Edito – Portrait robot du milieu qu’il manque au PSG

par
Arthur
le 27 janvier 2024 à 22:30

Le Paris Saint-Germain laisse une impression particulière, entre maitrise et difficultés. Le groupe est jeune, le talent est là, mais on le voit dans les matchs, il manque aussi de caractère. Paris ronronne beaucoup, fait beaucoup tourner la balle et met souvent du temps à aller de l’avant. Une fausse maitrise qui peut masquer un manque de talent pour faire des différences. Quel milieu manque à Paris pour donner plus de vie à cette équipe ?

Un milieu à trois « hybride »

Il est difficile d’expliquer comment joue Luis Enrique, pourtant, il y a souvent trois milieux, que ce soit un milieu à 3 « classique », avec un 6 et deux relayeurs, ou alors un milieu situationnel, avec Achraf Hakimi qui prend la place au milieu en phase offensive et un milieu dézone à gauche pour étirer le bloc adverse.

Dans tous les cas, on retrouve, en plus du marocain, plusieurs joueurs que l’on a retrouvés dans ces zones de jeu, Vitinha, Manuel Ugarte, Warren Zaïre-Emery, Carlos Soler, Fabian Ruiz, Lee Kang-in (et dans une moindre mesure, Ethan Mbappé et Cher Ndour). Cela fait du beau monde pour deux ou trois places de choix dans la zone préférentielle de Luis Enrique.

Graphique des forces et des faiblesses (datamb.football)

Ugarte/Zaïre-Emery/Vitinha

Le premier trio que l’on retrouve, Ugarte, Zaïre-Emery et Vitinha, l’un des plus utilisés, montre certaines failles béantes. Si Vitinha fait un gros début de saison, il est loin de faire l’unanimité dans son rôle défensif, dans les duels et même pour porter la balle, il n’est pas encore au top par rapport aux meilleurs milieux d’Europe. Vitinha a tout de même régalé avec des beaux buts.

Zaïre-Emery s’exprime dans les mêmes zones que Vitinha, sans faire bien mieux en termes de statistiques, même si l’on doit noter quelques fulgurances et une plus grande capacité dans les duels et les actions défensives. Capable de marquer et de faire marquer, il n’est pas encore totalement au niveau des plus grands à ce poste.

À ce duo, on peut rajouter Ugarte, clairement la caution défensive du trio, mais on note qu’il y a un gros manque de qualité dans les duels, là où il est attendu.

Ruiz/Zaïre-Emery/Vitinha

On prend les mêmes, on enlève Ugarte, on rajoute l’un des autres atouts de ce PSG, Fabian Ruiz. On se retrouve avec une configuration différente, Ruiz est bon dans les duels, mais pêche dans les actions défensives. On se retrouve alors dans le doute et on peut comprendre que parfois, Vitinha ait été mis sur la touche.

Ugarte/Zaïre-Emery/Ruiz

Dans ce registre, la perte de Vitinha fait clairement perdre de la maitrise, bien que l’association Ugarte, Ruiz soit la plus polyvalente au niveau des duels et des actions défensives. Oui, mais deux joueurs pour ces deux rôles, c’est un peu beaucoup, surtout que les deux ne brillent pas par leur apport offensif, que ce soit pour porter le ballon, pour faire des passes clefs ou des passes progressives vers l’avant.

Lee Kang-in ?

Luis Enrique apprécie Lee Kang-in, à juste titre, il apporte de la percussion et une bonne capacité de passes vers l’avant. En ce sens, il peut faire mieux que Vitinha, mais là encore, dans son jeu vers l’avant, il affiche également des limites, avec pas mal de passes latérales. Au niveau des duels et des actions défensives, on retrouve le même problème, il n’a pas montré qu’il avait ces qualités nécessaires.

Aucun des joueurs cités ne brille par le jeu aérien et on arrive alors à certaines conclusions. Il manque à cette équipe un joueur polyvalent et expérimenté. On a Vitinha, Lee-Kang-in qui joue un peu dans un rôle et des qualités identiques (avantage Vitinha tout de même), Zaïre-Emery est surement le plus complet, même s’il manque encore de prise de risque dans son jeu et que son apport défensif ne soit pas aussi important qu’un Ugarte, ou que ses qualités au duel soient moindres que Fabian Ruiz. Il n’en demeure pas moins celui qui arrive à exister dans tous les domaines importants (c’est surement la raison pour laquelle Luis Enrique en a fait un homme de base.

Enfin, concernant la caution défensive, Ruiz performe au duel, Ugarte dans les actions défensives, mais Ruiz est loin du compte dans les actions défensives et Ugarte pêche clairement dans les duels. De quoi donner des maux de tête à Luis Enrique qui a l’embarras du choix, mais par le manque de qualité de ses milieux, il doit forcément s’adapter et laisser des qualités sur le banc.

A quoi doit ressembler la recrue idéale au milieu ?

Si l’on s’en tient aux statistiques et même si l’on fait au ressenti sur l’ensemble des matchs, il manque un bon joueur défensivement, mais qui possède des qualités dans les transmissions et son jeu vers l’avant. Voici un petit florilège de ce qu’il se fait en Europe, Frenkie De Jong, Rodri, Federico Valverde ou Eduardo Camavinga.

Ce que l’on retient, c’est que ces 4 joueurs font mieux que nos milieux « créatifs parisiens » avec une meilleure propension à gagner des duels. Dans le cas de Valverde, Rodri et De Jong, ce sont les duels qui sont des points forts, pour Camavinga, ce sont les actions défensives. Quant au PSG, il faut un alliage de 3 voire 4 joueurs pour faire cela, on se rend vite compte qu’avec deux très bons joueurs, on peut faire mieux. Il manque donc un milieu complet à ce PSG. Un joueur capable de manier le ballon, régler le rythme d’un match, orienter et gagner ses duels.

Bilan

Le PSG manque de caractère et d’expérience au milieu. Il manque aussi de la taille et certains milieux sont trop « mono-tâche ». Il convient de trouver un milieu qui fasse le liant entre la défense et l’attaque, c’est ce qu’il manque à Paris. Bien sûr, Paris a de bons joueurs et forcément il ne faut tout révolutionner. Ugarte n’a pas encore le niveau demandé, il n’apporte pas assez dans tous les domaines, Ruiz a de bonnes qualités, mais ne réussit pas là où on l’attend. Il faudrait un mix entre tous ces joueurs.

Cela permettrait d’encadrer la fougue d’un Lee, de libérer un Vitinha et de faire grandir un Zaïre-Emery. Paris ne peut se permettre de mettre 4 joueurs pour faire ce que font deux bons milieux dans les grands clubs. Si au mercato, on doit chercher au milieu, c’est dans ce style là et n’oublions pas l’expérience, car forcément, hormis Ruiz, les autres milieux parisiens cités ne sont pas plus âgé que 22 ans, avec très peu de match en Ligue des Champions.

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