu’entre Tony et la coupe nationale c’est une vielle histoire d’amour.

Preuve en est avec l’élimination du Havre, il y a quinze jours, par sa nouvelle équipe, Saint-Omer (Division Honneur) sur un score de 2-0.

C’est d’ailleurs en partie grâce à un joli but de l’arrière gauche (missile dans la lucarne du portier havrais Milosavljevi?) que sa modeste formation a pu mettre un terme au parcours des professionnels normands.

Le rêve continue donc pour un des petits « David » de la compétition, mais toute la question est désormais de savoir quel « Goliath » les amateurs du nord aimeraient voir au pied de leur sapin.

Pour Tony, défenseur amateur de 33 ans, qui a déjà eu l’occasion de se frotter à des joueurs tels que Lichtsteiner ou Kluivert lors d’un 32e entre Avion et le LOSC à Bollaert, qui a déjà éliminé des clubs de Ligue 2 (Angers et Reims) ou qui a enfin eu la difficile tâche de voir débouler devant lui des Lavezzi, Pastore ou Matuidi, ses envies se situeraient davantage vers la Canebière:«  Tous mes coéquipiers veulent passer le 8e tour pour espérer affronter le PSG, reconnaît-il, mais bon, moi, maintenant, je préférerais jouer contre l’OM.  ».

Il faut dire que pour lui Paris c’est du passé même si ce dernier en garde un merveilleux souvenir.

C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il avait pu récupérer le maillot de Blaise Matuidi d’une façon plutôt originale, il se rappelle:

« Dès le tirage au sort, j’avais envoyé un tweet à Matuidi. Je lui ai dit que j’étais un joueur d’Arras, que j’allais jouer contre lui, et que j’aimerais avoir son maillot. Bon, il ne m’a jamais répondu. Je pense qu’il a cru à une blague. Mais le jour du match, il me dit : « C’est toi le tweet ? Ok, viens me voir après le match. » Et dans le couloir, il me file son maillot. Alors que mes coéquipiers ont poireauté longtemps devant le vestiaire parisien pour essayer d’avoir quelque chose. Bah oui, Ancelotti était en train d’incendier ses joueurs. »

Au-delà de cette anecdote, il faut reconnaître que l’équipe d’Arras avait donné du fil à retordre aux «Galactiques» du PSG.

« Nous, Arras, CFA2, on leur en met trois ! »

Un exploit quand on se souvient que l’équipe alignée ce soir là pas Carlo Ancelloti avait fière allure (Lavezzi, Pastore, Maxwell, Verratti, Sakho, Gameiro, Matuidi, Jallet dans le onze de départ).

Certes, la fête ne fut pas totale (défait 4-3) mais la fierté était de mise pour les nordistes et notamment pour Tony: « Vous imaginez ? Nous, Arras, CFA2, on leur en met trois ! s’exclame t-il. Aucune équipe, ni en France ni en Europe, ne l’avait fait avant nous cette année-là. Pffff… On était fous à la fin du match. Comme si on avait gagné. Nos 12 000 supporters étaient en ébullition. Réussir à faire douter tous ces internationaux, c’était une sacrée perf’ quand même. » .

Et pour ne rien gâcher, l’arrière latéral gauche d’Arras FA, a bien senti que le Paris-Saint-Germain avait douté, voir tremblé, dans les dernières minutes du match: « Dans les cinq dernières minutes, quand on revient à 4-3, on sent un léger doute dans leurs regards. Ils n’attaquent plus, ils restent sur leurs gardes, ils ne procèdent plus qu’en contres. ».

Ce scénario là était pourtant loin être écrit, dans la mesure où, le début de match était largement à l’avantage des hommes de Carletto:

« Au bout de dix minutes, il y avait déjà 0-2, se remémore le défenseur. Là, on se regarde avec les potes et on se dit qu’on va prendre une sacrée raclée. Paradoxalement, c’est ça qui nous libère, qui nous ôte la pression, et on se met à développer notre football. On avait mal géré l’avant-match. Souvent, on voit nos adversaires de près lors de la reconnaissance de la pelouse, bien avant l’échauffement.

Là, notre coach nous avait fait rentrer au vestiaire avant que les Parisiens n’arrivent. Finalement, c’est dans le tunnel avant le coup d’envoi qu’on les voit vraiment de près. Et là, on se dit : « Waouh, ils sont bien là, ils sont hyper concentrés, ils ne rigolent pas, ils sont pas venus faire un match à la con. » Et on passe totalement à côté de notre premier quart d’heure. ».

«Là, on se dit de suite que c’est la très grande classe.»

Malgré l’odeur du possible exploit qui planait ce soir là dans le nord, notre amateur reconnaît la supériorité technique et physique des franciliens et notamment celle du joueur dont le maillot sert désormais de pyjama à Tony, Blaise Matuidi:

«ce qui frappe le plus, c’est leur sérénité balle au pied, leur maîtrise technique. Là, on se dit de suite que c’est la très grande classe. La chance qu’on a eue, finalement, ce soir-là, c’est que Matuidi prend malencontreusement un léger coup d’un coéquipier. Ancelotti ne prend pas de risque, il le sort à la 20e. Or, il était partout, je n’avais jamais vu ça, une activité hors du commun, un truc de fou. Sans lui, le PSG n’a plus eu le même visage. »

Autre constat implacable de la part du nordiste: « À chaque fois qu’on réduisait le score, ils accéléraient et là, ça faisait très mal. ».

L’autre joueur qui lui a fait travailler les quadriceps lors du marquage: Ezequiel Lavezzi: « Lors des premiers duels, j’ai vraiment senti ce que c’était d’avoir du muscle. Du dur, du très dur (rires). J’avais jamais vu une telle masse athlétique sur un terrain de foot. Alors, imaginez mon pote attaquant, coincé entre Sakho et Camara… Forcément, pour les bouger, il faut qu’on soit à 200% et eux à 50. ».

«Les Parisiens étaient très respectueux»

Tony se souvient également que le match s’est vraiment déroulé dans un très bon état d’esprit: « Hormis un collègue qui s’est chauffé avec Bodmer, on va dire entre deux caractères forts, il n’y a eu aucun problème. Les Parisiens étaient très respectueux. Ils ne bronchaient pas quand ils prenaient un coup et s’excusaient s’ils en mettaient un. » .

En grand fan du Milan AC, le joueur amateur a également eu l’honneur de pouvoir serrer la main de Carlo Ancelotti.

Une soirée de janvier 2013 mémorable pour ce préparateur de véhicules d’occasion chez Hyundai à Liévin.

Alors que la devise qui guide le PSG est de rêver plus grand, celle de Saint-Omer, nouvelle équipe de Tony, ressemble plutôt à rêver encore et pourquoi pas face à la formation de Laurent Blanc .

Cela devra d’abord passer par une victoire en Haute-Normandie ce dimanche. Puis par le tirage au sort du lundi d’après.

Une bel entretien qui permet ainsi de mettre en relief toute la magie de la Coupe de France.

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