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Féminines – Boquete "Le football est football, pas football masculin ou football féminin"

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Féminines – Boquete « Le football est football, pas football masculin ou football féminin »

Veronica Boquete, attaquante de 29 ans du Paris Saint-Germain, évoque au micro de Canal Supporters la place encore trop peu importante à son goût du football féminin.

« J’ai commence le football, j’avais 5/6 ans. Ma première année, je n’ai pas pu jouer parce qu’une règle empêchait aux filles de jouer avec les garçons. Comprendre cela à cet âge, c’est compliqué. Les règles ont depuis évolué. On va vers plus d’égalité. Le sport est le même pour les hommes et les femmes. Il y a encore du machisme puisque dans certains pays le football féminin n’est pas accepté. Des pays latins, en Europe. On peut exclure les pays du Nord, l’Allemagne, la France, mais que ce soit en Espagne, en Italie, en Grèce, c’est plus compliqué… C’est parce que c’est le sport roi. En Espagne, le football est le sport roi. Et un sport masculin. On l’a toujours vu comme un sport pour les hommes.

Et le fait que la femme entre là-dedans – et nous n’y sommes pas entré plus tôt parce qu’on ne nous a pas laissé – beaucoup de gens ne l’acceptent pas. C’est un problème d’éducation, il faut changer les mentalités. Ce n’est pas facile parce qu’il faut changer la mentalité chez plusieurs générations.

Oui, je pense que j’ai un rôle à jouer pour que cela change. Que ma petite ou grande force, ma petite ou grande influence servent. Aujourd’hui je suis la plus exposée au sein du football féminin espagnol. A l’étranger aussi. Cela me confère une responsabilité dans ce changement. Tout ce que je peux le faire, je dois le faire. J’essaie.

Le football est football, pas football masculin ou football féminin. On doit réussir à toucher le fan de foot. Les gens qui n’ont jamais vu de football féminin, il faut réussir à les faire venir. Parce qu’ils sont accrochés ensuite. Le niveau réel est méconnu. Et en plus nous ne jouons pas avec les mêmes conditions. Mais le niveau augmente. Et je pense que chez les équipes professionnelles de première catégorie, on peut voir un football de haut niveau. »

Comme l’internationale espagnole a joué dans son pays, aux Etats-Unis, en Russie, en Suède, en Allemagne et maintenant en France, elle sait très bien comment le sport féminin est perçu dans le monde. Le rayonnement de ce dernier grandit, on voit de plus en plus de matchs féminins à la télé et les journalistes en parlent plus fréquemment. Toutefois, il est encore loin du football masculin.

Et il sera très difficile de vraiment combler l’écart. Ce n’est pas que le football soit un sport « d’homme », mais c’est celui-ci qui attire le plus les spectateurs. Il faut dire que les matchs sont assez différents. Chez les féminines, il y a moins d’impact physique, de grandes chevauchées impressionnantes, de gestes spectaculaires. Notamment, et simplement, parce que les capacités physiques ne sont pas les mêmes. Que ce soit négatif ou positif, c’est à chacun d’avoir son propre avis. Mais il apparaît assez clairement que jusque-là, les passionnés de football préfèrent le masculin.

Reste qu’il serait intéressant que le football féminin gagne un peu en visibilité. Les joueuses le méritent aussi, c’est un beau sport. Et il est appréciable de voir les sportives être aussi passionnées et vouloir faire monter leur sport. Mais il n’y a pas de raison particulière que le football masculin s’abaisse.

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