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Autour du PSG

Capoue défend Emery sur son passage à Paris

Etienne Capoue, milieu de Villareal, s’est exprimé dans Le Parisien à propos d’Unai Emery, notamment quand il était au Paris Saint-Germain. Il a tenté d’expliquer la différence entre entraîner Villareal et le PSG, il rappelle qu’Emery est lié à la remontada alors qu’il est bien plus que cela. Il évoque aussi « un entraîneur à messages », qui aime communiquer avec ses joueurs. Pour Capoue, la difficulté pour Emery de parler en français, ne l’a pas aidé à Paris. Il a aussi souligné les différences, entre entraîner le PSG et Villareal. À Paris, c’est plus un travail de management selon lui et moins de tactique avec tous les grands joueurs. 

Capoue « Quel entraîneur n’a pas laissé un souvenir contrasté de son passage au PSG ? »

« Comment expliquez-vous qu’il a, pourtant, laissé une image un peu brouillée au PSG ?

Mais quel entraîneur n’a pas laissé un souvenir contrasté de son passage au PSG ? Quel entraîneur en est sorti indemne ces dernières années ? C’est toujours compliqué pour un coach à Paris. On a pu aussi s’en apercevoir avec Ancelotti ou Tuchel. Leur expérience dans la capitale était quelque peu mitigée et derrière ils ont remporté des titres avec d’autres clubs et ont réussi à s’exprimer. La désillusion à Barcelone a énormément fait de mal au coach Emery. Et malheureusement, les gens l’associent à cette remontada. Ici, il montre son savoir-faire avec la conquête de la Ligue Europa en 2021, puis cette place en demi-finale de la C1 cette saison. »

On revient sans cesse sur les mêmes critiques contre le PSG. Avec l’idée qu’un entraîneur échoue à Paris et réussi ailleurs. On oublie que Thomas Tuchel a emmené le PSG en finale de la Ligue des Champions, l’année précédente son titre avec Chelsea. Ce n’est pas rien, ce n’est pas un échec et en final, ce n’étaient pas les mêmes adversaires. Unaï Emery a souffert de la remontada, il est en partie responsable. Mais le PSG ne l’a pas licencié à la fin de saison 2017, preuve qu’il croyait en lui. Mais l’année d’après, la double confrontation contre le Real Madrid n’a pas été très convaincante. Carlo Ancelotti a fait de belles choses avec le PSG et un effectif bien moindre qu’aujourd’hui dans certains domaines. Il est parti parce que les dirigeants, nouveaux dans le milieu, s’y sont mal pris. Au PSG, il a montré son savoir-faire en étant largement le meilleur entraîneur sous QSI (voir ici).

Capoue « Il attache énormément d’importance aux causeries »

« Vous avez récemment parlé de lui comme d’un « entraîneur à messages ». Qu’entendez-vous par là ?

Il a besoin de beaucoup communiquer pour exposer ses plans, savoir si tel ou tel dispositif nous convient. Avec la barrière de la langue, ça a pu se révéler plus délicat à Paris. Ce ne sont pas les mêmes mots. Ils n’ont pas la même force. Il attache énormément d’importance aux causeries. Il a, en lui, ce besoin de nous communiquer son envie, de véhiculer son message. Il aime construire des groupes et fédérer autour de lui. »

C’est certain que la barrière de la langue a joué. Emery parlait assez mal le français, suffisamment pour avoir été moqué à de nombreuses reprises. Lui, qui apprécie de communiquer, a dû se retrouver bien seul. Ce n’est pas pour rien qu’il réussit mieux en Espagne qu’ailleurs en Europe. Il peut mieux se faire comprendre et prendre le temps d’exposer tout ce qu’il a sur le cœur. C’est un très bon entraîneur qui ne s’exporte pas aussi bien que tout le monde le souhaiterait. Mais ce n’est pas non plus le problème du PSG dans un sens. Il est difficile de s’adapter et Emery a eu du mal avec Arsenal également. Il faut nuancer, Emery performe en Espagne au niveau des trophées, sur la durée. Mais il a aussi performé en France avec de belles aptitudes pour faire bien jouer le club parisien (édito ici Emery au PSG).

Capoue « Au PSG, […] un entraîneur fait plus du management que du travail tactique »

« C’est le même métier, d’entraîner Paris ou Villarreal ?

Ça n’a rien de comparable. Au PSG, avec de très grands joueurs, tous ces internationaux à la carrière bien fournie, un entraîneur fait plus du management que du travail tactique. Il est plus facile d’imposer sa griffe dans certains clubs. Le plus important à Paris est de gagner la Ligue de champions. Un coach est jugé là-dessus. On ne va pas se mentir : les autres trophées nationaux, il est quasiment obligatoire de les remporter. »

Évidemment que la différence entre le PSG et Villareal est assez conséquente. Au PSG, il y a des dirigeants qui se sont vus trop grands, trop vite. C’est un apprentissage. Le club espagnol travaille dans la discrétion par rapport aux médias, les attentes sont moindres, donc il y a moins de pression. Au PSG, tout est grossi, des défauts aux qualités. Emery a souffert, car il est arrivé dans un groupe qui performait sous Laurent Blanc. Ses idées tactiques n’ont pas été assez soutenues. Les dirigeants sont responsables. On ne fait pas venir un entraîneur pour qu’il fasse le travail que faisait un autre avant lui. Petit à petit, le club va comprendre la nécessité de garder et protéger l’authenticité et la singularité d’un entraîneur. Le PSG veut gagner la Ligue des Champions, c’est un objectif colossal. À force de le répéter, le club s’est enlisé dans un désir complexe qui a mis de côté tout le reste. Pour preuve, personne n’a vraiment félicité le PSG pour son titre de Champion de France, comme si c’était devenu banal. 

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